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Pour une gouvernance productive en RDC : Simplification, clarté et action

En République Démocratique du Congo, l’efficacité gouvernementale est cruciale pour le progrès national. Pour ce faire, une approche novatrice et pragmatique doit être adoptée. Plutôt que de multiplier les textes de loi, le prochain gouvernement devrait privilégier la clarté, la simplicité et l’action concrète pour transformer la société congolaise.
La nouvelle philosophie pour l’exécutif national doit reposer sur une approche axée sur les résultats, avec une feuille de route claire énonçant des objectifs mesurables. Limiter l’empilement législatif est essentiel pour éviter l’encombrement et l’illisibilité des lois, qui peuvent entraver la vie des citoyens au lieu de la faciliter.
Il est indéniable qu’il y a eu un problème de méthode dans le mandat passé. Pour changer la donne, la priorité doit être accordée à des mesures concrètes plutôt qu’à une prolifération de textes de loi. Les débats suscités par certaines de ces lois peuvent souvent s’essouffler rapidement, laissant les réformes au point mort et le pays dans la stagnation.
La simplification de la vie des Congolais devrait être au cœur des actions gouvernementales. Cela implique non seulement de réduire le nombre de lois, mais aussi de veiller à ce qu’elles soient rédigées de manière claire et compréhensible par tous. L’objectif est de faciliter l’accès à la justice, de promouvoir l’égalité devant la loi et de soutenir le développement économique et social du pays.
Enfin, le nouveau gouvernement doit s’atteler à ressouder le pays occupé, violenté et pillé par des forces étrangères. Cela nécessite une vision unificatrice, la promotion de la diversité culturelle et la création de ponts entre les différentes provinces. L’unité nationale est un impératif existentiel pour bâtir un avenir prospère pour tous les Congolais.
En somme, la clé d’une gouvernance productive en RDC réside dans la simplicité, la clarté et l’action concrète. En adoptant cette approche, le gouvernement pourra véritablement répondre aux besoins de la population et ouvrir la voie à un avenir plus prometteur pour le pays. La simplicité, la clarté et l’action ne précèdent pas la complexité. Elles la suivent tout simplement.
TEDDY MFITU
Polymathe, chercheur et écrivain / Consultant senior cabinet CICPAR
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Affaire « Mutamba » : La justice congolaise se réveille, enfin, et gifle son propre ministre !

C’est une gifle institutionnelle, brutale et symbolique. En informant le ministre d’État en charge de la Justice, Constant Mutamba, que « la phase de l’instruction étant clôturée, sa récusation n’a plus d’effet », le Parquet général près la Cour de cassation lui signifie clairement qu’il ne peut ni ralentir, ni saboter la machine judiciaire. Même en tant que Garde des Sceaux !
Cette affaire de détournement des fonds destinés à la construction des prisons, aux allures de bras de fer entre le pouvoir judiciaire et l’un des piliers de l’Exécutif, révèle une chose essentielle : la Justice congolaise, souvent brocardée pour sa soumission au politique, ose-du moins en apparence-affirmer une once d’indépendance. Et ce n’est pas rien.
Constant Mutamba, connu pour son activisme, sa rhétorique de « rupture », et son zèle au service du régime Tshisekedi, croyait peut-être pouvoir manœuvrer dans un dossier où son nom ou son influence pourraient peser. En vain. Le ministère public lui rappelle que le temps des diversions est passé, que la procédure avance, et que la République ne saurait être prise en otage par un ministre, fût-il celui de la Justice.
Mais attention : derrière cet acte de fermeté, la méfiance reste de mise. Le système judiciaire congolais n’est pas encore guéri de ses vieux démons : instrumentalisation, règlements de comptes, et juges à la carte. La procédure en cours devra donc prouver qu’elle est animée par l’intérêt général, et non par une guerre de clans déguisée en croisade pour la vérité.
Quoi qu’il en soit, ce désaveu public infligé à Constant Mutamba entame son autorité, fragilise son image, et interroge sur la suite de sa mission au sein du gouvernement. Peut-on incarner la Justice quand on est soi-même rattrapé par elle ?
L’affaire ne fait que commencer.
Tchèques Bukasa/CONGOPROFOND.NET