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RDC : 450.000 PVVih, il faut redoubler les efforts dans la lutte contre le Sida !
Le Programme commun des Nations unies sur le VIH/SIDA (ONUSIDA) a révélé le mardi dernier, à l’occasion de la journée mondiale de l’orphelin du VIH/SIDA, des statistiques inquiétantes sur la situation des orphelins et enfants congolais souffrant de cette pandémie.
D’après le conseiller en Information Stratégique au Bureau Pays de l’ONUSIDA en République démocratique du Congo, Adamou Dambagi, il y a eu beaucoup de progrès dans la lutte contre le VIH/SIDA ces dernières années, mais l’Afrique subsaharienne doit redoubler d’efforts.
De manière concrète, affirmé-t-il, 36,9 millions de Personnes vivant avec le VIH dans le monde, 70% du fardeau est porté par l’Afrique sub-saharienne, soit 6,1 millions en Afrique de l’Ouest et du Centre. Et plus de 450 000 en Rdc, selon les estimations provisoires datant de l’année passée.
« 12,2 millions d’orphelins de 0 à 17 ans, 79% sont en Afrique Sub-saharienne, soit 3,6 millions en Afrique de l’Ouest et du Centre alors qu’en Rdc, on estime à 320,000 orphelins du VIH/SIDA. Sur 940,000 décès liés au sida 70% en AAS, 280,000 en Afrique de l’Ouest et du Centre. On estime à 17.000 Congolais morts du VIH/SIDA », a indiqué Adamou Dambagi, à la première conférence débat, organisée par l’Asbl, « La Main sur le cœur », portant sur le VIH pédiatrique et traitement en Rdc.
Poursuivant son intervention, le représentant de Marc Saba, le Directeur Pays de l’ONUSIDA en Rdc, a souligné que 65% des nouvelles infections surviennent en Afrique subsaharienne, 1,17 millions sur 1,8. Près de 14% sont des enfants de 0-14. Chaque semaine, précise-t-il, environ 7 000 jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans sont infectées par le VIH dans le monde.
Ainsi, les dernières statistiques révèlent qu’en Afrique subsaharienne, trois nouvelles infections sur quatre parmi les adolescents âgés de 15 à 19 ans sont des filles, alors qu’en Rdc, on estime à 15 000.
Environ, toutes les 2 minutes, un enfant perd l’un de ses parents à cause du Sida dans le monde. Ce qui fait que le monde est actuellement à plus de 12 millions d’orphelins du Sida. « C’est trop », s’est exclamé Adamou Dambagi.
Dans la plupart des cas, ces orphelins sont confrontés à plusieurs difficultés, dont la poursuite de leur scolarisation après le décès du ou des parents infectés, la stigmatisation et le rejet de la société à commencer souvent par leurs camarades de jeu.
L’ONUSIDA dénonce la situation de misère matérielle et morale dans laquelle trainent ces orphelins du sida et tous les autres enfants vulnérables.
« Je voudrais louer le travail gigantesque abattu par l’ASBL « La main sur le cœur » pour donner de l’espoir aux orphelins du sida et promouvoir le traitement pédiatrique. Elle est le porte-voix des sans voix. En témoigne l’organisation de la 3e Journée Mondiale des Orphelins du Sida en RDC et la 1e fois sous le format Conférence », a-t-il déclaré, avant d’encourager l’assistance, constituée en majorité des orphelins et enfants malades du VIH, à ne pas désespérer. Car, ils sont l’avenir et le devenir de la Rdc.
Prince Yassa/ONUSIDA
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Guerre du M23/Rwanda : Des milliers de personnes fuient les combats en direction de Goma et au-delà
Les violents affrontements autour de la localité de Sake, dans l’est de la RDC, qui opposent l’armée congolaise, appuyée par ses alliés locaux, et le M23, soutenu par le Rwanda, poussent des milliers d’habitants de la région à fuir les combats. Si la plupart vont chercher refuge à Goma, le chef-lieu de la province du Nord-Kivu situé à seulement une vingtaine de kilomètres de là, d’autres préfèrent aller au-delà et franchir la frontière avec le Rwanda. Reportage.
À Goma, en RDC, l’angoisse est palpable sur la route principale qui relie les quartiers de Ndosho et de Katindo. Des colonnes de déplacés circulent à pied, à moto ou en bus en direction du chef-lieu de la province du Nord-Kivu. Désespérées, Alice et Kanyere racontent leur calvaire. « Il y a de nombreuses détonations et des avions qui bombardent là d’où nous venons. Il y a aussi beaucoup de militaires sur la route. Tout le monde s’enfuit ! », confie la première. « Beaucoup de bombes explosent et les balles sifflent. Nous avons dû quitter les huttes de notre camp, témoigne la seconde, dépitée, avant de poursuivre : je n’ai pas de famille à Goma. Il faut que le gouvernement termine la guerre ! »
Âgé d’une trentaine d’années, Haguma Banga marche, lui, avec un matelas sur la tête. Après avoir fui Sake, il est toujours sans nouvelle de sa famille. « Je ne sais pas où sont ma femme et mes cinq enfants. Ce serait un miracle de les retrouver », se désole-t-il.
A l’hôpital CBCA Ndosho, le personnel soignant s’active pour recevoir les blessés qui affluent également en masse, comme Mariam Kashindi, 22 ans, qui a quitté Sake en urgence après avoir reçu un éclat d’obus dans le bras. « Nous avions commencé à fuir, nous étions devant le marché de Mubambiro quand ma fille a été touchée par une bombe dont les éclats m’ont atteint, raconte-t-elle avant de poursuivre : nous fuyons le M23. J’ai trois enfants. L’un a été blessé, quant à l’autre, je ne sais pas où il est ».
« Nous étions un groupe de femmes, plusieurs sont mortes sur le coup »
Un peu plus loin, Neema Jeannette pleure allongée sur un lit. Elle a été touchée par une explosion alors qu’elle se trouvait avec un groupe d’amies. « Une bombe est tombée sur nous. Nous étions un groupe de femmes, plusieurs sont mortes sur le coup. Moi, je suis la seule survivante. Je remercie le CICR de m’avoir prise en charge à l’hôpital », sanglote-t-elle.
Cheffe de la sous-délégation du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) au Nord-Kivu, Miriam Favier explique que l’établissement a été contraint d’activer ses quatre blocs opératoires en raison de l’afflux de blessés. « Depuis ce matin, plus de 70 patients sont déjà arrivés et ce n’est pas fini. C’est assez inquiétant », déplore-t-elle.
Si, à Goma, les autorités militaires comme la société civile appellent au calme, des écoles et plusieurs boutiques ont toutefois fermé leurs portes, tout comme l’Institut français, qui a décidé de suspendre temporairement ses activités. Les billets de tous les spectacles annulés seront intégralement remboursés, explique la structure dans un communiqué.
« Même ici, on vient d’entendre un obus tomber »
Anticipant une nouvelle dégradation de la situation sécuritaire, certains habitants ont, quant à eux, décidé de prendre les devants et sont passés au Rwanda voisin, où ils ont trouvé refuge dans la ville frontalière de Rubavu pour la plupart. « Mon mari habite ici, il m’a dit de le rejoindre pour fuir la panique qui s’empare de la ville de Goma », déclare ainsi Amina, une valise à la main et accompagnée de ses deux enfants.
Innocent, lui, a trouvé une chambre dans un hôtel. « Il y avait foule au niveau de la douane, c’était plein à craquer, rapporte-t-il. Alors, quand on a des enfants en bas âge, on ne va pas attendre la dernière minute pour partir, car on ne sait pas vraiment ce qu’il va se passer, on n’est pas sur la ligne de front. Même ici, on vient d’entendre un obus tomber, alors imaginez : quand on est à Goma, c’est comme si l’explosion avait lieu dans la parcelle d’à côté. Voilà pourquoi on a décidé de partir » poursuit celui-ci.
Comme beaucoup d’autres habitants du chef-lieu du Nord-Kivu, Innocent prévoit de rester à Rubavu, le temps de voir comment évolue la situation, avec l’espoir de pouvoir rentrer chez lui le plus rapidement possible.
RFI
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