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Programme de Réduction d’Emissions de Maï-Ndombe : Nioki, la nouvelle capitale forestière de la RDC

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La Cité de Nioki en territoire de Kutu accueille, ce mercredi 21 juin 2023, la 8ème réunion du Comité Provincial de Pilotage du Programme de Réduction d’Emissions (PRE) du Maï-Ndombe. Plusieurs délégations sont déjà signalées dans cette agglomération, fleuron de l’activité forestière d’antan. Parmi celles-ci figurent notamment la Banque Mondiale, en qualité de principal bailleur des fonds de ce Programme; des experts du ministère de l’Environnement et Développement Durable; des administrateurs des territoires de la province du Maï-Ndombe; des délégués de la Société civile environnementale; des représentants des populations autochtones, des notabilités, des opérateurs du secteur privé, etc.

La convocation de cette réunion du Comité provincial de pilotage répond au souci de coordonner les programmes en rapport avec l’option de mettre en place un modèle de développement vert à travers la Réduction des Emissions liées à la Déforestation et à la Dégradation des Forêts (REDD+).

Aussi, elle s’inscrit dans la ligne droite d’exécution de l’Arrêté N°14/CAB/PROGOU/M-ND/GNM/2016 du 12 septembre 2016) instituant le Comité Provincial de Pilotage mixte du Programme d’Investissement pour la Forêt (PIF) et du Programme de Réduction des Emissions (PRE).

En marge de cette réunion du Comité Provincial de Pilotage, diverses activités sont prévues notamment des visites de terrain pour se rendre compte de l’effectivité des réalisations physiques du Projet Intégré de Réduction des Emissions dues à la Déforestation et la Dégradation des Forêts (PIREDD Maï-Ndombe), les échanges et entretiens avec les populations bénéficiaires pour s’assurer de l’impact positif du projet et du niveau de satisfaction des bénéficiaires, les rencontres avec les autorités politiques et administratives des entités couvertes par le Projet, etc.

Le PIREDD Maï-Ndombe est un des programmes mis en œuvre par l’Unité de Coordination du Programme d’Investissement pour la Forêt (UC-PIF) au sein du Ministère de l’Environnement et Développement Durable. Il est exécuté en deux phases.

La première phase a bénéficié d’un financement de 20 millions de $ USD et s’est achevée le 15 novembre 2022. La seconde phase est en cours d’exécution depuis cette même date avec un financement de 10 millions de $ USD et se clôturera pour la phase terrain le 31 décembre 2023.

Le PIREDD Maï-Ndombe est mis en œuvre à la suite d’un Accord de Don signé entre le Gouvernement de la RDC et la Banque mondiale le 18 juillet 2017.

Cet Accord de don est entré en vigueur le 17 mai 2018 comme financement additionnel du Projet de Gestion Améliorée des Paysages Forestiers (PGAPF) sur ressources de l’Initiative des Forêts d’Afrique Centrale (CAFI) à travers le FONAREDD (Fonds National REDD +). La mise en œuvre du PIREDD Maï-Ndombe répond à une requête formulée en son temps par le Gouvernement de la RDC de voir s’étendre les activités du PIREDD/Plateaux aux quatre autres territoires de l’ex-district de Maï-Ndombe.

Dans le même ordre d’idées et tenant compte des résultats précédents, un nouvel Accord de Don a été signé le 20 mars 2019 entre la Banque mondiale et la RDC, sur ressources du Fonds Mondial pour l’Environnement (FEM) en vue de renforcer les investissements du PIREDD Maï-Ndombe, pour une meilleure prise en compte des aspects liés à la Biodiversité.

A ce jour, les résultats et impacts du PIREDD Maï-Ndombe sont beaucoup plus visibles dans la mesure où les populations et communautés locales se sont appropriés les acquis du projet lesquels ont considérablement contribué à l’amélioration de leurs conditions vie à travers la création des emplois et des revenus. A titre illustratif, voici quelques résultats : l’élaboration d’un plan provincial de développement durable, l’élaboration des 4 plans de développement durable au niveau des Territoires, la mise en œuvre des 6 projets en faveur des populations autochtones, 9 654 ha de savanes mis en défens, 2  977 ha de forêt mis en conservation par les communautés, 165 ruches installées, 21 ponts et 8 dalots construits, 125 km de routes de desserte agricole réhabilité par la méthode HIMO, 2 565 ha de plantations agricoles (palmier à huile, cacaoyer) et 1 806 ha de plantation d’acacia pour produire du charbon de bois, etc.

Tchèques Bukasa/CONGOPROFOND.NET

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Corridor de Lobito, PGII, AGOA : à Luanda, Kinshasa veut sortir de l’ombre

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La participation du président congolais Félix Tshisekedi au 17ᵉ Sommet des affaires États-Unis-Afrique, qui s’est ouvert ce 23 juin à Luanda, dépasse la simple logique de présence protocolaire. Elle marque une inflexion stratégique dans la diplomatie économique de la République démocratique du Congo (RDC), qui cherche à redéfinir sa place dans la nouvelle cartographie industrielle du continent.

Ce sommet, organisé par le Corporate Council on Africa, réunit plus de 1 500 décideurs publics et privés. Il s’inscrit dans un contexte où les rapports entre puissances et pays africains connaissent une redéfinition accélérée, sous l’effet conjugué des rivalités sino-américaines, des pressions climatiques et de la reconfiguration des chaînes de valeur mondiales.

Changement de posture : la RDC ne veut plus subir la mondialisation, elle veut la façonner

La prise de parole attendue de Félix Tshisekedi sur le projet du Corridor de Lobito révèle une ambition politique claire : transformer les infrastructures régionales en leviers d’influence géoéconomique. Ce corridor ferroviaire, qui vise à relier les provinces minières de la RDC et de la Zambie aux ports angolais, incarne bien plus qu’un chantier logistique. Il symbolise une volonté de rupture avec un modèle extractif qui a longtemps cantonné le pays à un rôle périphérique.

À travers ce projet, soutenu par le Partnership for Global Infrastructure and Investment (PGII) — la réponse américaine à l’initiative chinoise Belt and Road — Kinshasa tente de s’imposer comme un point nodal dans la stratégie d’approvisionnement occidental en minerais critiques, tout en défendant une industrialisation localisée.

Cette démarche s’inscrit dans une double logique : sécuriser les débouchés tout en renforçant la capacité du pays à générer de la valeur ajoutée sur place. En d’autres termes, la RDC aspire à passer du statut de fournisseur de matières premières à celui de co-producteur dans les chaînes globales.

Une fenêtre diplomatique à exploiter avec précaution

Les discussions bilatérales de Tshisekedi, notamment avec l’entourage du président américain Donald Trump, interviennent dans un climat d’incertitude commerciale. L’accord AGOA (African Growth and Opportunity Act), instrument central des relations économiques USA-Afrique depuis plus de deux décennies, arrive à expiration en septembre 2025. Son avenir reste flou, et les signaux politiques en provenance de Washington oscillent entre maintien sélectif et refonte structurelle.

Dans ce contexte, la RDC tente de capitaliser sur une présence active et ciblée : elle se positionne comme un interlocuteur stable, doté d’un agenda industriel affirmé, dans un environnement régional encore marqué par des instabilités récurrentes. Ce positionnement est d’autant plus stratégique que les États-Unis cherchent à rééquilibrer leur influence face à la Chine, qui vient d’annoncer une quasi-suppression des droits de douane pour plusieurs produits africains.

Un test grandeur nature pour la crédibilité de Kinshasa

Mais cette ambition ne peut se contenter d’annonces. Elle appelle des résultats tangibles, à commencer par la capacité du gouvernement congolais à structurer ses filières industrielles, sécuriser ses réformes foncières et fiscales, et garantir un cadre juridique attractif pour les investisseurs.

Le sommet de Luanda sert donc de test : il ne s’agit plus simplement d’attirer l’attention, mais de démontrer la solidité d’un projet économique cohérent. La RDC devra prouver qu’elle peut sortir du cycle bien connu « ressources-extraction-exportation » pour entrer dans un schéma « ressources-transformation-partage de valeur ».

Vers un repositionnement structurel ou simple opération de communication ?

L’activisme économique de la RDC, visible à Luanda, traduit une prise de conscience : celle que l’avenir du pays ne réside pas dans le volume de ses exportations brutes, mais dans sa capacité à intégrer les standards et les exigences des chaînes de production mondiales.

Il reste à savoir si cette dynamique s’inscrira dans la durée ou si elle demeurera circonstancielle, dictée par le calendrier électoral américain, la volatilité des cours des métaux, ou les aléas internes congolais. Ce qui est certain, en revanche, c’est que la RDC s’est engagée dans une reconfiguration stratégique qui ne laisse plus de place à la passivité. Elle veut compter. Il lui faudra maintenant convaincre.

Franck Tatu

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