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RDC/Elections: « les policiers appelés à rester vigilants, courtois et respectueux des droits humains » ( Henri Mova)
Henri Mova l’a dit au cours d’une réunion de sécurité ce jeudi 27 décembre soir à l’immeuble de la Territoriale.
Le compte rendu de cette séance de travail a été fait à la presse par le porte -parole de la Police, le colonel Mwana Mputu : » En prévision des scrutins combinés de ce dimanche 30 décembre 2018, le vice-premier ministre, ministre de l’Intérieur et de la Sécurité a présidé une réunion de sécurité.
Étaient présents : les responsables des forces de l’ordre et des forces de sécurité.
Au menu : évaluer les mesures prises pour la sécurisation du processus électoral et ajouter d’autres mesures au regard des derniers développements sur terrain en rapport avec la récente décision de la Ceni de repousser au mois de mars prochain les élections présidentielle, législatives et provinciales à Beni, Beni ville et Butembo dans le Nord-Kivu ainsi que Yumbi dans le Mai-Ndombe.
S’agissant du vote de ce dimanche et de toute la période allant jusqu’à l’installation du président élu, la réunion a fait un état des lieux général du déploiement d’un dispositif important de sécurité sur toute l’étendue du territoire national pour la sécurisation des centres de vote et de dépouillement ainsi que des centres de compilation des résultats. Ce dispositif de sécurité a pour objectif de permettre et de rassurer les électeurs qu’ils iront voter le candidat de leurs choix dans la sérénité la plus totale.
Ce report décidé par la Ceni se justifie par des mesures de sécurité nationales et sanitaires prises dans l’intérêt supérieur de l’Etat pour la gestion efficace de la menace terroriste et d’éradiquer la persistance de l’épidémie d’Ebola dans la zone Beni /Butembo. Et concernant Yumbi où il y a eu des incidents dans la nuit du 14 au 15 décembre 2018, il s’agit d’assurer le retour de 10 000 électeurs ayant trouvé refuge dans d’autres contrées.
Dans le souci d’avoir des éclaircissements sur la maladie à virus Ebola, un expert épidémiologiste convié à la réunion a expliqué à l’assistance qu’au sujet des dernières personnes affectées, il faudrait environ 3 mois pour éradiquer complètement le virus; les 3 mois incluant la période de 21 jours d’incubation, les 7 jours de traitement et les 3 semaines d’observation. Voilà qui explique les 3 mois de report des élections dans les contrées citées.
Le ministre de l’Intérieur a appelé la population au calme et que les forces de l’ordre, de défense et de sécurité devraient restées vigilantes, courtoises et respectant scrupuleusement les prescrits des droits humains le jour du scrutin ce 30 décembre jusqu’à l’investiture du nouveau président élu ».
Tchèques Bukasa/CONGOPROFOND.NET
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Guerre du M23/Rwanda : Des milliers de personnes fuient les combats en direction de Goma et au-delà
Les violents affrontements autour de la localité de Sake, dans l’est de la RDC, qui opposent l’armée congolaise, appuyée par ses alliés locaux, et le M23, soutenu par le Rwanda, poussent des milliers d’habitants de la région à fuir les combats. Si la plupart vont chercher refuge à Goma, le chef-lieu de la province du Nord-Kivu situé à seulement une vingtaine de kilomètres de là, d’autres préfèrent aller au-delà et franchir la frontière avec le Rwanda. Reportage.
À Goma, en RDC, l’angoisse est palpable sur la route principale qui relie les quartiers de Ndosho et de Katindo. Des colonnes de déplacés circulent à pied, à moto ou en bus en direction du chef-lieu de la province du Nord-Kivu. Désespérées, Alice et Kanyere racontent leur calvaire. « Il y a de nombreuses détonations et des avions qui bombardent là d’où nous venons. Il y a aussi beaucoup de militaires sur la route. Tout le monde s’enfuit ! », confie la première. « Beaucoup de bombes explosent et les balles sifflent. Nous avons dû quitter les huttes de notre camp, témoigne la seconde, dépitée, avant de poursuivre : je n’ai pas de famille à Goma. Il faut que le gouvernement termine la guerre ! »
Âgé d’une trentaine d’années, Haguma Banga marche, lui, avec un matelas sur la tête. Après avoir fui Sake, il est toujours sans nouvelle de sa famille. « Je ne sais pas où sont ma femme et mes cinq enfants. Ce serait un miracle de les retrouver », se désole-t-il.
A l’hôpital CBCA Ndosho, le personnel soignant s’active pour recevoir les blessés qui affluent également en masse, comme Mariam Kashindi, 22 ans, qui a quitté Sake en urgence après avoir reçu un éclat d’obus dans le bras. « Nous avions commencé à fuir, nous étions devant le marché de Mubambiro quand ma fille a été touchée par une bombe dont les éclats m’ont atteint, raconte-t-elle avant de poursuivre : nous fuyons le M23. J’ai trois enfants. L’un a été blessé, quant à l’autre, je ne sais pas où il est ».
« Nous étions un groupe de femmes, plusieurs sont mortes sur le coup »
Un peu plus loin, Neema Jeannette pleure allongée sur un lit. Elle a été touchée par une explosion alors qu’elle se trouvait avec un groupe d’amies. « Une bombe est tombée sur nous. Nous étions un groupe de femmes, plusieurs sont mortes sur le coup. Moi, je suis la seule survivante. Je remercie le CICR de m’avoir prise en charge à l’hôpital », sanglote-t-elle.
Cheffe de la sous-délégation du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) au Nord-Kivu, Miriam Favier explique que l’établissement a été contraint d’activer ses quatre blocs opératoires en raison de l’afflux de blessés. « Depuis ce matin, plus de 70 patients sont déjà arrivés et ce n’est pas fini. C’est assez inquiétant », déplore-t-elle.
Si, à Goma, les autorités militaires comme la société civile appellent au calme, des écoles et plusieurs boutiques ont toutefois fermé leurs portes, tout comme l’Institut français, qui a décidé de suspendre temporairement ses activités. Les billets de tous les spectacles annulés seront intégralement remboursés, explique la structure dans un communiqué.
« Même ici, on vient d’entendre un obus tomber »
Anticipant une nouvelle dégradation de la situation sécuritaire, certains habitants ont, quant à eux, décidé de prendre les devants et sont passés au Rwanda voisin, où ils ont trouvé refuge dans la ville frontalière de Rubavu pour la plupart. « Mon mari habite ici, il m’a dit de le rejoindre pour fuir la panique qui s’empare de la ville de Goma », déclare ainsi Amina, une valise à la main et accompagnée de ses deux enfants.
Innocent, lui, a trouvé une chambre dans un hôtel. « Il y avait foule au niveau de la douane, c’était plein à craquer, rapporte-t-il. Alors, quand on a des enfants en bas âge, on ne va pas attendre la dernière minute pour partir, car on ne sait pas vraiment ce qu’il va se passer, on n’est pas sur la ligne de front. Même ici, on vient d’entendre un obus tomber, alors imaginez : quand on est à Goma, c’est comme si l’explosion avait lieu dans la parcelle d’à côté. Voilà pourquoi on a décidé de partir » poursuit celui-ci.
Comme beaucoup d’autres habitants du chef-lieu du Nord-Kivu, Innocent prévoit de rester à Rubavu, le temps de voir comment évolue la situation, avec l’espoir de pouvoir rentrer chez lui le plus rapidement possible.
RFI
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