Culture
Plaidoyer de L. She Okitundu à l’Ambassadeur de France : Réhabilitation urgente de la bibliothèque nationale de la RDC

La Bibliothèque nationale du Congo (BNC) est dans un état déplorable, nécessitant une attention urgente. Ce lundi 9 décembre 2024, le député national Léonard She Okitundu a conduit l’ambassadeur de France en République démocratique du Congo, Rémy Maréchaux, pour une visite visant à sensibiliser sur la situation critique de cette institution essentielle à la mémoire nationale.
Ladite visite a débuté dans le bureau du directeur général de la BNC, le professeur Georges Mulumba Kalonga, qui a montré aux hôtes les installations, y compris le centre de documentation et le centre de conservation.
Le constat était accablant : la bibliothèque, chargée d’une mission culturelle et éducative vitale, est laissée à l’abandon. Des meubles datant de l’époque de l’ex Zaïre, des agents non formés et non équipés, ainsi que des ouvrages et archives entassés de manière chaotique témoignent d’un environnement peu propice à la recherche et à la lecture. Le bâtiment, en piteux état, est loin de répondre aux standards d’une bibliothèque nationale moderne au XXIe siècle. Ce qui soulève des inquiétudes quant à l’accès à la culture et à l’éducation.
Léonard She Okitundu a exprimé son indignation face à cette situation : « La RDC est dépourvue d’une bibliothèque nationale digne de sa stature. La présente bibliothèque est manifestement déficitaire, exempte de documentation pertinente et de salles de lecture confortables. ». Il a plaidé pour un soutien en faveur de ce creuset du savoir, crucial pour le développement culturel et économique du pays, soulignant que la population éduquée est essentielle pour l’avancement de la nation.
En outre, le député a souligné l’importance de la République démocratique du Congo au sein de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF). En tant que premier pays francophone, la RDC mérite une bibliothèque à la hauteur de son rôle dans la préservation de la langue française. Il a appelé la France à soutenir la modernisation de cette infrastructure culturelle, espérant que cette initiative recevra l’appui nécessaire pour revitaliser la BNC et en faire un véritable centre de savoir pour les générations futures.
Désiré Rex Owamba /CONGOPROFOND.NET
À la Une
Enfants soldats à l’Est de la RDC : le CEPEF alerte sur des violations graves et plaide pour une action urgente

La Convention internationale des droits de l’enfant ainsi que la Loi portant protection de l’enfant interdisent formellement le recrutement d’enfants par les groupes et forces armés. Pourtant, dans l’Est de la République démocratique du Congo, des enfants sont encore enrôlés, de gré ou de force, par des groupes armés, souvent en raison du manque de combattants adultes.
Le 4 octobre 2012, le gouvernement congolais a adopté un Plan d’action visant à lutter contre le recrutement et l’utilisation d’enfants ainsi que contre d’autres violations graves de leurs droits. Ce plan figure dans les engagements de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba.
Le Cercle d’études pour la protection de l’enfant et de la famille (CEPEF), une structure initiée par des chercheurs universitaires et des experts en travail social œuvrant pour la promotion des droits de l’enfant, la protection des familles et la réinsertion socio-économique des enfants et jeunes en situation de rue, dénonce aujourd’hui les violations graves dont sont victimes les enfants dans le conflit armé opposant le M23, soutenu par le Rwanda, aux forces gouvernementales.
Fort de l’arsenal juridique existant, le CEPEF plaide auprès des autorités compétentes pour l’actualisation du Plan d’action pour le retrait des enfants associés aux forces et groupes armés, ainsi que pour la mise en place de mécanismes rigoureux d’évaluation de leur âge.
Dans cette perspective, les assistants sociaux, les experts de terrain, les responsables militaires et civils des services concernés doivent se réunir — avec l’appui technique du CEPEF — afin de réfléchir à un programme de Démilitarisation, Démobilisation et Réinsertion (DDR) des enfants soldats.
La paix, dit-on, se prépare. Mais quelles seront les conséquences psychosociales pour ces enfants dont les droits ont été bafoués ? Alors que l’on évoque la fin de la guerre, il est plus que jamais urgent d’agir pour eux.
Osée MUKOKO ZANGA