À la Une
Moïse Katumbi : De l’allié politique à l’ennemi juré de Félix Tshisekedi

Moïse Katumbi, une figure politique aux multiples facettes, a navigué entre allié et adversaire, devenant ainsi un acteur incontournable de la scène politique congolaise.
Ancien gouverneur du Katanga, homme d’affaires prospère et manager sportif de renom, Katumbi a su s’imposer par son charisme et ses ressources financières considérables. Son parcours politique est marqué par des alliances surprenantes et des revirements stratégiques.
Après avoir soutenu Martin Fayulu en 2018 contre Félix Tshisekedi , il se rapprocha de ce dernier pour former l’Union Sacrée pour la Nation aux côtés de Jean-Pierre Bemba. Cependant, en 2023, il a quitté la coalition pour devenir le principal concurrent de Tshisekedi, mettant en lumière les tensions et les rivalités au sein de la classe politique congolaise. Sa campagne électorale, digne des standards américains, a reflété sa puissance financière incontestable.
Malgré sa position de dauphin selon les résultats provisoires de la CENI, il revendique de son côté la victoire aux élections présidentielles refusant ainsi de se plier aux résultats issus des machines à voter. Et pourtant, son score obtenu à la présidentielle fait de lui le leader naturel de l’opposition devant Martin Fayulu. D’ailleurs, les deux opposants qui ne s’apprécient pas mutuellement invoquent l’application de l’article 64 de la constitution de la RDC pour faire échec à ce qu’ils considèrent comme un tripatouillage électoral opéré par Dénis Kadima pour le compte de Félix Tshisekedi.
Les partisans de Katumbi, très actifs sur les réseaux sociaux, attendent ses prochaines déclarations transmises généralement par son porte-parole et directeur de cabinet, Olivier Kamitatu, pour déterminer la nature de l’opposition qu’il entend mener ayant publiquement refusé d’aller contester les résultats provisoires devant la cour constitutionnelle. Moïse Katumbi incarne la complexité et l’audace de la politique congolaise, défiant les attentes et les normes établies, et promet de continuer à façonner l’avenir politique de la République démocratique du Congo.
Les options politiques de Moïse Katumbi après les élections présidentielles de 2023 : Stratégies d’opposition et de leadership pour l’avenir
Après avoir été classé deuxième à l’issue des élections présidentielles de 2023, Moïse Katumbi dispose de plusieurs options pour maintenir son influence politique et se positionner en vue de l’élection de 2028. En tant que leader naturel de l’opposition, il pourrait choisir parmi différentes stratégies pour consolider son rôle politique et devenir incontournable dans le paysage congolais. Il pourrait opter pour une opposition constructive en proposant des alternatives politiques et en travaillant à la construction d’une plateforme unifiée avec d’autres partis d’opposition. Cette approche lui permettrait de renforcer sa légitimité en tant que leader politique et de présenter une vision claire pour le pays.
En outre, il pourrait mettre l’accent sur des réformes politiques et économiques en s’engageant dans des actions concrètes pour améliorer les conditions de vie des citoyens congolais. En adoptant une position pro-active axée sur les intérêts nationaux, il pourrait gagner en popularité et en crédibilité. En parallèle, Moïse Katumbi pourrait également envisager de renforcer son soutien au niveau régional et international, en travaillant à établir des partenariats stratégiques et à promouvoir son image dans les instances internationales. Cela lui permettrait de renforcer sa position sur la scène politique nationale et de bénéficier d’un appui extérieur.
En vue des élections de 2028, la consolidation de son parti politique Ensemble pour la République, l’élargissement de sa base électorale et la mise en place d’une stratégie de communication efficace seraient des éléments clés pour asseoir sa position. De plus, l’écoute des préoccupations des différentes composantes de la société congolaise et la formulation de politiques inclusives seraient cruciales pour élargir son soutien populaire.
En fin de compte, les choix de Moïse Katumbi dans les années à venir détermineront sa capacité à devenir un acteur politique incontournable en 2028. En combinant des stratégies d’opposition constructive, des réformes concrètes et une vision politique claire, il pourrait consolider sa position en tant que figure majeure de la scène politique congolaise et prétendant sérieux à la présidence en 2028.
TEDDY MFITU
Polymathe, chercheur et écrivain / Consultant senior cabinet CICPAR
À la Une
Forum national des Droits humains : lancement officiel des travaux au Palais du Peuple

Le ministère des Droits humains, dirigé par Me Samuel Mbemba Kabuya, a procédé ce jeudi à l’ouverture officielle de la 1ʳᵉ édition du Forum national des Droits humains, au Palais du Peuple, en présence de hautes autorités du pays, de représentants des institutions nationales et internationales ainsi que des gouverneurs des provinces.
Dès les premières heures de la matinée, l’esplanade du Palais du Peuple a vu défiler plusieurs invités de marque : les secrétaires généraux de l’administration publique, les chefs des mécanismes nationaux de justice et de droits humains, des représentants des FARDC et de la Police nationale congolaise, ainsi que des membres du corps diplomatique et des agences des Nations Unies.
Les gouverneurs des provinces, les présidents des deux chambres du Parlement, les membres du Gouvernement, et la cheffe de la MONUSCO ont également honoré de leur présence cette cérémonie solennelle.
L’événement a pris une dimension nationale avec l’arrivée de Son Excellence Madame la Première Ministre, Cheffe du Gouvernement, qui représentait le Chef de l’État, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo. Elle a procédé au lancement officiel des travaux après avoir prononcé son discours d’ouverture au nom du Président de la République.
Avant cette allocution, plusieurs interventions officielles ont ponctué la cérémonie :
• le mot du Président de la Fédération des entreprises du Congo (FEC) ;
• les interventions de quatre gouverneurs de province (Kasaï, Équateur, Kwango et Nord-Kivu, ce dernier représenté) ;
• le discours du Président du Conseil supérieur de la magistrature ;
• suivis des allocutions du Président du Sénat et du Président de l’Assemblée nationale.
Dans son intervention, le ministre des Droits humains, Me Samuel Mbemba Kabuya, a rappelé que ce Forum constitue un cadre inédit de concertation nationale entre le Gouvernement, les institutions, la société civile et les défenseurs des droits humains. Il a insisté sur l’importance d’une synergie d’action pour promouvoir la justice transitionnelle, renforcer les mécanismes de protection des droits fondamentaux et soutenir le plaidoyer pour la reconnaissance du Génocost.
Placée sous le thème de « La promotion et la protection des droits humains pour un État de droit renforcé », cette première édition du Forum vise à poser les bases d’un dialogue inclusif et constructif entre les acteurs institutionnels et la société civile.
Les travaux, qui se poursuivent jusqu’au vendredi 10 octobre, se clôtureront le samedi 11 octobre 2025. Ils seront marqués par plusieurs panels et échanges autour des thématiques prioritaires, notamment la justice transitionnelle, la réparation des victimes et la construction d’une mémoire collective en faveur de la paix et de la cohésion nationale.
En lançant ce Forum, le ministère des Droits humains réaffirme sa volonté de faire des droits humains un pilier central de la gouvernance publique, en droite ligne de la vision du Chef de l’État, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, pour une République démocratique du Congo pleinement engagée sur la voie de l’État de droit et du respect de la dignité humaine.
Dorcas Mwavita