Connect with us

À la Une

RDC/COVID-19:Le Gouvernement Ilunga Ilunkamba dote l’INRB de 50.000 kits de dépistage rapide

Published

on

L’ Institut National de Recherche Biomédicale a été le cadre choisit pour la remise par le Chef du Gouvernement Sylvestre Ilunga Ilunkamba ce lundi 18 mai 2020 de kits de dépistage rapide du Covid 19.

À cet effet, il s’agit de 50. 000 cartons qui comprennent 25 pipettes chacun, comme expliqué sur place par le ministre de la santé, Eteni Longondo. Le coût global de ces tests, fabriqués par la firme Belge ZENTECH basée à Liège, est de 520.000 USD, acquis sur fonds propres du Gouvernement de la République. L’une des promesses de Sylvestre Ilunga Ilunkamba à la question orale avec débat lui adressée la fois dernière par le député national François Nzekuye, élu de Goma.

Le Docteur Jean-Jacques Muyembe, Coordonnateur du secrétariat technique de riposte contre le COVID-19 en RDC qui a réceptionné ces kits a fait savoir que ce don du gouvernement permettra de mieux cerner la dispersion de la maladie dans la population.

« Le secrétariat technique remercie le gouvernement pour ce geste. L’arrivée de ces tests rapides va nous permettre d’augmenter notre capacité de diagnostic et surtout nous pouvons maintenant connaître la façon dont le virus circule dans la population. Avec cela, nous pouvons donc prendre des mesures, comment nous devons lutter contre cette épidémie » a-t-il déclaré devant les journalistes.

Pour sa part, le patron de la santé publique, Eteni Longondo, a indiqué que le gouvernement ne croise pas les bras, par contre il se bat pour contrer cet ennemi qui nous a envahi.

« Il y aura maintenant beaucoup plus de tests qui seront faits et le retard que nous connaissons par rapport au résultat n’existera plus » a-t-il souligné, avec sourire aux lèvres.

Depuis le début de l’épidémie déclarée le 10 mars 2020, rapporte le comité de riposte contre cette pandémie, le cumul des cas est de 1.538, dont 1.537 cas confirmés et 1 cas probable. Au total, il y a eu 61 décès (60 cas confirmés et 1 cas probable) et 272 personnes guéries ;407 cas suspects en cours d’investigation ; 83 nouveaux cas confirmés, dont 66 à Kinshasa, 10 au Kongo Central et 7 au Nord-Kivu ;2 nouvelles personnes sorties guéries; Aucun nouveau décès parmi les cas confirmés ;1035 patients en bonne évolution.

MUAMBA MULEMBUE CLÉMENT/CONGOPROFOND.NET

Spread the love

À la Une

Valentin Yves Mudimbe s’en est allé, mais sa parole demeure : l’Afrique orpheline d’un géant de la pensée

Published

on

Ce jour, la République Démocratique du Congo, l’Afrique et le monde intellectuel viennent de perdre un monument. Valentin Yves Mudimbe, philosophe, écrivain et penseur hors pair, s’est éteint aux États-Unis, laissant derrière lui une œuvre aussi dense que subversive, une parole aussi lucide qu’indomptable.

Né en 1941 à Jadotville (actuelle Likasi), en RDC, Valentin Yves Mudimbe fut l’un des intellectuels africains les plus influents du XXᵉ et du XXIᵉ siècle. Professeur émérite à l’Université Duke, anthropologue, linguiste et romancier, il a marqué les sciences humaines par sa critique radicale des épistémologies coloniales et sa déconstruction des discours dominants sur l’Afrique.

Son œuvre majeure, The Invention of Africa (1988), reste un texte fondateur des études postcoloniales. Mudimbe y démontre comment l’Afrique a été « inventée » par le regard occidental, à travers des catégories de savoir qui ont nié ses propres logiques de pensée. Pour lui, « l’Afrique n’existe pas en dehors des représentations qui la constituent », une thèse qui a révolutionné la manière d’appréhender le continent.

Yves Mudimbe n’était pas seulement un théoricien : c’était un penseur du soupçon, toujours en éveil face aux illusions des idéologies, qu’elles soient coloniales, nationalistes ou néolibérales. Dans L’Odeur du père (1982), il explore les contradictions des élites africaines post-indépendances, dénonçant leur aliénation mimétique. Son roman Entre les eaux (1973) questionne la tension entre engagement politique et spiritualité.

Il a révélé sa propre trajectoire de prêtre jésuite devenu philosophe laïc. Ses travaux sur Foucault, Derrida et les structuralistes européens en font un passeur exceptionnel entre les traditions intellectuelles africaines et occidentales. Pourtant, il refusait toute étiquette : « Je ne suis ni un afrocentriste, ni un occidentaliste. Je suis un penseur de la fracture, de l’entre-deux », disait-il.

Aujourd’hui, alors que l’Afrique est confrontée à de nouveaux défis – néocolonialismes économiques, crises démocratiques, guerres d’influence –, la pensée de Mudimbe reste d’une brûlante actualité. Son questionnement sur « les conditions de production du savoir africain » invite à repenser l’université, la recherche et les médias du continent. Il laisse derrière lui des disciples à travers le monde. Des chercheurs qui continuent de déconstruire les récits hégémoniques.

« Mudimbe nous a appris à douter, à interroger nos propres certitudes ». La RDC en deuil mais l’Afrique en héritage, conclut le polymathe, cet autre géant de la pensée post-coloniale. Le Congo pleure l’un de ses plus grands fils, mais son héritage est impérissable. Dans un pays souvent meurtri par l’amnésie historique, Yves Mudimbe rappelait que « la mémoire est un acte de résistance ».

Alors que les hommages affluent du monde entier – de Paris à Johannesburg, de Dakar à New York –, une certitude s’impose : Yves Mudimbe est mort, mais sa parole, elle, ne mourra jamais. « Les mots ne sont pas innocents. Ils portent en eux la violence de l’histoire. » — Valentin Yves Mudimbe

TEDDY MFITU
Polymathe, chercheur et écrivain / Consultant senior cabinet CICPAR

Spread the love
Continue Reading