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PDL 145 Territoires : 511 millions USD déjà alloués à la CFEF, au BCeCO, au PNUD pour le 1er volet du programme

Pour la toute première fois, le Programme de Développement Local 145 Territoires ( PDL-145 T) était au centre du briefing du gouvernement mardi 14 mars 2023. Un rendez-vous initié par le ministère de la Communication et des Médias qui traite des questions qui touche à la vie nationale et qui est diffusé régulièrement sur la chaîne nationale, RTNC.
En effet, sous la modération de Patrick Muyaya, ministre de la Communication et des Médias, le ministre d’État, ministre du Plan a.i, Crispin Mbadu Phanzu, coordonateur national du PDL 145 territoires, pour la circonstance assisté des responsables des 3 agences d’exécution de ce programme( le PNUD, le BCECO et la CFEF ) a pris la parole en premier pour présenter au peuple congolais, à travers les chevaliers de la plume et du micro, l’essentiel de ce gigantesque programme initié par le Chef de l’Etat Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo.
Le patron de la planification nationale, Crispin MBADU PHANZU, a, pendant plusieurs minutes, d’abord expliqué que ce programme est une vision du Chef de l’Etat pour un État équitable et solidaire. Il vise, entre autres objectifs, à accélérer l’amélioration des conditions de vie des populations rurales et booster le développement de la RDC à partir de la base conformément à la vision du chef de l’État qui se base sur le principe d’équité territoriale et sociale.
Financement du PDL145 territoires
Au sujet du financement du PDL-145 territoires, Crispin MBADU PHANZU a précisé que le coût estimatif du programme est de 1. 665.000.000 des $. A ce jour le Gouvernement de la République a déjà mobilisé 762 millions de dollars américains et les agences d’exécution du programme ont déjà reçu 511,0 millions de $ pour le premier volet du programme relatif à la construction et équipements de 1198 écoles, de 788 centres de santé, ainsi que de 145 bâtiments administratifs territoriaux.
A ce montant, le Gouvernement de la République a déjà mis à la disposition des agences d’exécution une importante somme de 12 millions de $ pour les études de faisabilité du deuxième volet du PDL145 territoires relatif à la réhabilitation et entretien 38.936 Km des routes de desserte agricole et 444 ouvrages d’art.
De la sélection des agences d’exécution
Pour matérialiser le PDL 145 territoires, le Gouvernement a sélectionné 3 agences d’exécution que sont le PNUD, le BCECO et la CFEF, dont chacune a une zone géographique d’intervention. Ainsi le ministre d’État, ministre du Plan a.i précise que le choix de ces agences a été fait selon les critères bien définis afin de permettre la matérialisation du programme.
Composantes du PDL 145 territoires
Le programme de développement local des 145 territoires est formulé autour de 4 composantes qui sont :
1. Améliorer l’accès des populations des territoires ruraux aux infrastructures socio-économique de base;
2. Promouvoir le développement des économies rurales et de chaîne de valeur locales;
3. Renforcer la capacité de gestion du développement locale;
4. Développer un système d’information géoreférencé de suivi à même de renseigner sur les progrès du programme.
Pour ce qui est du taux d’exécution des travaux à ce jour, le patron du Plan qui est aussi coordonateur national du programme a précisé que la moyenne d’exécution des travaux de 3 agences pour le premier volet du PDL 145 territoires est évalué à une moyenne de 81,6%.
Tchèques Bukasa/CONGOPROFOND.NET
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Corridor de Lobito, PGII, AGOA : à Luanda, Kinshasa veut sortir de l’ombre

La participation du président congolais Félix Tshisekedi au 17ᵉ Sommet des affaires États-Unis-Afrique, qui s’est ouvert ce 23 juin à Luanda, dépasse la simple logique de présence protocolaire. Elle marque une inflexion stratégique dans la diplomatie économique de la République démocratique du Congo (RDC), qui cherche à redéfinir sa place dans la nouvelle cartographie industrielle du continent.
Ce sommet, organisé par le Corporate Council on Africa, réunit plus de 1 500 décideurs publics et privés. Il s’inscrit dans un contexte où les rapports entre puissances et pays africains connaissent une redéfinition accélérée, sous l’effet conjugué des rivalités sino-américaines, des pressions climatiques et de la reconfiguration des chaînes de valeur mondiales.
Changement de posture : la RDC ne veut plus subir la mondialisation, elle veut la façonner
La prise de parole attendue de Félix Tshisekedi sur le projet du Corridor de Lobito révèle une ambition politique claire : transformer les infrastructures régionales en leviers d’influence géoéconomique. Ce corridor ferroviaire, qui vise à relier les provinces minières de la RDC et de la Zambie aux ports angolais, incarne bien plus qu’un chantier logistique. Il symbolise une volonté de rupture avec un modèle extractif qui a longtemps cantonné le pays à un rôle périphérique.
À travers ce projet, soutenu par le Partnership for Global Infrastructure and Investment (PGII) — la réponse américaine à l’initiative chinoise Belt and Road — Kinshasa tente de s’imposer comme un point nodal dans la stratégie d’approvisionnement occidental en minerais critiques, tout en défendant une industrialisation localisée.
Cette démarche s’inscrit dans une double logique : sécuriser les débouchés tout en renforçant la capacité du pays à générer de la valeur ajoutée sur place. En d’autres termes, la RDC aspire à passer du statut de fournisseur de matières premières à celui de co-producteur dans les chaînes globales.
Une fenêtre diplomatique à exploiter avec précaution
Les discussions bilatérales de Tshisekedi, notamment avec l’entourage du président américain Donald Trump, interviennent dans un climat d’incertitude commerciale. L’accord AGOA (African Growth and Opportunity Act), instrument central des relations économiques USA-Afrique depuis plus de deux décennies, arrive à expiration en septembre 2025. Son avenir reste flou, et les signaux politiques en provenance de Washington oscillent entre maintien sélectif et refonte structurelle.
Dans ce contexte, la RDC tente de capitaliser sur une présence active et ciblée : elle se positionne comme un interlocuteur stable, doté d’un agenda industriel affirmé, dans un environnement régional encore marqué par des instabilités récurrentes. Ce positionnement est d’autant plus stratégique que les États-Unis cherchent à rééquilibrer leur influence face à la Chine, qui vient d’annoncer une quasi-suppression des droits de douane pour plusieurs produits africains.
Un test grandeur nature pour la crédibilité de Kinshasa
Mais cette ambition ne peut se contenter d’annonces. Elle appelle des résultats tangibles, à commencer par la capacité du gouvernement congolais à structurer ses filières industrielles, sécuriser ses réformes foncières et fiscales, et garantir un cadre juridique attractif pour les investisseurs.
Le sommet de Luanda sert donc de test : il ne s’agit plus simplement d’attirer l’attention, mais de démontrer la solidité d’un projet économique cohérent. La RDC devra prouver qu’elle peut sortir du cycle bien connu « ressources-extraction-exportation » pour entrer dans un schéma « ressources-transformation-partage de valeur ».
Vers un repositionnement structurel ou simple opération de communication ?
L’activisme économique de la RDC, visible à Luanda, traduit une prise de conscience : celle que l’avenir du pays ne réside pas dans le volume de ses exportations brutes, mais dans sa capacité à intégrer les standards et les exigences des chaînes de production mondiales.
Il reste à savoir si cette dynamique s’inscrira dans la durée ou si elle demeurera circonstancielle, dictée par le calendrier électoral américain, la volatilité des cours des métaux, ou les aléas internes congolais. Ce qui est certain, en revanche, c’est que la RDC s’est engagée dans une reconfiguration stratégique qui ne laisse plus de place à la passivité. Elle veut compter. Il lui faudra maintenant convaincre.
Franck Tatu