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RDC : 132 attaques contre les formations sanitaires de lutte contre Ebola à l’Est en dix mois

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Entre le 1er août 2018 et le 20 mai 2019, 132 attaques contre des formations sanitaires de lutte contre l’épidémie à virus ebola ont été enregistrées, causant 4 morts et 38 blessés parmi les agents de santé et les patients. C’est ce qu’a révélé le ministre de la Santé publique, Dr Oly Ilunga Kalenga, lors de la 72ème assemblée mondiale de la santé (AMS) à Genève.

« Cette violence contre les agents de santé doit être condamnée sans réserve et il faut faire une distinction claire entre engagement communautaire et violence ciblée par des milices armées. Faire un lien entre les deux équivaut à stigmatiser l’entièreté des communautés affectées, les présentant comme des communautés profondément violentes, et blâmer les agents de santé qui sont les premières victimes de cette violence ciblée ».

Pendant ce temps, au Nord-Kivu, les infirmiers de la zone de santé de Musienene ont dénoncé les menaces de mort et de destruction des structures sanitaires qu’ils reçoivent ces derniers jours en raison de leur rôle dans la riposte contre Ebola.

Au cours de la réunion extraordinaire sur l’évaluation de leurs conditions de travail, jeudi 23 mai 2019, le personnel a demandé aux autorités politico-administratives de s’impliquer pour mettre fin à ce phénomène de violence contre les agents de santé, car si les menaces ne cessent pas, ils envisagent de faire une grève sèche.

À cause de cette violence ciblée, plusieurs médecins et infirmiers des territoires de Beni et Lubero ont dû déménager ou quitter temporairement leurs habitations, forçant ainsi certaines structures sanitaires à fermer leurs portes. C’est notamment le cas dans la zone de santé de Kyondo où les activités sont suspendues au centre de santé de référence de Kyakumba, depuis le mardi 21 mai 2019, suite au départ du médecin traitant et l’infirmier titulaire, craignant pour leur sécurité.

Delphin Mupanda/CONGOPROFOND.NET


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Menaces répétées du chef de l’UPDF sur Bunia : Le silence des autorités inquiète la population 

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Depuis le 15 février 2025, le général Muhoozi Kainerugaba, chef d’état-major de l’armée ougandaise (UPDF), multiplie les déclarations menaçantes à l’encontre de la ville de Bunia, évoquant une possible attaque ou l’envoi de ses troupes dans la région. Malgré la gravité de ces propos, les autorités congolaises, tant au niveau provincial qu’à Kinshasa, restent étrangement silencieuses.

Cette absence de réaction alimente l’inquiétude grandissante de la population, plongée dans un climat de peur et d’incertitude.

Ces menaces interviennent alors que le vice-ministre de la Défense séjourne en Ituri, une région déjà fragilisée par des tensions sécuritaires. En août 2024, un drone de l’armée ougandaise s’était écrasé à Kotoni, dans le territoire de Djugu, une zone où l’UPDF n’est pourtant pas censée opérer. Cet incident avait déjà soulevé des questions sur les activités ougandaises en RDC.

Par ailleurs, un rapport des experts des Nations-Unies datant de juillet 2024 a accusé l’Ouganda de soutenir le Rwanda, pays agresseur de la RDC. Selon ce document, Kampala aurait facilité le transit des troupes du M23 sans aucune restriction. Malgré ces révélations, la RDC continue de collaborer militairement avec l’Ouganda dans le cadre d’opérations conjointes FARDC-UPDF, une coopération en place depuis novembre 2021. Cependant, l’efficacité de ces opérations est vivement critiquée sur le terrain.

En novembre 2024, la question avait été abordée lors d’une rencontre entre le président Félix Tshisekedi et son homologue ougandais à Kampala. Peu après, une dizaine de députés congolais se sont déplacés en Ouganda pour notamment évoquer cette question.

Le répondant de l’UPDF n’est pas à sa première déclaration du genre.
Déjà en décembre 2024, la ministre d’État des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner, avait convoqué le chargé d’affaires ougandais en RDC, Matata Twaha, pour exiger des explications concernant les propos jugés « déplacés » du général Kainerugaba. Ce dernier avait, via des messages publiés sur X, menacé les mercenaires blancs opérant aux côtés des FARDC dans l’est de la RDC, promettant de les attaquer à partir du 2 janvier 2025. Bien que le tweet ait été supprimé, les inquiétudes demeurent.

Aujourd’hui, c’est la ville de Bunia qui est directement visée par ces menaces. Pourtant, Kinshasa n’a toujours pas réagi officiellement, un silence qui suscite de vives préoccupations, notamment parmi les habitants de la province.

L’armée ougandaise, présente sur le sol congolais dans le cadre de la coopération militaire, est notamment déployée dans le territoire d’Irumu. Cette situation soulève des interrogations : l’Ouganda est-il toujours un allié dans la lutte contre l’ennemi commun, les ADF ? Récemment, face aux rumeurs d’un renforcement des effectifs ougandais à Irumu, les FARDC se sont contentées d’affirmer que cela s’inscrivait dans le cadre des opérations conjointes.

Pour de nombreux observateurs, ces menaces récurrentes du général Kainerugaba, relayées sur les réseaux sociaux, doivent être prises au sérieux. Ils appellent à une réaction ferme de Kinshasa et à des éclaircissements de la part des autorités ougandaises. Dans un contexte déjà volatile, le silence des dirigeants congolais ne fait qu’accroître les craintes d’une escalade dans la région.

CONGOPROFOND.NET/ buniaactualite.cd


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