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RDC/Butembo: les Nations unies réitèrent leur soutien à la riposte contre Ebola

La Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies en RDC et Chef de la MONUSCO, Leïla Zerrougui, a rendu visite aux équipes de la riposte à Butembo, le vendredi 10 mai 2019. Elle s’est entretenue avec les membres de la sous-coordination de Butembo.
Les points saillants de cette visite étaient articulés autour de la situation sécuritaire dégradante et la propagation de l’épidémie d’Ebola à Butembo et ses environs.
Les Nations Unies réitèrent leur soutien à l’équipe de la riposte pour éviter que l’épidémie ne soit déclarée « une urgence de santé publique de portée internationale ». Elle a également ajouté que le Secrétaire général des Nations Unies et le président de la République démocratique du Congo accordent une priorité particulière à la lutte contre cette maladie. Mme Leila a également invité la coordination et les partenaires de la riposte à mieux harmoniser les intelligences pour répondre aux défis rencontrés afin de renforcer la confiance avec les communautés.
Dans le même cadre, une délégation interinstitutionelle, Gouvernement provincial et assemblée provinciale du Nord-Kivu, est arrivée dans cette ville. La délégation est conduite par le gouverneur intérimaire, Feller Lutayichirwa , pour évaluer la situation sécuritaire à Butembo et encourager les équipes de riposte contre Ebola.
Cette visite intervient après une attaque des miliciens Maï Maï contre la ville de Butembo, mercredi matin, ayant causé la rupture des activités de riposte contre Ebola.
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RDC – Gouvernance : Polémique autour de la réhabilitation d’Honoré Mulumba à la tête du fonds forestier national

Dans une décision controversée datée du 8 juillet 2025, le Conseil d’État a prononcé la réhabilitation d’Honoré MULUMBA KALALA à la tête du Fonds Forestier National (FFN), en dépit de lourdes accusations documentées dans plusieurs rapports d’audit. Cette décision a suscité une vive indignation au sein de la société civile et des observateurs de la gouvernance publique.
Deux rapports d’audit celui de la Cour des Comptes et celui du Collège des Commissaires aux Comptes dressent un tableau accablant de la gestion d’Honoré Mulumba. Il lui est notamment reproché d’avoir engagé des dépenses importantes sans autorisation du Conseil d’administration, comme l’ouverture irrégulière d’une antenne provinciale à Mbuji-Mayi ou encore l’exécution de budgets non approuvés.
L’audit révèle aussi de graves irrégularités telles que :
• Le financement de projets fictifs ou non éligibles à hauteur de plus de 4,9 millions USD ;
• L’octroi de fonds à 83 ONG sans agrément ministériel ;
• La passation de marchés publics sans appel d’offres, notamment pour des véhicules vétustes surfacturés.
Le Collège des Commissaires aux Comptes, quant à lui, a souligné un manque criant de transparence comptable, des justifications bancales pour des opérations financières importantes, et l’absence d’inventaire physique des biens de l’établissement.
Un retour controversé malgré les alertes
Malgré ces éléments accablants, le Conseil d’État a ordonné la réhabilitation de M. Mulumba, décision qualifiée par certains d’incompréhensible, voire de scandaleuse. D’après plusieurs sources proches du dossier, une somme suspecte avoisinant les 300.000 USD aurait été mobilisée dans les coulisses de cette institution judiciaire pour obtenir ce revirement.
La tutelle ministérielle avait pourtant déjà mis en garde contre la gestion solitaire et opaque du Directeur Général suspendu, soulignant son refus de transmettre des informations essentielles, comme les comptes bancaires du FFN ou la liste des ONG bénéficiaires.
Une atteinte grave à l’État de droit
Pour de nombreux analystes, cette décision porte un coup sérieux à la lutte contre la corruption et à la promotion de la bonne gouvernance en RDC. L’ingérence présumée de l’argent dans une institution aussi sensible que le Conseil d’État met en péril l’image et la crédibilité de l’État de droit congolais.
Des voix s’élèvent pour demander l’implication urgente des institutions de contrôle comme l’Inspection Générale des Finances (IGF), l’Agence Nationale de Renseignements (ANR), le Parquet et Interpol, afin de faire toute la lumière sur cette affaire et préserver les intérêts de la nation.
Vers une action judiciaire ?
Au regard de la gravité des faits documentés, nombreux sont ceux qui appellent à la publication officielle du rapport final de la Cour des Comptes et à l’ouverture d’une procédure judiciaire contre les responsables impliqués.
La réhabilitation d’Honoré Mulumba pourrait bien devenir le symbole d’un système judiciaire sous influence, à moins que les autorités compétentes ne prennent les mesures nécessaires pour redresser la situation.
Désiré Rex Owamba/Congoprofond.net