Connect with us

À la Une

Présidence CENI: Les dessous d’une énième défaite de la coalition CENCO-ECC

Published

on

La réunion des confessions religieuses ce mardi 27 juillet pour désigner le successeur de Corneille Nangaa à la tête de la Commission Électorale Nationale Indépendante, CENI, s’est terminée en queue de poisson comme l’an dernier avec Ronsard Malonda.

D’un côté, il y a la CENCO et l’ECC qui voulaient rester sur le principe d’une décision par consensus après le debâcle au vote de leur candidat commun Roger Bimwala face à Denis Kadima. Les deux confessions sont restées au centre interdiocesain, siège de la CENCO.

De l’autre, il y a au moins cinq confessions qui ont decidé de partir au siège de la Commission d’intégrité et médiation électorale (CIME) sans l’Eglise Catholique en RDC et l’Eglise du Christ au Congo (ECC) à Kintambo.

Une situation qui illustre les agendas politiques ou non des uns et des autres dans le processus de la désignation du Président de la CENI et qui confirme l’absence du consensus dans cette désignation.

Mais que s’est-il réellement passé ? Retour sur les dessous de ce cocktail explosif.

Catholiques-protestants contre les autres confessions religieuses

Les confessions religieuses avaient débuté l’audition des candidats retenus à la Présidence de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) le mardi après-midi.

Tout s’est déroulé au siège de la CENCO au centre interdiocésain situé dans la commune de la Gombe.

La séance était perturbée par des manifestations à l’extérieur notamment des jeunes de Lamuka qui dénoncent ce processus de désignation du président de la CENI

À l’interieur, c’est la serenité. On espère trouver l’oiseau rare qui mènera les élections au bon port.

« L’idéal est de travailler pour avoir quelqu’un qui a un leadership et une éthique avérée, une maitrise de la gouvernance électorale et un courage exceptionnel de proclamer les véritables résultats issus des urnes », disait l’abbé Donatien N’shole, secrétaire général de la CENCO.

Dans un communiqué commun la semaine dernière, les membres de la plateforme avaient pourtant dénoncé des pressions, des intimidations et des menaces de toutes sortes dont sont victimes certains de leurs camarades « pour nous empêcher de faire librement notre travail ».

Les candidats ont ainsi été invités à exposer leur vision et l’auditoire a posé des questions sur les parcours et les objectifs de chaque candidat.

Quatre candidats présidents de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) auditionnés sortent du lôt après les premières auditions. Il s’agit de Cyrille Ebotoko de l’Eglise catholique; Roger Bimwala, soutenu par les Salutistes; Denis Kadima porté par les Kimbanguistes et de Daniel Kawata dont le dossier a été déposé par les protestants.

Madjaliwa Shabani pour les musulmans et ceux des orthodoxes, Bernard Lututala, sont éliminés.

Après une petite pause et les auditions de Bimwala, Ebotoko, Kadima et Kawata, les Chefs religieux ont repris les travaux en vue de la désignation de celui qui sera le candidat des Confessions religieuses à la CENI.

Coup de théâtre: Deux candidats sont retenus pour le second tour, à savoir Roger Bimwala de l’Armée du salut et Denis Kadima de l’église kimbanguiste. Ebotoko et Kawata sont tombés.

Cyrille Ebotoko, candidat des catholiques, avait déjà été retiré au mois de juin 2020 par le cardinal Ambongo au motif que le candidat n’avait pas le poids et la carrure de la fonction.

Ayant perdu leurs candidats respectifs, la CENCO et l’ECC se sont rabattus sur Roger Bimwala, pourtant candidat des salutistes au départ. Or ce dernier, fut aussi un ancien candidat PPRD/FUNA aux législatives 2018.

Ce qui est contradictoire lorsqu’on sait qu’en 2020, le Révérend Professeur Eale Bosela fut écarté pour des raisons similaires comme étant dans une affiliation politique – Alternative pour la République – qui l’a aligné comme candidat aux élections législatives de 2018, dans la circonscription électorale de Bolomba, province de l’Equateur.

“De ce qui précède, ce candidat ne pouvait plus compter comme personnalité indépendante de la Société civile. Le président de la réunion a alors demandé aux chefs des confessions de se prononcer sur les deux candidats restants par un vote à main levée“, avaient declaré les confessions religieuses dans le temps.

Le candidat Denis Kadima présenté par l’église kimbanguiste a eu le soutien de toutes les autres confessions religieuses, à l’exception de l’ECC et de l’église catholique.

Les représentants des Églises catholique et protestante avaient demandé la suspension des débats pour la soirée, le temps de trouver un consensus.

Les 6 autres ont préféré passer directement au vote. C’est la même configuration que l’an dernier avec Ronsard Malonda.

Faute d’un consensus, on est passé directement au vote.

Et le candidat soutenu par la CENCO et de l’ECC au 2e tour, Roger Bimwala, est tombé. Il a obtenu 2 voix contre 6 pour son challenger Denis Kadima que les catholiques et protestants jugent proche du Président de la République.

Ayant échoués, les catholiques et les protestants tentent de reprendre la main

Du coup, les choses se sont accélérées: fin précipitée de la réunion des confessions religieuses. Une partie des délégués affirme aller à la CIME et les autres veulent rester sur place au centre interdiocesain.

L’Église orthodoxe au Congo, l’Eglise de Jésus Christ sur la terre par son envoyé spécial Simon Kimbangu (EJCSK), la Communauté islamique en RDC (COMICO), l’Eglise du Réveil du Congo (ERC), l’Union des églises indépendantes du Congo (UEIC) et l’Armée du Salut ont désigné le candidat de la plateforme des confessions religieuses à la présidence de la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Elles se sont retrouvées au siège de la Commission d’intégrité et médiation électorale (CIME) sans l’Eglise Catholique en RDC et l’Eglise du Christ au Congo (ECC).

« On n’est pas en conflit avec qui que ce soit »,  a déclaré Évêque Dodo Israel Kamba Balanganay, président et représentant légal de l’Eglise du Réveil du Congo (ERC), qui ajoute que le nom du candidat trouvé par consensus sera dévoilé par l’Assemblée nationale.

Les Eglises catholique et protestante de leur côté, parlent d’une suspension de séance, en attendant d’obtenir des éléments d’informations supplémentaires sur certains candidats et qu’un PV établi ce soir n’engagerait pas la plateforme des confessions religieuses.

Mgr Marcel Utembi, président de séance de la réunion des confessions religieuses pour la désignation du Président de la CENI, a décliné toute responsabilité dans l’acte posé par 6 confessions religieuses à savoir : l’église de réveil, la communauté islamique, les kimbaguistes, l’Église orthodoxe, l’armée du salut  et les églises indépendantes

« Nous avons préféré suspendre la séance  pour vérifier certaines allégations portées à charge de certains candidats. Nous avons voulu avoir la certitude sur leur morale, la qualité éthique et technique des candidats. Il y a  des questions qui devaient être élucidées.  Cela demande un minimum de temps. Ainsi,  nous avons estimé que c’est une grande responsabilité et par conséquent il n’était pas indiqué de poser l’acte de désignation ce soir », a dit Marcel Utembi, Président de la Cenco.

Il ajoute cependant que la désignation de ce soir n’engage que ceux qui l’ont faite. « ça n’engage que eux », a-t-il répondu.

Entre-temps, le  Président de la CENCO evoque les prescrits de la charte de la plate-forme des confessions religieuses qui posera problème pour la légalité de la désignation de cette soirée.

« Selon les règle de jeu de notre charte, il faut que le PV de la désignation du Président de la Ceni soit établi et signé par soit le Président de la plate-forme des confessions religieuses seul, soit le Président avec les chefs des confessions », a-t-il noté.

Et d’ajouter : « Je ne sais pas si ce document (PV)  qui sera signé aura quelle valeur? A moins qu’il s’agisse d’un forcing politique avec toutes les conséquences possibles », a martelé Monseigneur Marcel Utembi.

Entre-temps, le prophète  Dodo Kamba a indiqué  que les 6 confessions religieuses ont désigné le candidat Président de la Ceni en tenant  compte de la charte de la plate-forme des confessions religieuses et rassure qu’il n’y a eu aucun forcing.

« On n’est pas dans une logique d’un forcing quelconque, ou encore d’une main politique. Nous avons été derrière le calendrier. Vous êtes tous au courant qu’il nous a été donné quelques jours, la limite c’est aujourd’hui. Le 28, c’est le dépôt. On a fait que  respecter ce qui a été placé comme calendrier. Il n’y a pas une main politique », a déclaré à la fin de la séance Évêque Dodo Israel Kamba Balanganay, président et représentant légal de l’Eglise du Réveil du Congo (ERC).

Il a confirmé qu’un candidat est sorti du lot et a été choisi par les six.

« Tout à fait, c’est ce qui nous a été demandé. Nous sommes au dernier jour du calendrier qui nous a été dressé. On a été obligé par rapport à nos responsabilités de pouvoir terminer le travail que nous avons commencé il y a plusieurs mois. On devait rechuter par là ».

Cependant, il a refusé de donner le nom.

« Ce n’est pas à nous de vous le dire. Vous aurez les échos au niveau de l’Assemblée nationale. Je rappelle que l’Assemblée nationale aura une commission habilitée à traiter les PV (…). J’ai beaucoup de respect pour l’Eglise catholique. Nous sommes des confessions soeurs. Il y a une prise de positions (…). Nous avons été ensemble et nous resterons ensemble. Nous sommes régis par une charte. On n’est pas sorti de la charte».

Or, il apparaît clairement que Denis Kadima, le candidat choisi par les 6 autres candidats n’est pas bien vu par les catholiques et les protestants qui le considèrent comme un proche du président de la République du fait de ses origines Kasaïennes.

Des motivations plus tribales que professionnelles comme en 2020 où les évêques avaient visiblement réfuté un candidat car ayant les mêmes origines que le président de la République.

Quand on y voit bien, la CENCO paie de ses erreurs de stratègies et ses prises de position précipitées.

N’avait elle pas reconnues des erreurs en juin 2020 lors de la designation de Ronsard Malonda?

S’agissant des reformes de la CENI, le Secrétaire général de la CENCO a reconnu que c’était une erreur de vouloir mettre les animateurs de la CENI avant la réforme de cette institution. “Nous y travaillons dans le cadre du consortium de certains regroupements de la société civile qui travaillent sur les questions des réformes électorales, notamment la commission Justice et Paix. Voilà ! C’est une erreur ! Je le reconnais, de vouloir mettre la charrue avant les boeufs. Nous étions quelque peu piégés. On nous a fait croire que les autres composantes de la société civile s’étaient réunies et avaient déjà leurs candidats. Ce qui ne me semble pas vrai. Heureusement que les autres organisations de la société civile nous ont interpellés. Voilà pourquoi, pour la CENCO, aujourd’hui, admet pour priorité la réforme électorale qui pourra aussi prendre en compte la façon de désigner les membres de la CENI, en tenant compte des expériences passées. Pour nous, c’est ce qui doit venir avant la désignation des candidats“, avait indiqué l’abbé Donatien Nshole en juin 2020.

Qui est Denis Kadima?

Né le 21 septembre 1961 en RDC, Dénis Kadima est présentement le directeur exécutif de l’Institut Électoral pour une Démocratie durable en Afrique (EISA).

Ancien directeur du
référendum et élections de l’ONU au Soudan (juillet 2010 à mars 2011) et conseiller technique principal du
PNUD en Tunisie (avril à juillet 2011), il est aussi licencié en sciences politiques et administratives de l’Université de Lubumbashi (1987).

En outre, il détient un master en sciences politiques et un diplôme post-universitaire en administration des affaires de l’université de Witwatersrand située à Johannesburg, en Afrique du sud (1997 et 1999).

Par ailleurs, Dénis Kadima est un expert en élections, démocratie et bonne gouvernance et est doté de plus de 30 ans d’expérience professionnelle. Il a à son actif des compétences solides dans les domaines du leadership, la planification stratégique, la conception et la direction des programmes, la levée de fonds (fundraising, ndlr), la gestion axée sur les résultats, le réseautage, la gestion des ressources humaines et la gestion financière.

De 1987 à 1992, il a été tour à tour chef de service et gérant de succursale à la Banque Commerciale Zaïroise (RDC) et de 1995 à 1998, il a dirigé le Programme de l’Ashoka Innovateurs pour le Public basé en Afrique du sud.

Quid de ses réalisations ?

En tant que directeur de l’EISA, il a entre autres, transformé avec succès cette organisation sous-régionale centrée sur l’Afrique australe en une ONG panafricaine et continentale respectée et influente et a développé et mis en œuvre une stratégie de levée de fonds ayant résulté à une augmentation des revenus de 33% en moyenne par an, sur une période de 10 ans.

« Le revenu annuel moyen de l’EISA s’est élevé à 12 millions de dollars américains, contribuant à faire de l’Institut la plus grande et la plus influente des ONG africaines œuvrant dans le domaine des élections, de la démocratie et de la gouvernance », souligne Denis Kadima.

Rappelons que les PV de désignation et dossiers complets des candidatures doivent être déposés ce mercredi 28 juillet au bureau de l’Asemblée nationale pour être traités par une commission paritaire majorité-opposition.

Ladite commission travaillera du 30 juillet au 3 août et déposera son rapport au bureau de l’Assemblée nationale qui la soumettra à la plénière pour examen et adoption le 6 août. C’est le 17 août que sera transmise la résolution d’entérinement de 15 membres à Félix Tshisekedi pour investiture.

Bishop Mfundu/CONGOPROFOND.NET

Spread the love

À la Une

Masina en otage : « 2 Ndoki » défie l’État, la police absente

Published

on

Il avait disparu de la circulation après les opérations « Ndobo » et « Zéro Kuluna » menées par le vice-premier ministre de l’Intérieur, Me Jacquemain Shabani, et le ministre d’État à la Justice, Me Constant Mutamba. Mais aujourd’hui, « 2 Ndoki », redouté chef de gang de Masina-Mapela, est de retour. Plus audacieux que jamais, il profite du relâchement des opérations pour semer la terreur.

Du 19 au 21 avril 2025, ses deux gangs ont braqué deux boutiques sur l’avenue Ngufulu, emportant argent et marchandises sous les yeux impuissants de la population. La nuit du 21 au 22 avril, ils ont récidivé sur l’avenue Lufushi, pillant la boutique d’un retraité qui venait tout juste de toucher son décompte final.

La semaine du 21 au 27 avril a été marquée par des affrontements sanglants entre kulunas sur l’avenue Fatima, le long du rail. Pendant ce temps, les avenues Frontières et Congo, véritables couloirs de l’insécurité nocturne, deviennent inaccessibles dès 22h30.
Un passant rentrant d’une fête, le week-end dernier, a été violemment agressé.
La police, pourtant informée, brille par son absence.

Les bases des kulunas sont connues : avenue Congo, avenue Talu, en direction du fleuve. Là, en plein jour, ils fument du chanvre, en toute impunité.

Jusqu’à quand les autorités vont-elles laisser Masina livrée à elle-même ?
À quand une véritable riposte contre ces hors-la-loi qui narguent l’État en plein jour ?

Tchèques Bukasa/CONGOPROFOND.NET 

Spread the love
Continue Reading