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RDC/Butembo: 1mort dans une altercation entre population et Police, les activités socio-économiques toujours paralysées

Les activités socio-économiques restent paralysées sur presque toute l’étendue de la ville de Butembo, au Nord-Kivu, ce mardi 26 novembre 2019.
Des détonations en armes se sont fait entendre depuis tôt le matin dans plus d’un coin de cette ville du Nord-Kivu, à l’Est de la République Démocratique du Congo.
À la base, les jeunes du groupes de pression « Véranda Mutsanga » ont décrété ce jour comme ville morte en villes de Butembo et Beni. Une façon, pour eux, de compatir avec leurs frères et soeurs de Beni, meurtris par l’insécurité grandissante.
Des routes ont été barricadées par les jeunes en colère. Ce qui a poussé des tirs d’armes à feu de la part des éléments de l’ordre.
Un jeune homme parmi les manifestants a succombé de ses blessures, quelques heures après être dépêché à l’hôpital suite à un coup de balle qui l’a atteint.
Précisons qu’un véhicule imputé à un officier militaire a été incendié au rond point Sabena dans la commune Bulengera.
Le maire Mbusa Kanyamanda Sylvain avait pourtant demandé ce lundi devant la presse, à sa population de vaquer librement à ses activités. Mais celle-ci, très en colère, a totalement ignoré l’appel de l’autorité urbaine.
Christopher Mulakirwa/CONGOPROFOND.NET
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Kinshasa perd une plume d’or : Sénado alias « Général Bowane » s’en est allé

Kinshasa pleure l’un de ses enfants prodiges. Sénado Mananasi, connu encore sous le nom de « Général Bowane », s’est éteint, emportant avec lui un pan discret mais fondamental de l’histoire musicale congolaise. Auteur, compositeur, parolier de l’ombre, il était pourtant la source lumineuse derrière des tubes devenus cultes dans les années 80 et 90.
Natif de Kingasani, dans le district populaire de la Tshangu, Sénado a été bercé dès l’enfance par l’effervescence musicale de Kinshasa. Vers le milieu des années 1980, il entre dans les orchestres Balafon et Select Musica de Malembe Chant, où sa voix suave et son sens inné de la mélodie le rendent vite incontournable.
Mais c’est surtout par la plume que le Général Bowane se distingue. Il signe en effet « Sai Sai », chanson mythique interprétée par Papa Wemba, devenue un succès planétaire. Un titre qui a traversé les frontières du Congo pour résonner jusqu’en Europe et dans les diasporas africaines. Peu savent que derrière cette pépite, se cachait ce parolier modeste, attaché à sa Tshangu natale.
Sénado a également prêté son talent à de nombreuses formations musicales de Kinshasa. Plusieurs chansons interprétées par le clan Wenge Musica portent sa signature, preuve de son ancrage profond dans la sève artistique qui a nourri une génération entière. Les archives officieuses de la musique congolaise regorgent de ces refrains populaires dont il fut l’architecte discret.
Par ailleurs, il était le grand frère de Chai Ngenge, ancien membre éminent du groupe Wenge BCBG de JB Mpiana. Une fratrie musicale donc, dont l’influence s’étend sur plusieurs décennies de rumba, de ndombolo et de toutes les hybridations qui ont fait la renommée du « son kinois ».
L’annonce de sa mort a suscité une vive émotion parmi les mélomanes, les artistes, et ceux qui, dans l’ombre comme lui, œuvrent à l’immortalité de la culture congolaise. Les hommages affluent, mais nombreux sont ceux qui regrettent que Sénado n’ait jamais reçu de reconnaissance à la mesure de son apport. Comme tant d’autres génies silencieux de la scène congolaise, il s’en va sans disques d’or, mais avec l’or des cœurs.
Son parcours rappelle cruellement combien la mémoire musicale congolaise est souvent injuste avec ses bâtisseurs. Le Général Bowane n’était pas une figure de paille : il était un passeur d’émotion, un faiseur de classiques, un pilier invisible d’une époque d’or.
Tchèques Bukasa/CONGOPROFOND.NET