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RDC – ESURSI : Mbandaka, épicentre du lancement officiel de l’année académique 2025-2026
Dans une atmosphère empreinte d’enthousiasme et de ferveur académique, la ville de Mbandaka, chef-lieu de la province de l’Équateur, a accueilli ce mardi la ministre de l’Enseignement Supérieur, Universitaire, Recherche Scientifique et Innovation (ESURSI), Professeure Marie-Thérèse Sombo Safi. Cette arrivée marque le prélude au lancement solennel de l’année académique 2025-2026, prévu pour le mercredi 22 octobre.
C’est une première historique pour la province de l’Équateur, longtemps reléguée au second plan lors des grandes manifestations nationales du secteur. Le choix de Mbandaka comme épicentre de cette cérémonie nationale revêt une portée symbolique forte : celle de la reconnaissance institutionnelle des provinces périphériques dans le processus de refondation de l’enseignement supérieur congolais.
En foulant le sol équatorien, la ministre Sombo Safi inscrit son action dans une dynamique de rupture avec le centralisme administratif, souvent reproché aux autorités éducatives. Son message est sans équivoque : l’enseignement supérieur congolais doit être inclusif, équitablement réparti et résolument tourné vers le développement territorial.
Accueillie avec les honneurs par le gouverneur Bobo Boko, les chefs d’établissements, les étudiants et plusieurs corps académiques et scientifiques, la ministre a été saluée comme une véritable pionnière du rééquilibrage académique en faveur des provinces longtemps oubliées.
Le lancement officiel, attendu pour ce mercredi, portera l’empreinte d’une nouvelle gouvernance universitaire, axée sur la modernisation structurelle, la transparence administrative, l’autonomisation des institutions et la valorisation du capital humain.
Cet événement, au-delà de sa dimension protocolaire, constitue un jalon majeur dans la trajectoire de réforme du secteur de l’ESURSI. Il illustre la volonté du gouvernement de démocratiser l’accès à une éducation supérieure de qualité et de faire des provinces naguère marginalisées des acteurs à part entière du redressement intellectuel et scientifique de la République Démocratique du Congo.
Blaise ABITA/CongoProfond.net
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Kisangani : Quand les victimes de la guerre de 6 jours se rebellent contre la corruption au FRIVAO
Un quart de siècle après le drame, les survivants handicapés refusent le silence et interpellent l’État sur la justice qui leur échappe encore._
Sous le soleil pesant de la Tshopo, ce week-end, ils sont venus, béquilles et cicatrices en avant, porter une même plainte, celle de la dignité bafouée. Les victimes de la guerre de 6 jours, ce conflit sanglant de juin 2000 qui avait opposé les armées rwandaise et ougandaise au cœur de Kisangani, ne demandent plus la pitié. Elles réclament des comptes.

Devant le ministre d’État en charge de la Justice, Guillaume Ngefa, un groupe de survivants a brisé le silence. Ces hommes et femmes, marqués à vie par la guerre, dénoncent aujourd’hui un nouveau fléau : la corruption au sein du Fonds pour la Réparation et l’Indemnisation des Victimes de l’Agression Ougandaise (FRIVAO). « Nous sommes venus voir le ministre pour lui montrer une situation indécente qui se passe ici à la Tshopo », confie Moïse Ndawele, amputé de la jambe droite depuis cette guerre.
« Les agents du FRIVAO nous réclament 500 dollars américains pour être enregistrés sur les listes d’indemnisation. Et si tu n’as pas cet argent, ils te proposent d’y figurer en échange de la moitié de ton indemnité. »
Un témoignage glaçant, partagé par de nombreuses autres victimes.
Ces pratiques présumées ternissent le visage d’un programme censé incarner la justice réparatrice voulue par l’État congolais. Pour ceux qui ont tout perdu, l’attente d’une compensation tourne à la désillusion, voire à l’humiliation.
Face à la gravité des faits rapportés, le ministre Guillaume Ngefa a promis d’agir. Selon les plaignants, il aurait assuré qu’il portera le dossier au Conseil des ministres et qu’il s’engage à « remettre de l’ordre » dans cette affaire. Une promesse saluée avec prudence par les victimes, qui redoutent que le dossier ne s’enlise dans les méandres administratifs, comme tant d’autres avant lui.
Mais à Kisangani, l’heure n’est plus à la résignation.
Les survivants de la guerre de 6 jours, dont beaucoup vivent aujourd’hui dans la pauvreté et l’oubli, veulent croire que leur combat pour la reconnaissance et la justice trouvera enfin un écho réel au sommet de l’État. « Nous ne voulons pas de faveur, seulement la justice. Nous avons assez attendu », lance l’un d’eux, le regard ferme.
À travers leur voix s’exprime toute une génération de Congolais meurtris, témoins d’un passé sanglant mais toujours debout, décidés à ne plus être les oubliés de l’histoire.
Tchèques Bukasa/CONGOPROFOND.NET
