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Népotisme en Tanzanie : Suluhu Samia lance la révolution dynastique en carton

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C’est une époque bénie que nous vivons. Une époque où le mérite, la compétence et l’intégrité, ces vieilles lunes ringardes de la gouvernance, sont enfin reléguées au musée des antiquités politiques. À la place, la présidente tanzanienne Suluhu Samia nous offre une leçon de modernité : la généalogie comme seul et unique critère de recrutement ministériel.

Dans un geste audacieux qui a dû faire rougir de jalousie les monarchies les plus absolutistes, Mme la Présidente a en effet décidé que le sang était plus épais que le CV. Ainsi, sa propre fille, Wanu Hafidh Ameir, se voit propulsée au rang de vice-ministre de l’Éducation, des Sciences et de la Technologie. Parallèlement, son gendre, Mohammed Mchengerwa, déjà en poste, se voit confirmé dans son rôle de ministre de la Santé.

Le couple power, c’est tendance. Pourquoi se fatiguer à chercher les talents dans la nation entière quand on peut faire ses courses dans son salon ? Il faut saluer l’efficacité de cette démarche. Plus besoin de commissions de sélection fastidieuses, d’entretiens d’embauche ou de vérification des antécédents. Le processus est simplifié à l’extrême : “Es-tu de ma lignée ? Oui ? Bienvenue au gouvernement.” C’est une véritable révolution administrative.

Une grille de compétences entièrement nouvelle, où “être l’enfant de” est la compétence suprême, surpassant de loin des détails insignifiants comme l’expérience, l’expertise ou la vision politique. On imagine la scène à la table du petit-déjeuner familial. “Chéri, passe-moi le sel. Au fait, le ministère de la Santé, ça te dirait ?” Maman, tu peux me donner un peu plus de confiture ? Et aussi, un poste de vice-ministre, ce serait parfait pour moi.

La gouvernance devient un affairisme domestique, une histoire de famille au sens le plus littéral du terme. Bien sûr, les communicants du pouvoir tenteront de nous noyer le poisson en évoquant les qualifications des intéressés. Mais soyons sérieux. Dans un pays de près de 60 millions d’habitants, rempli de médecins, d’ingénieurs, de professeurs et de chercheurs émérites, le hasard a-t-il vraiment fait si bien les choses que les deux personnes les plus qualifiées pour ces postes stratégiques se trouvent être la fille et le gendre de la cheffe de l’État ?

Quelle coïncidence astronomique ! Il faudrait jouer au Loto immédiatement. Ce coup de maître nous rappelle que le népotisme n’est pas une pratique archaïque ; c’est un art qui se modernise. On ne parle plus de petits postes obscurs, mais des portefeuilles clés pour l’avenir du pays : la Santé et l’Éducation. L’avenir de la jeunesse tanzanienne, les politiques de recherche, la gestion des hôpitaux… tout cela est désormais une affaire de famille.

C’est rassurant, non ? De savoir que des décisions cruciales sont prises autour d’une tablée où la dynamique beau-père / belle-fille prime peut-être sur l’intérêt national. Le message envoyé à la jeunesse tanzanienne est d’une clarté cristalline : “Travaille dur, étudie, bats-toi… mais surtout, choisis bien tes parents.” C’est la fin du rêve méritocratique. À quoi bon gravir les échelons par l’effort quand la clé du pouvoir se trouve dans son arbre généalogique ?

Suluhu Samia, qui avait hérité d’un mandat dans des circonstances tragiques et avait suscité un semblant d’espoir, enterre aujourd’hui cet espoir sous le ciment lourd du copinage et du népotisme le plus éhonté. Elle ne construit pas un héritage, un legs, elle édifie une dynastie. Une dynastie en carton-pâte, qui repose non pas sur la légitimité du peuple ou la grandeur des accomplissements, mais sur les liens du sang. Félicitations, Madame la Présidente.

Vous venez d’offrir à la Tanzanie un gouvernement qui a le visage… de votre famille. Un cadeau empoisonné, un retour en arrière qui fait passer le pays pour une propriété privée. L’Histoire retiendra que sous votre égide, le plus grand ministère de Tanzanie fut, et reste, celui de la Famille.

TEDDY MFITU
Polymathe, chercheur et écrivain / Consultant senior cabinet CICPAR

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L’Institut Français / Halle de la Gombe inondé : va être exceptionnellement fermé dès ce mercredi pour réaménagement

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 Après les fortes pluies qui se sont abattues sur la capitale dans les heures du crépuscule ce mardi 18 novembre, l’Institut Français de Kinshasa / Halle de la Gombe a été gravement touché par une nouvelle montée des eaux. Face aux dégâts visibles, la direction a annoncé sur ses réseaux sociaux une fermeture exceptionnelle dès ce mercredi, afin de permettre le lancement urgent des travaux de réaménagement du site.

 

 

Un communiqué officiel publié ce mardi

 

Selon un communiqué transmis à la presse, dont CongoProfond.net a réceptionné copie, plusieurs espaces du centre culturel — la cour, les accès principaux et certaines salles — ont été submergés après l’envahissement du site par les eaux de ruissellement.

La cellule de communication explique que cette fermeture immédiate vise à engager des travaux structurels, afin de protéger durablement le complexe culturel contre les inondations à répétition, un phénomène devenu quasi systématique à chaque pluie intense dans la ville de Kinshasa.

Un problème ancien qui s’aggrave

 

Ce n’est pas la première fois que la Halle de la Gombe fait face à une telle situation. Déjà en 2024, une inondation similaire avait entraîné une fermeture partielle du site pour quelques jours, le temps de réaliser réparations et nettoyage.

 

Mais cette fois, l’ampleur des dégâts nécessite une intervention plus profonde :

réaménagement du système de drainage, consolidation des pentes,amélioration de l’évacuation des eaux,protection renforcée du bâtiment contre les débordements de la rivière Gombe.

La proximité dangereuse de la rivière Gombe

 

Situé à quelques pas de la rivière Gombe, sur l’avenue éponyme, l’Institut Français paie depuis longtemps sa proximité avec un cours d’eau au lit instable et insuffisamment maîtrisé. Les débordements réguliers provoquent souvent des dégâts dans plusieurs parcelles environnantes.

 

Combinée à un système d’évacuation défaillant dans ce périmètre, la moindre pluie intense suffit à exposer l’édifice — parfois surnommé le « consulat culturel de la France » — à des risques d’inondation aujourd’hui récurrents.

 

 

Réouverture à une date ultérieure

 

La direction n’a pas précisé la durée des travaux, mais assure que la réouverture interviendra « dès que les conditions de sécurité et d’accueil seront réunies ».

 

En attendant, plusieurs activités prévues pourraient être reportées, délocalisées ou déployées en ligne, en fonction de leur nature et des possibilités matérielles.

 

 

 

 

Enjeux : préserver un lieu culturel emblématique

 

Pilier de la vie culturelle kinoise depuis plusieurs décennies, la Halle de la Gombe accueille expositions, concerts, projections, résidences artistiques, ateliers et rencontres littéraires. Sa capacité à continuer de jouer ce rôle central dépend aujourd’hui d’une mise à niveau urgente face aux défis climatiques et aux risques hydrologiques de plus en plus marqués.

 

Avec ce chantier annoncé, l’Institut Français espère tourner définitivement la page des inondations répétitives et garantir un environnement sécurisé et durable pour les artistes et le public.

 

 

 

 

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