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Nécrologie : Décès à Kinshasa de Louis-Léonce Muderhwa, gouverneur honoraire du Sud-Kivu

Le gouverneur honoraire de la province du Sud-Kivu, Louis-Léonce Muderhwa, est décédé, dans la matinée du samedi 09 septembre 2023, à l’hôpital Diamant dans la ville de Kinshasa.
Cette information a été confirmée, ce dimanche 10 septembre 2023, par des membres de sa famille biologique.
Originaire de la province du Sud-Kivu, l’illustre disparu a été élu député national de la ville de Bukavu aux élections générales de juillet 2006.
A la suite de cette élection, il sera élu Gouverneur de province, le 26 mars 2008, en remplacement de Célestin Cibalonza, démissionnaire et victime d’une motion de censure de l’Assemblée provinciale.
Deux ans après, il va subir le même sort que son prédécesseur. Il sera déchu de ses fonctions, le 15 avril 2010.
La rédaction de CONGOPROFOND.NET présente ses condoléances à sa famille et lui souhaite un repos paisible auprès du Père.
Exaucé KAYA (stagiaire IFASIC)/CONGOPROFOND.NET.
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Affaire « Mutamba » : La justice congolaise se réveille, enfin, et gifle son propre ministre !

C’est une gifle institutionnelle, brutale et symbolique. En informant le ministre d’État en charge de la Justice, Constant Mutamba, que « la phase de l’instruction étant clôturée, sa récusation n’a plus d’effet », le Parquet général près la Cour de cassation lui signifie clairement qu’il ne peut ni ralentir, ni saboter la machine judiciaire. Même en tant que Garde des Sceaux !
Cette affaire de détournement des fonds destinés à la construction des prisons, aux allures de bras de fer entre le pouvoir judiciaire et l’un des piliers de l’Exécutif, révèle une chose essentielle : la Justice congolaise, souvent brocardée pour sa soumission au politique, ose-du moins en apparence-affirmer une once d’indépendance. Et ce n’est pas rien.
Constant Mutamba, connu pour son activisme, sa rhétorique de « rupture », et son zèle au service du régime Tshisekedi, croyait peut-être pouvoir manœuvrer dans un dossier où son nom ou son influence pourraient peser. En vain. Le ministère public lui rappelle que le temps des diversions est passé, que la procédure avance, et que la République ne saurait être prise en otage par un ministre, fût-il celui de la Justice.
Mais attention : derrière cet acte de fermeté, la méfiance reste de mise. Le système judiciaire congolais n’est pas encore guéri de ses vieux démons : instrumentalisation, règlements de comptes, et juges à la carte. La procédure en cours devra donc prouver qu’elle est animée par l’intérêt général, et non par une guerre de clans déguisée en croisade pour la vérité.
Quoi qu’il en soit, ce désaveu public infligé à Constant Mutamba entame son autorité, fragilise son image, et interroge sur la suite de sa mission au sein du gouvernement. Peut-on incarner la Justice quand on est soi-même rattrapé par elle ?
L’affaire ne fait que commencer.
Tchèques Bukasa/CONGOPROFOND.NET