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Rapatriement des Congolais de Turquie : Abed Achour répond à l’appel à la solidarité nationale

Le rapatriement des Congolais bloqués en Turquie pour cause de fermeture des frontières suite à la pandémie du coronavirus, a été au centre d’une séance de travail entre la ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères, Marie Tumba Nzeza, et l’opérateur économique Abdul Raouf Achour, ce samedi 20 juin 2020 au siège de la diplomatie
nationale.

Abed Achour
A l’issue de l’audience, Abdul Raouf Achour a fait savoir qu’il a répondu positivement à l’appel à la solidarité nationale lancé par le
Chef de l’Etat pour vaincre cette maladie qui fait des ravages à travers le monde. D’où sa petite contribution à l’effort majestueux du
gouvernement de favoriser le retour au pays de plusieurs congolais bloqués dans divers pays. « Une solution a été trouvée en faveur de
nos compatriotes en attente de rapatriement à Istanbul depuis 3 mois.
Le groupe Achour est très impliqué dans cette opération. Ce lundi une grande réunion va se tenir avec la compagnie d’aviation Turkish
Airline pour fixer la date mais j’espère que ce sera vraiment finaliser la semaine prochaine. Mme la ministre a tout notre soutien
pour la réussite de ce projet qui s’inscrit dans la vision du Chef de l’Etat qui ne veut pas abandonner ses compatriotes en difficultés à
l’étranger… », a-t-il déclaré à la presse.
Considérant la RDC comme sa patrie de cœur, Abdul Raouf Achour, mieux connu au pays sous le nom d’Abed Achour a rappelé à l’opinion que sa famille exerce des activités économiques en RDC depuis les années
1960. « Nous sommes dans notre 3ème génération dans ce pays qui nous a beaucoup donné. Nous avons toujours accompagné la RDC dans tous les moments historiques de sa vie. Nous sommes convaincus que c’est dans
les moments difficiles qu’on reconnait les vrais amis. D’où, notre option de soutenir nos compatriotes congolais… », a martelé l’opérateur économique.
Rappelons que le patriarche Mahmoud ACHOUR exerçait déjà, durant les années 60, des affaires avec l’ex Zaïre. En 1975, alors que le Liban est en proie à la guerre civile et que ses installations industrielles sont en grande partie incendiées, la famille Achour décide de
rejoindre Kinshasa avec ses enfants pour développer son commerce de textiles.
Monsieur ACHOUR garde cependant au fond de lui-même l’espoir qu’une trêve interviendra rapidement pour lui permettre de retourner vivre et travailler au Liban. Ce projet de retour au pays ne l’empêche pas cependant d’investir au Zaïre où il créé, dès 1976, la société »
SOKIN » spécialisée dans l’importation de produits textiles et l’exportation de café. En 1982, il décide de s’installer définitivement au Zaïre pour développer de nouveaux projets
d’investissements et créé alors une société de transports, la société TRANSBENZ.
Malgré les nombreuses difficultés dues aux évènements successifs que va connaître le pays au cours des années suivantes : pillages de 1993 – changement du Pouvoir en 1997 – conflit d’août 1998 -, la famille Achour poursuivit ses différentes activités commerciales en RDC.
A l’automne 1996, il développe sous le sigle « Pain d’Or » une usine de panification qui débute sa production dans les semaines précédant l’arrivée des troupes de L.D Kabila à Kinshasa.
Poursuivant ses projets de développement et d’investissements, la famille ACHOUR se lance en 2002 dans un nouveau défi en rachetant au
Groupe Néerlandais « Unilever », la société immobilière SEDEC et acquière à cette occasion plusieurs immeubles de qualité dans le centre-ville de Kinshasa.
En 2004 il se lance dans un investissement très important en construisant un lotissement de luxe composé de 101 villas, complété de différents équipements de loisirs et de restauration. Parallèlement au lancement de cet important projet immobilier, il développe une société de construction : la « Société des Travaux au Congo » (STC) puis lance l’exploitation d’une carrière, la « Caillasse du Congo » (CDC), qui assureront en grande partie la fourniture des matériaux de base et la main d’œuvre pour la construction de cet ensemble
immobilier de luxe.
Quelques mois plus tard, il procède à l’achat de deux unités industrielles en partenariat avec un investisseur local : la biscuiterie PRINCE et la fabrique de cartons CARTOMO.
A partir de 2010, en collaboration avec le Groupe Américain Seaboard, spécialisé dans le domaine de la minoterie, il lance la construction d’une nouvelle unité de panification industrielle moderne de grande
capacité sur le site de l’ancienne boulangerie industrielle Quo-Vadis pour remplacer la boulangerie « Pain d’Or » devenue obsolète. Ce
nouveau site industriel a été inauguré en novembre 2012.
Durant la même période, le Groupe Achour s’associe avec un homme d’affaire Français pour la fabrication et la distribution de boissons et de jus de fruits, la société I.B.C (Industrie des Boissons au Congo). Cette usine moderne, entièrement équipée de machines
Françaises, commercialise et distribue dans le pays les produits « Africa Fun » et « Tampico » en bouteilles P.E.T.
Actuellement, la société STC achève la construction d’un « Suite Hôtel » de 101 Suites qui entre dans le patrimoine de la société immobilière SEDEC. Cet hôtel de luxe situé près de la Chancellerie de l’Ambassade
de France sera opérationnel dans le courant du deuxième semestre de
2015.
Outre les sociétés commerciales et agricoles créées au Liban, en Roumanie et en France, le Groupe Achour possède à ce jour une dizaine
de sociétés en R.D. Congo, dont plusieurs entreprises agro-alimentaire destinées à l’approvisionnement de la population locale.
Particulièrement attachés à ce pays, plusieurs membres de la troisième génération de la famille Achour ont récemment rejoint
Kinshasa pour marcher dans les traces des grands-parents et des parents. De nouveaux projets d’investissement sont actuellement à
l’étude et devraient voir le jour dans les prochains mois…
Tchèques Bukasa/CONGOPROFOND.NET
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Évariste Méambly : « Vaincre ! » ou l’art de transformer l’adversité en engagement

Issu d’un village reculé de l’Ouest de la Côte d’Ivoire, dans la région du Guémon, Évariste Méambly signe un ouvrage aussi intime que politique : « Vaincre ! » Bien plus qu’une autobiographie, ce livre est une ode à la résilience, à l’action et à la foi en l’avenir. De ses débuts modestes à ses responsabilités d’entrepreneur prospère, puis de député engagé, l’auteur y retrace un itinéraire atypique, jalonné de luttes, de doutes, mais surtout de volonté tenace.
Une enfance enracinée, une ambition tenace
Dans les premières pages de « Vaincre ! », Évariste Méambly revient sur son enfance dans le pays Wê, au cœur d’une société marquée par les traditions, la solidarité villageoise, mais aussi les limites d’un environnement rural souvent négligé. C’est dans ce contexte qu’il développe très tôt le goût de l’effort, la rigueur, et cette obsession de ne pas subir sa condition. Le récit, sans pathos inutile, explore avec une lucidité désarmante les combats quotidiens d’un jeune garçon rêvant d’un avenir autre.
Entrepreneur, député, bâtisseur
Le parcours de Méambly est ensuite celui d’un homme qui ose : créer, entreprendre, représenter. À travers ses expériences professionnelles et politiques, il partage les coulisses d’un engagement souvent mal compris. Il raconte, sans fioritures, les choix parfois risqués qu’il a dû faire, les alliances nécessaires, les renoncements imposés. Élu député de Facobly, il défend avec ferveur les intérêts de sa région et milite pour un développement équitable entre les différentes zones du pays. « Vaincre ! » devient alors aussi une tribune pour un modèle de gouvernance plus inclusif et décentralisé.
L’engagement comme ligne de force
Ce qui frappe tout au long du livre, c’est la cohérence d’un engagement : Méambly n’a jamais dissocié son ascension personnelle du sort collectif. Développement local, réconciliation nationale, formation de la jeunesse… autant de causes qui l’habitent. Il évoque les tensions post-électorales, les fractures sociales ivoiriennes, mais aussi les possibilités de reconstruction. Loin des discours lénifiants, il plaide pour un sursaut éthique dans la vie publique et pour un leadership ancré dans la proximité.
Un témoignage sans fard
« Vaincre ! » n’est pas un récit triomphaliste. Évariste Méambly y confesse ses échecs, ses hésitations, les périodes de découragement. Ce sont justement ces moments de fragilité qui donnent au livre sa profondeur et sa sincérité. Le style est direct, parfois cru, mais toujours empreint d’une volonté de vérité. En filigrane, une réflexion sur la réussite, non comme un aboutissement personnel, mais comme une capacité à se rendre utile aux autres.
Un appel à l’action
En publiant « Vaincre ! », Évariste Méambly ne cherche ni à se justifier ni à se glorifier. Il propose un modèle, un exemple possible parmi d’autres, pour une jeunesse ivoirienne souvent désorientée. Son récit est celui d’un homme qui a refusé le fatalisme, qui a su écouter les siens sans se trahir, et qui croit encore que la politique peut être un vecteur de transformation.
Un livre à lire pour comprendre non seulement un parcours de vie, mais aussi les aspirations profondes d’une Côte d’Ivoire en quête de cohésion et de justice.
Tchèques Bukasa/CONGO PROFOND.NET