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Pour une nouvelle ère en RDC : Intégrer les diplômés de l’ENA au cœur du gouvernement ( Tribune de Raïssa Tshikandama/Consultante en communication)

Dans toute démocratie digne de ce nom, un gouvernement solide ne se construit pas sur des alliances éphémères ni sur des promesses électorales, mais sur un socle indiscutable : la compétence, la formation et l’expérience.
Or, à l’heure où le gouvernement Suminwa II vient d’être formé, les débats s’enflamment. Comment s’étonner ? La nomination de personnalités dépourvues d’un véritable profil d’homme ou de femme d’État, choisies davantage pour leur proximité politique que pour leur savoir-faire interroge, et même inquiète. Cette pratique, vieille comme nos institutions, prive notre pays d’un atout majeur : ses talents formés pour servir la République avec rigueur et vision.
L’ENA, un gisement de compétence ignoré
L’École Nationale d’Administration (ENA) n’est pas un établissement comme un autre. Elle forge des femmes et des hommes capables de comprendre les rouages complexes de l’administration, d’anticiper les défis, et de proposer des solutions pragmatiques et novatrices.
Ces diplômés ne demandent pas un privilège, mais la possibilité d’apporter leur savoir-faire au service de la Nation. Leur intégration dans les hautes fonctions gouvernementales serait un choix stratégique, non un geste symbolique. Car en les nommant à des postes de décision, nous faisons le pari de l’excellence, de la rigueur et de l’innovation.
Un appel à la rupture avec le favoritisme
Aujourd’hui, l’ENA compte déjà dix promotions. Autant de générations prêtes à mettre leurs compétences au service du pays, à moderniser notre gouvernance et à instaurer une culture de performance. Les ignorer, c’est se priver volontairement d’une richesse nationale.
Nous en appelons directement au Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi : que l’intégration des diplômés de l’ENA devienne une priorité nationale. Non par faveur, mais par exigence de résultats. Il est temps de rompre avec la logique des nominations dictées par les affinités, et de miser sur les compétences avérées.
Pour le bien de notre pays, faisons un choix clair : le professionnalisme plutôt que le clientélisme, la rigueur plutôt que l’improvisation, la vision plutôt que la complaisance.
L’intégration des diplômés de l’ENA dans les sphères de décision n’est pas une option : c’est une étape cruciale vers une gouvernance plus juste, plus efficace et plus tournée vers l’avenir.
La République mérite les meilleurs. Et les meilleurs, nous les avons déjà.
Raïssa Tshikandama/Consultante en communication et engagée dans le développement social
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Haut-Uélé : Des Chinois arrêtés pour exploitation illégale sur le site de Kibali Gold Mine, Louis Watum réaffirme la souveraineté minière de la RDC

En mission d’itinérance dans la province du Haut-Uélé, le ministre national des Mines, Louis Watum Kabamba, a fait, ce lundi 6 octobre, une découverte pour le moins troublante sur le périmètre d’exploitation de Kibali Gold Mine, la plus grande entreprise aurifère opérant légalement en République démocratique du Congo.
Sur ce site, des ressortissants chinois, dépourvus de tout titre ou autorisation officielle, exploitaient frauduleusement l’or congolais, en violation flagrante des lois nationales et sous le regard impuissant de certaines autorités locales.
Le ministre n’a pas tardé à réagir. Sur place, il a ordonné l’arrestation immédiate des contrevenants et la saisie de leurs engins, soulignant la volonté ferme du gouvernement de mettre fin à l’exploitation illicite des ressources naturelles.
Cette opération coup de poing s’est déroulée en présence du gouverneur de province Jean Bakomito, de plusieurs députés provinciaux ainsi que du Directeur général de Kibali Gold Mine, Cyrille Mutombo Cibanda.
« La force reste à la loi », a déclaré Louis Watum, avant de rappeler que la souveraineté minière constitue un pilier fondamental de la souveraineté nationale.
« Les ressources du sous-sol congolais doivent profiter d’abord au peuple congolais, dans la transparence et le respect des règles », a-t-il insisté.
Une question de souveraineté et de dignité nationale
Au-delà du simple acte de répression, cette intervention du ministre s’inscrit dans un combat plus large pour la souveraineté économique de la RDC, longtemps fragilisée par des pratiques d’exploitation illégale menées par certains opérateurs étrangers, parfois avec la complicité interne.
La présence d’acteurs non autorisés sur un site stratégique comme Kibali Gold Mine met en lumière les défis persistants liés à la sécurisation des zones minières, mais aussi à la maîtrise des circuits d’exportation de l’or congolais, souvent détourné au détriment du Trésor public.
En réaffirmant l’autorité de l’État sur le secteur, Louis Watum envoie un signal fort : la RDC n’entend plus être spectatrice de la prédation de ses ressources.
Cette opération marque un tournant symbolique dans la reconquête de la souveraineté minière, un enjeu majeur pour le développement durable et la dignité du peuple congolais.
Tchèques Bukasa/CONGOPROFOND.NET