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RDC/Beni: les ADF font fi de la campagne, 9 personnes tuées à Oicha dans une nouvelle incursion

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Les rebelles présumés de forces démocratiques alliées (ADF) ont fait une nouvelle incursion à Oicha, chef-lieu du territoire de Beni. La nuit de lundi 10 au mardi 11 décembre 2018, les assaillants ont lancé une attaque contre la population civile dans les quartiers Tenambo, Mabasele et Mbimbi, situés au nord-est d’Oicha.

Selon les sources de la société civile locale, le bilan est de 9 civils tués. Les assaillants ont d’abord commencé à ligoter certains de leurs victimes avant de les achever par armes blanches et en feu.

Ils ont pillé plusieurs biens de la population comme à l’accoutumée. Ils ont incendié aussi plusieurs maisons dont les propriétaires étaient soit déjà tués et ou ayany pris la fuite.

« C’était autour de 20 heures. J’étais chez moi. Mes enfants ont fui, je me suis dirigé vers la route. Ils sont arrivés là et commencé à détruire les portes des kiosques. Je les entends dire: »c’est notre tour de piller, finissons l’opération puis partir. Je les suivais petit à petit en me cachant. Ils sont arrivés chez moi et du coups je me cache dans les fleurs, ils ont quitté chez moi vers 0 heure. Ils ont fait crépiter plusieurs coups de balles. Ils s’exprimaient à Lingala, et étaient avec leurs femmes et enfants. Je suis resté là où je me cachait. Ils ont pillé deux kiosques chez moi et une pharmacie. Ils se seraient scindés à plusieurs groupes… », a expliqué à la presse d’Oicha un rescapé.

Ces tueries interviennent après que 17 autres personnes soient tuées en ville de Beni, le jeudi 06 décembre, et plusieurs autres portées disparus. Samedi, certains corps en putréfaction ont été enterrés sur le lieu de drame par la population et les forces de l’ordre, certains amputés des têtes.

Delphin Mupanda/CONGOPROFOND.NET


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Menaces répétées du chef de l’UPDF sur Bunia : Le silence des autorités inquiète la population 

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Depuis le 15 février 2025, le général Muhoozi Kainerugaba, chef d’état-major de l’armée ougandaise (UPDF), multiplie les déclarations menaçantes à l’encontre de la ville de Bunia, évoquant une possible attaque ou l’envoi de ses troupes dans la région. Malgré la gravité de ces propos, les autorités congolaises, tant au niveau provincial qu’à Kinshasa, restent étrangement silencieuses.

Cette absence de réaction alimente l’inquiétude grandissante de la population, plongée dans un climat de peur et d’incertitude.

Ces menaces interviennent alors que le vice-ministre de la Défense séjourne en Ituri, une région déjà fragilisée par des tensions sécuritaires. En août 2024, un drone de l’armée ougandaise s’était écrasé à Kotoni, dans le territoire de Djugu, une zone où l’UPDF n’est pourtant pas censée opérer. Cet incident avait déjà soulevé des questions sur les activités ougandaises en RDC.

Par ailleurs, un rapport des experts des Nations-Unies datant de juillet 2024 a accusé l’Ouganda de soutenir le Rwanda, pays agresseur de la RDC. Selon ce document, Kampala aurait facilité le transit des troupes du M23 sans aucune restriction. Malgré ces révélations, la RDC continue de collaborer militairement avec l’Ouganda dans le cadre d’opérations conjointes FARDC-UPDF, une coopération en place depuis novembre 2021. Cependant, l’efficacité de ces opérations est vivement critiquée sur le terrain.

En novembre 2024, la question avait été abordée lors d’une rencontre entre le président Félix Tshisekedi et son homologue ougandais à Kampala. Peu après, une dizaine de députés congolais se sont déplacés en Ouganda pour notamment évoquer cette question.

Le répondant de l’UPDF n’est pas à sa première déclaration du genre.
Déjà en décembre 2024, la ministre d’État des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner, avait convoqué le chargé d’affaires ougandais en RDC, Matata Twaha, pour exiger des explications concernant les propos jugés « déplacés » du général Kainerugaba. Ce dernier avait, via des messages publiés sur X, menacé les mercenaires blancs opérant aux côtés des FARDC dans l’est de la RDC, promettant de les attaquer à partir du 2 janvier 2025. Bien que le tweet ait été supprimé, les inquiétudes demeurent.

Aujourd’hui, c’est la ville de Bunia qui est directement visée par ces menaces. Pourtant, Kinshasa n’a toujours pas réagi officiellement, un silence qui suscite de vives préoccupations, notamment parmi les habitants de la province.

L’armée ougandaise, présente sur le sol congolais dans le cadre de la coopération militaire, est notamment déployée dans le territoire d’Irumu. Cette situation soulève des interrogations : l’Ouganda est-il toujours un allié dans la lutte contre l’ennemi commun, les ADF ? Récemment, face aux rumeurs d’un renforcement des effectifs ougandais à Irumu, les FARDC se sont contentées d’affirmer que cela s’inscrivait dans le cadre des opérations conjointes.

Pour de nombreux observateurs, ces menaces récurrentes du général Kainerugaba, relayées sur les réseaux sociaux, doivent être prises au sérieux. Ils appellent à une réaction ferme de Kinshasa et à des éclaircissements de la part des autorités ougandaises. Dans un contexte déjà volatile, le silence des dirigeants congolais ne fait qu’accroître les craintes d’une escalade dans la région.

CONGOPROFOND.NET/ buniaactualite.cd


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