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RDC/Elections: les premiers constats de la CENCO sur l’ouverture des bureaux de vote
Ce dimanche 30 décembre 2018, le peuple congolais est présent au rendez-vous décisif de son histoire avec les élections.
Comme annoncé, la Mission d’Observation Electorale (MOE) citoyenne de Justice et Paix Congo (JPC) de la Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO) a déployé ses Observateurs de Long Terme (OLT) et de Court Terme (OCT) pour observer l’aménagement et l’ouverture des Bureaux de Vote et de Dépouillement (BVD), le déroulement et la clôture du vote ainsi que le dépouillement dans tous les Centres de vote répartis sur toute l’étendue du territoire national.
La MOE JPC/CENCO a tiré un échantillon représentatif des Centres de vote sur toute l’étendue du pays, soit 22,32%. Ses observateurs ont transmis, jusqu’à 8h30, 4857 rapports relatifs à l’aménagement et l’ouverture des Bureaux de vote et de dépouillement (BVD).
Les rapports des observateurs attestent que :
3117 BVD sont installés dans des lieux prévus par la loi ;
846 BVD sont installés dans des lieux prohibés ;
2634 BVD étaient aménagés avant l’ouverture de BVD ;
Les membres du bureau de vote et de dépouillement étaient présents dans tous les BVD observés ;
2853 BVD étaient ouverts à 6h00. Cependant, 830 BVD n’étaient pas encore ouverts pour des raisons suivantes: aménagement tardif, procédures d’ouverture trop longues, disfonctionnement de la machine à voter, etc.
Plusieurs rapports attestent la présence des témoins des partis/regroupements politiques à l’ouverture des BVD ;
2391 de rapports attestent que les BVD avaient tout le matériel de vote à l’ouverture ;
918 rapports attestent que l’ouverture des BVD a connu des incidents qui seront détaillés dans le prochain communiqué à 14 heures.
La CENCO est en contact avec les parties prenantes concernées en vue de trouver instamment des solutions aux incidents rapportés. Sa Mission d’Observation Electorale est engagée à observer toutes les opérations de manière exhaustive en fournissant des rapports et des recommandations opportuns, impartiaux et objectifs.
A cet effet, elle entend publier, comme annoncé, d’autres communiqués sur l’évolution des opérations de vote à 14h00, à 19h00, sur l’opération de dépouillement le 31 décembre 2018 à 11h00 ainsi qu’une déclaration préliminaire, le 2 Janvier 2019, à 10h00, qui relèvera les premières constatations et conclusions sur la conduite des scrutins.
Le Secrétariat Général de la CENCO appelle les électeurs qui n’ont pas encore voté d’aller le faire.
Fait à Kinshasa, le 30 décembre 2018
Abbé Donatien NSHOLE
Secrétaire Général de la CENCO
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Vers une Lingalophonie, une Swahilophonie, une Kikongophonie et une Tshilubophonie : Réveillons nos voix !
Dans le grand concert des nations, le Kongo, ce géant au cœur palpitant de l’Afrique, se retrouve souvent dans l’ombre de discours bien-pensants, de promesses creuses et de cynisme diplomatique. La France et la Francophonie, au lieu d’être des alliées, semblent parfois plus préoccupées par la préservation d’intérêts obscurs que par l’épanouissement des voix congolaises.
Il est temps de dire stop à cette indifférence répétitive et de revendiquer notre place sur la scène mondiale. Pourquoi devrions-nous continuer à promouvoir une nation étrangère, déjà engluée dans une dette abyssale de 2338 milliards d’euros, tout en soutenant un Rwanda dont les mains sont tachées du sang de nos concitoyens ?
La France, héritière d’un colonialisme qui a laissé des cicatrices profondes sur notre continent, doit comprendre que la véritable solidarité ne réside pas dans des discours condescendants, mais dans la reconnaissance et la promotion de nos propres cultures. Le temps de la Lingalophonie, de la Swahilophonie, de la Kikongophonie et de la Tshilubophonie est venu.
Ces langues ne sont pas seulement des moyens de communication ; elles sont les vecteurs de nos histoires, de nos luttes et de nos rêves. Elles portent en elles la richesse de notre identité, la profondeur de notre culture et la force de notre résilience. En les mettant en avant, nous ne faisons pas qu’affirmer notre existence, nous revendiquons notre droit à la dignité, à la mémoire, et à la reconnaissance.
La Lingalophonie, la Swahilophonie, la Kikongophonie et la Tshilubophonie ne sont pas de simples concepts linguistiques. Elles représentent un mouvement à construire, une rébellion contre l’oubli et le mépris. Elles incarnent notre refus d’être réduits à des stéréotypes, à des récits simplistes qui occultent la complexité de notre réalité.
En les célébrant, nous ouvrons la voie à une renaissance culturelle, à une réappropriation de notre destin. Mais que signifie véritablement cette réappropriation ? Cela signifie d’abord un rejet des discours qui ignorent notre douleur et notre histoire. Cela signifie aussi un appel vibrant à la solidarité authentique, celle qui questionne les rapports de force.
Celle qui défie les normes établies et qui ose rêver d’un avenir où nos voix sont entendues et respectées. La Francophonie, censée être un espace de partage et de solidarité, doit se transformer en un véritable tremplin pour nos cultures. Nous n’avons pas besoin d’un soutien qui se limite à des déclarations sans lendemain. Nous exigeons une reconnaissance de notre héritage.
Nous exigeons une valorisation de nos langues et une célébration de notre diversité. Ensemble, nous devons revendiquer notre autonomie. Cessons de nous soumettre aux diktats d’un système qui valorise les voix étrangères tout en méprisant les nôtres. Nous avons le pouvoir de créer des ponts entre nos cultures, de bâtir une communauté linguistique qui célèbre la richesse de notre pluralité.
La Lingalophonie, la Swahilophonie, la Kikongophonie et la Tshilubophonie doivent devenir des mouvements vivants, des expressions dynamiques de notre identité collective. Il est temps de faire entendre notre voix, d’exiger que notre histoire soit racontée par nous-mêmes, pour nous-mêmes. Une voix qui ne se contentera pas de murmurer dans l’ombre, mais qui s’élèvera avec force et détermination.
Une voix qui ne se pliera pas aux convenances des puissants, mais qui revendiquera sa place dans la lumière. Il est temps de rêver d’un avenir où nos langues seront célébrées, où nos cultures seront respectées et où notre dignité sera reconnue. Connaître ses racines, honorer ses ancêtres et promouvoir sa culture, c’est grandir avec des ailes.
Ensemble, nous pouvons construire cette réalité. Ensemble, nous pouvons revendiquer notre droit à être entendus. La Lingalophonie, la Swahilophonie, la Kikongophonie et la Tshilubophonie ne sont pas seulement des mots ; elles sont notre avenir. Réveillons nos voix, célébrons notre identité et bâtissons un monde où le Congo brille de mille feux.
TEDDY MFITU
Polymathe, chercheur et écrivain / Consultant senior cabinet CICPAR
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