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Nord-Kivu : La Société civile dénonce l’entrée massive des militaires ougandais à Rutshuru

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L’inquiétude plane dans le territoire de Rutshuru au Nord-Kivu, à la suite de l’entrée massive en RDC des éléments des Forces armées ougandaise en appui aux terroristes du M23/RDF, mercredi 31 janvier 2024.

Cette information est corroborée par la Société civile/ forces vives du territoire de Rutshuru dans le Nord-Kivu, via un communiqué.

Selon cette structure citoyenne, les jeunes de Rutshuru ont émis le vœu de voir le gouvernement congolais obtenir la libération des territoires de Rutshuru, Masisi et Nyiragongo, actuellement sous contrôle des terroristes du M23-RDF.

D’après ledit document religieusement parcouru, ces militaires ougandais, « lourdement armés », ont pénétré le territoire congolais via la frontière Kitagoma, dans le groupement Busanza, chefferie de Bwisha en territoire de Rutshuru depuis la semaine dernière jusqu’à ce mercredi 31 janvier.

D’où, « cette situation fait craindre davantage les populations locales, suite à ce renforcement en hommes et munitions en faveur des terroristes du M23-RDF », actuellement en déficit.

En outre, le même document révèle que les terroristes du M23-RDF ont contraint la population dans des zones sous leur contrôle à un couvre-feu dès 18 heures.

« Les récalcitrants sont soumis aux coups de fouets conduisant à la mort ou à l’incapacité totale de la victime », ont déploré les jeunes du territoire de Rutshuru, convaincus que cette mesure vise à « masquer le terrorisme des Ougandais ».

Pour les jeunes de Rutshuru, cette dénonciation ne vise pas seulement à alerter les autorités congolaises mais à obtenir la condamnation ferme de le Communauté internationale contre l’Ouganda pour son soutien total aux terroristes du M23-RDF.

« Nous demandons instantanément des mesures immédiates pour mettre fin définitivement à cette situation alarmante et pour protéger les droits fondamentaux et la sécurité de la population de Rutshuru, Masisi et Nyiragongo. La paix et la stabilité sont essentielles pour le développement de notre pays », a lancé le Conseil des jeunes de Rutshuru, espérant voir rapidement des actions « concrètes » en vue de préserver la vie et la dignité des citoyens de ces trois territoires.

Il sied de rappeler que depuis le début de l’an 2024, l’armée rwandaise œuvrant sous le label du M23, a lancé plusieurs offensives dans les chefferies de Bashali et Bahunde contre les positions des FARDC – Wazalendo. Par conséquent, plusieurs bombes sont dorénavant larguées dans la cité de Sake située à 27 km de la ville volcanique de Goma ainsi que celle de Mweso, dans l’onglet de déstabiliser les populations civiles.

Cedrick Sadiki Mbala/CONGOPROFOND.NET

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Corridor de Lobito, PGII, AGOA : à Luanda, Kinshasa veut sortir de l’ombre

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La participation du président congolais Félix Tshisekedi au 17ᵉ Sommet des affaires États-Unis-Afrique, qui s’est ouvert ce 23 juin à Luanda, dépasse la simple logique de présence protocolaire. Elle marque une inflexion stratégique dans la diplomatie économique de la République démocratique du Congo (RDC), qui cherche à redéfinir sa place dans la nouvelle cartographie industrielle du continent.

Ce sommet, organisé par le Corporate Council on Africa, réunit plus de 1 500 décideurs publics et privés. Il s’inscrit dans un contexte où les rapports entre puissances et pays africains connaissent une redéfinition accélérée, sous l’effet conjugué des rivalités sino-américaines, des pressions climatiques et de la reconfiguration des chaînes de valeur mondiales.

Changement de posture : la RDC ne veut plus subir la mondialisation, elle veut la façonner

La prise de parole attendue de Félix Tshisekedi sur le projet du Corridor de Lobito révèle une ambition politique claire : transformer les infrastructures régionales en leviers d’influence géoéconomique. Ce corridor ferroviaire, qui vise à relier les provinces minières de la RDC et de la Zambie aux ports angolais, incarne bien plus qu’un chantier logistique. Il symbolise une volonté de rupture avec un modèle extractif qui a longtemps cantonné le pays à un rôle périphérique.

À travers ce projet, soutenu par le Partnership for Global Infrastructure and Investment (PGII) — la réponse américaine à l’initiative chinoise Belt and Road — Kinshasa tente de s’imposer comme un point nodal dans la stratégie d’approvisionnement occidental en minerais critiques, tout en défendant une industrialisation localisée.

Cette démarche s’inscrit dans une double logique : sécuriser les débouchés tout en renforçant la capacité du pays à générer de la valeur ajoutée sur place. En d’autres termes, la RDC aspire à passer du statut de fournisseur de matières premières à celui de co-producteur dans les chaînes globales.

Une fenêtre diplomatique à exploiter avec précaution

Les discussions bilatérales de Tshisekedi, notamment avec l’entourage du président américain Donald Trump, interviennent dans un climat d’incertitude commerciale. L’accord AGOA (African Growth and Opportunity Act), instrument central des relations économiques USA-Afrique depuis plus de deux décennies, arrive à expiration en septembre 2025. Son avenir reste flou, et les signaux politiques en provenance de Washington oscillent entre maintien sélectif et refonte structurelle.

Dans ce contexte, la RDC tente de capitaliser sur une présence active et ciblée : elle se positionne comme un interlocuteur stable, doté d’un agenda industriel affirmé, dans un environnement régional encore marqué par des instabilités récurrentes. Ce positionnement est d’autant plus stratégique que les États-Unis cherchent à rééquilibrer leur influence face à la Chine, qui vient d’annoncer une quasi-suppression des droits de douane pour plusieurs produits africains.

Un test grandeur nature pour la crédibilité de Kinshasa

Mais cette ambition ne peut se contenter d’annonces. Elle appelle des résultats tangibles, à commencer par la capacité du gouvernement congolais à structurer ses filières industrielles, sécuriser ses réformes foncières et fiscales, et garantir un cadre juridique attractif pour les investisseurs.

Le sommet de Luanda sert donc de test : il ne s’agit plus simplement d’attirer l’attention, mais de démontrer la solidité d’un projet économique cohérent. La RDC devra prouver qu’elle peut sortir du cycle bien connu « ressources-extraction-exportation » pour entrer dans un schéma « ressources-transformation-partage de valeur ».

Vers un repositionnement structurel ou simple opération de communication ?

L’activisme économique de la RDC, visible à Luanda, traduit une prise de conscience : celle que l’avenir du pays ne réside pas dans le volume de ses exportations brutes, mais dans sa capacité à intégrer les standards et les exigences des chaînes de production mondiales.

Il reste à savoir si cette dynamique s’inscrira dans la durée ou si elle demeurera circonstancielle, dictée par le calendrier électoral américain, la volatilité des cours des métaux, ou les aléas internes congolais. Ce qui est certain, en revanche, c’est que la RDC s’est engagée dans une reconfiguration stratégique qui ne laisse plus de place à la passivité. Elle veut compter. Il lui faudra maintenant convaincre.

Franck Tatu

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