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Nord-Kivu : motion de défiance ou acharnement contre le gouverneur Nzanzu ?
Douze élus provinciaux du Nord-Kivu ont initié une motion de défiance contre le gouverneur Carly Nzanzu Kasivita. Dans le camp de ce dernier, on qualifie cet agissement d’acharnement.
« Tous les griefs reprochés au locataire du musée de Himbi à Goma ne sont que des alibis, parce qu’il n’existe pas un rapport des finances publiques à l’Assemblée provinciale démontrant la gestion calamiteuse et opaque des finances de la province », a réagi le député provincial Bertrandus Ngwali. Il a ajouté que les douze députés provinciaux ont du mal à digérer leur échec, soit à la tête de la province, soit à l’organe délibérant du Nord-Kivu, car la plupart d’entre eux ont été candidats à divers postes de responsabilité dans ces organes de prise de décisions.
Cet élu, proche du gouverneur Carly Nzanzu Kasivita, a évoqué des agendas cachés de la part des initiateurs de la motion de défiance, avant d’affirmer qu’ils sont partisans de la gestion rotative de la province et veulent même sa scission. « C’était prévisible qu’ils disent ainsi, parce qu’il y a quelques temps, il y a eu des défilés dans la ville de Goma ici, des gens qui réclamaient le gouvernement rotatif, d’autres qui ont fait un point de presse sans soubassement, ils l’ont accusé de tout, sans aucun rapport, et lorsqu’on parle des finances publiques, je suis le président de la commission Ecofin, on ne peut pas en parler sans parler de ladite commission, je vous rassure qu’il y a aucun rapport qui parle des finances publiques », a argué Bertrandus Ngwali.
Et cet élu du territoire de Béni d’affirmer : « Donc, tout ce qu’ils sont en train de faire, à mon sens, sont des alibis et ils ont plutôt d’autres agendas cachés. Je suis en train de penser que c’est peut-être le plan B pour ce qui est de la gouvernance rotative qui a fait débat au mois d’août dernier. Peut-être aussi ce sont eux qui prônent la scission de la province, parce qu’il y a des gens, dans cette province, acquis à la scission du Nord-Kivu. Autre chose, si vous consultez la liste de ces motionnaires, ce sont, pour la plupart, des gens qui ont échoué aux élections quand nous avions élu le gouverneur de province, il y a parmi eux, soit quelqu’un qui a été suppléant à un candidat gouverneur de province, soit lui-même a été candidat suppléant comme gouverneur de province, soit il a échoué au bureau. Il y a parmi qui ont postulé aux différents postes au bureau de l’assemblée provinciale et ils avaient échoué. Donc, ils n’ont jamais assumé leur échec et ils continuent à se rechercher ».
En ce qui concerne l’insécurité, le président de la commission Ecofin de l’organe délibérant du Nord-Kivu a reconnu les efforts fournis par Carly Nzanzu Kasivita dans la restauration de la paix sur toute l’étendue de la province. Il a renvoyé ses détracteur à bien lire la Constitution qui consacre la question de la défense nationale au gouvernement central. Pour lui, ce font ces auteurs de la motion n’est rien d’autre que de l’acharnement contre le premier citoyen du Nord-Kivu qui, jusque-là, gère bien la province.
Pendant ce temps, l’incertitude planait sur la tenue de la plénière du samedi 19 décembre 2020 consacrée au débat et au vote de cette motion de défiance. Car, le vice-premier ministre en charge de l’Intérieur et Sécurité a rappelé à Kinshasa le président de l’Assemblée provinciale et le gouverneur de province du Nord-Kivu.
Dalmond Ndungo/CONGOPROFOND.NET
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Scrabble : Le Luxembourgeois Garcia Ndunga défie l’élite mondiale au Canada

À 49 ans, Garcia Ndunga s’apprête à relever un défi de taille : représenter le Luxembourg lors du 53ᵉ Championnat du monde de Scrabble francophone, du 11 au 18 juillet 2025. Originaire du Grand-Duché mais né au Congo, ce passionné de lettres croisées défendra les couleurs de son pays dans plusieurs catégories, face à des centaines de joueurs issus d’une quinzaine de nations.
Un passionné méthodique et tenace
Membre actif du seul club francophone de Scrabble au Luxembourg, basé à Beggen, Garcia Ndunga n’est pas un débutant dans l’univers du jeu. Régulièrement classé premier au niveau national, ses performances au sein du club lui ont valu son billet pour ce prestigieux rendez-vous international. Il y disputera les compétitions dans les catégories « Élite », « Blitz », « Parties Originales » et « Par Paires ».
« Finir dans les 50 premiers serait un excellent résultat », confie-t-il avec réalisme, mais aussi ambition. Dans la catégorie « Élite », il devra faire preuve de concentration, de vocabulaire étendu et de stratégie : toutes les parties y sont jouées en duplicate, un mode où chaque joueur utilise exactement les mêmes lettres, garantissant une égalité parfaite des chances. Le talent, dès lors, fait toute la différence.
Le « Blitz », quant à lui, reprend les mêmes règles que le duplicate mais en version accélérée : la réactivité est primordiale. Ajoutez à cela les parties originales, avec des variantes surprenantes, et l’épreuve en duo, et l’on obtient un programme dense, exigeant, mais exaltant.
Un visage de la francophonie luxembourgeoise
Garcia Ndunga incarne aussi une diversité précieuse : celle d’une francophonie active, bien vivante au Luxembourg. Originaire de République démocratique du Congo, il représente un visage multiculturel du Scrabble, tout en contribuant à faire rayonner ce sport cérébral dans un pays où il reste encore discret.
« On suppose qu’il y a des joueurs dans des villes comme Esch-sur-Alzette, Dudelange ou Ettelbruck. Mais ils ne savent pas forcément que notre club existe », déplore-t-il. Avec une quarantaine de membres, le club de Beggen, qu’il souhaite voir devenir une fédération nationale reconnue, ambitionne d’élargir son impact au-delà de la capitale. « Une reconnaissance officielle nous permettrait d’organiser des tournois, de mieux nous faire connaître et de dynamiser la pratique dans tout le pays. »
Un rêve en lettres majuscules
Et pourquoi pas un jour viser le sommet ? Garcia n’écarte pas l’idée de devenir champion du monde : « J’aimerais bien, mais cela demande un gros investissement en temps. Pour l’instant, ce n’est pas possible, mais pourquoi pas plus tard », lance-t-il, le regard tourné vers l’avenir.
Son parcours inspire. Dans un univers où les figures médiatisées sont rares, il incarne une passion tranquille, rigoureuse, portée par la conviction que les lettres aussi peuvent faire voyager. Après tout, de Beggen à Trois-Rivières, il n’y a que quelques milliers de kilomètres et quelques bons mots à aligner.
Tchèques Bukasa/CONGOPROFOND.NET