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RDC/Beni: plus de 10 rebelles présumés ADF tués par les FARDC à Mamove

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Une dizaine d’assaillants ont été tués par des militaires FARDC en territoire de Beni dans la province du Nord-Kivu. Il s’agit des assaillants qui ont attaqué Mamove dans le territoire de Beni lundi 11 février dans la soirée. Selon Mak Hazukay, porte-parole militaire dans l’opération Sukola 1, outre la mort de ces assaillants, 6 armes à feu et des médicaments pillés par les assaillants ont été récupérés par les forces loyalistes, qui ont aussi libéré 7 otages des griffes de ces inciviques.
«L’ennemie a fait incursion à Mamove, nous les avons poursuivis. Nous leurs avons tendu une embuscade. Le bilan provisoire actuel est de 6 armes du type AK47 récupérées, un PKM, 7 roquettes, quelques produits pharmaceutiques pillés et nous avons libéré 7 otages des mains des assaillants. Côté bilan humain, nous avons neutralisé une dizaine d’assaillant. Nous disons une dizaine parce que les assaillants ont toujours emporté leurs corps, mais nous avons reussi à en recuperer 4. Les fouilles et le ratissage se poursuivent…», rapporte le porte-parole militaire dans l’opération SUKOLA 1.
Pendant ce temps, des détonations d’armes lourdes et légères étaient entendu dans les environs de cette partie du territoire de Beni. Conséquence: la population est plongée dans une psychose totale.
Même si le calme y est revenu, la peur persiste encore, indique la société civile locale.
Delphin Mupanda/CONGOPROFOND.NET
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Valentin Yves Mudimbe s’en est allé, mais sa parole demeure : l’Afrique orpheline d’un géant de la pensée

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Ce jour, la République Démocratique du Congo, l’Afrique et le monde intellectuel viennent de perdre un monument. Valentin Yves Mudimbe, philosophe, écrivain et penseur hors pair, s’est éteint aux États-Unis, laissant derrière lui une œuvre aussi dense que subversive, une parole aussi lucide qu’indomptable.

Né en 1941 à Jadotville (actuelle Likasi), en RDC, Valentin Yves Mudimbe fut l’un des intellectuels africains les plus influents du XXᵉ et du XXIᵉ siècle. Professeur émérite à l’Université Duke, anthropologue, linguiste et romancier, il a marqué les sciences humaines par sa critique radicale des épistémologies coloniales et sa déconstruction des discours dominants sur l’Afrique.

Son œuvre majeure, The Invention of Africa (1988), reste un texte fondateur des études postcoloniales. Mudimbe y démontre comment l’Afrique a été « inventée » par le regard occidental, à travers des catégories de savoir qui ont nié ses propres logiques de pensée. Pour lui, « l’Afrique n’existe pas en dehors des représentations qui la constituent », une thèse qui a révolutionné la manière d’appréhender le continent.

Yves Mudimbe n’était pas seulement un théoricien : c’était un penseur du soupçon, toujours en éveil face aux illusions des idéologies, qu’elles soient coloniales, nationalistes ou néolibérales. Dans L’Odeur du père (1982), il explore les contradictions des élites africaines post-indépendances, dénonçant leur aliénation mimétique. Son roman Entre les eaux (1973) questionne la tension entre engagement politique et spiritualité.

Il a révélé sa propre trajectoire de prêtre jésuite devenu philosophe laïc. Ses travaux sur Foucault, Derrida et les structuralistes européens en font un passeur exceptionnel entre les traditions intellectuelles africaines et occidentales. Pourtant, il refusait toute étiquette : « Je ne suis ni un afrocentriste, ni un occidentaliste. Je suis un penseur de la fracture, de l’entre-deux », disait-il.

Aujourd’hui, alors que l’Afrique est confrontée à de nouveaux défis – néocolonialismes économiques, crises démocratiques, guerres d’influence –, la pensée de Mudimbe reste d’une brûlante actualité. Son questionnement sur « les conditions de production du savoir africain » invite à repenser l’université, la recherche et les médias du continent. Il laisse derrière lui des disciples à travers le monde. Des chercheurs qui continuent de déconstruire les récits hégémoniques.

« Mudimbe nous a appris à douter, à interroger nos propres certitudes ». La RDC en deuil mais l’Afrique en héritage, conclut le polymathe, cet autre géant de la pensée post-coloniale. Le Congo pleure l’un de ses plus grands fils, mais son héritage est impérissable. Dans un pays souvent meurtri par l’amnésie historique, Yves Mudimbe rappelait que « la mémoire est un acte de résistance ».

Alors que les hommages affluent du monde entier – de Paris à Johannesburg, de Dakar à New York –, une certitude s’impose : Yves Mudimbe est mort, mais sa parole, elle, ne mourra jamais. « Les mots ne sont pas innocents. Ils portent en eux la violence de l’histoire. » — Valentin Yves Mudimbe

TEDDY MFITU
Polymathe, chercheur et écrivain / Consultant senior cabinet CICPAR

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