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Megestion à la DGRPI : Le lieutenant-général Luboya sans pitié en Ituri !

Le gouverneur de la province de l’Ituri vient de renforcer sa lutte contre le coulage des recettes afin de mieux redistribuer la richesse de l’ensemble de sa province. Pour y arriver, il manie son stylo dans toute sa rigueur.
Depuis l’avènement de l’état de siège, un régime par lequel il dirige la province de l’Ituri depuis mai 2021, le Lieutenant Général Luboya N’Kashama a déjà changé 4 fois des responsables à la tête de la Direction Générale des recettes de la Province de l’Ituri.
De Jeff Uyang, en passant par Dz’bo Lonu et Jean-Laurent Chwekabo Yanga, jusqu’à Aloa Obima, c’est un véritable jeu de « toucher jouer à la tête de DGRPI ».
En effet, le premier, Jeff Uyang, a été condamné, depuis décembre 2021, à 8 ans de travaux forcés par le tribunal militaire de garnison de l’Ituri pour détournement des fonds publics.
Aloa Obima Etienne, le nouveau directeur général de cette régie financière, a pris officiellement ses fonctions ce vendredi 06 octobre 2023. Il se donne la mission de « prouver au gouverneur de province qu’il ne s’est pas trompé en jetant son dévolu sur sa personne ». Il rassure sur la détermination de son équipe de réunir toutes les pièces de puzzle pour atteindre l’objectif.
« Nous avons atteint un chiffre jamais réalisé dans l’histoire de DGRPI »
Il aurait fallu seulement 270 jours ou mieux 9 mois pour la gouvernance de Chwekabo Yanga à la DGRPI. « Fier de son bilan positif », le DG sortant s’auto-félicite pour ses réalisations à la tête de la régie financière.
“ Nos recettes ont toujours dépassé le 100% de nos assignations budgétaires (…) À la fin du mois de juillet, nous avons atteint un chiffre jamais réalisé dans l’histoire de la DGRPI. Il y a une croissance significative. Nous n’avons pas démérité”, a dit ce désormais ancien directeur de la DGRPI.
Paradoxalement, le Lieutenant-Général Luboya N’Kashama reconnaît qu’il « y avait un problème au niveau de gestion ». Le chef de l’exécutif veut marquer son territoire car « cette régie est la seule pour capter les fonds ».
“ Si ça ne fonctionne pas, l’Ituri va s’arrêter ”, a-t-il déclaré au micro de sa cellule de communication après échange avec le nouveau comité de gestion.
Luc Malembe, l’un des acteurs politiques de l’Ituri, soutient ce remplacement et veut voir l’autorité provinciale « aller de remplacement en remplacement jusqu’à trouver la meilleure personne ».
“Il faut prendre une série de mesures draconiennes pour arrêter l’hémorragie de détournement des fonds à la DGRPI. Le remplacement du DG n’est pas mal mais ça ne suffit pas si l’on veut redresser les choses au sein de cette régie financière”, commente l’autre fils iturien.
Aloa Obima est le troisième DG à être nommé à la tête de la DGRPI depuis l’état de siège après Jeff Uyang. Peu avant, les agents de cette régie financière en ville de Bunia se plaignaient de trois mois d’arriérés. Le lendemain, c’était le coup de balai à la direction générale des recettes en province de l’Ituri. La nouvelle équipe de gestion est secondée par Sabin Kitoke et Lonu Lonema.
Verite Johnson/CONGOPROFOND.NET
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Enfants soldats à l’Est de la RDC : le CEPEF alerte sur des violations graves et plaide pour une action urgente

La Convention internationale des droits de l’enfant ainsi que la Loi portant protection de l’enfant interdisent formellement le recrutement d’enfants par les groupes et forces armés. Pourtant, dans l’Est de la République démocratique du Congo, des enfants sont encore enrôlés, de gré ou de force, par des groupes armés, souvent en raison du manque de combattants adultes.
Le 4 octobre 2012, le gouvernement congolais a adopté un Plan d’action visant à lutter contre le recrutement et l’utilisation d’enfants ainsi que contre d’autres violations graves de leurs droits. Ce plan figure dans les engagements de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba.
Le Cercle d’études pour la protection de l’enfant et de la famille (CEPEF), une structure initiée par des chercheurs universitaires et des experts en travail social œuvrant pour la promotion des droits de l’enfant, la protection des familles et la réinsertion socio-économique des enfants et jeunes en situation de rue, dénonce aujourd’hui les violations graves dont sont victimes les enfants dans le conflit armé opposant le M23, soutenu par le Rwanda, aux forces gouvernementales.
Fort de l’arsenal juridique existant, le CEPEF plaide auprès des autorités compétentes pour l’actualisation du Plan d’action pour le retrait des enfants associés aux forces et groupes armés, ainsi que pour la mise en place de mécanismes rigoureux d’évaluation de leur âge.
Dans cette perspective, les assistants sociaux, les experts de terrain, les responsables militaires et civils des services concernés doivent se réunir — avec l’appui technique du CEPEF — afin de réfléchir à un programme de Démilitarisation, Démobilisation et Réinsertion (DDR) des enfants soldats.
La paix, dit-on, se prépare. Mais quelles seront les conséquences psychosociales pour ces enfants dont les droits ont été bafoués ? Alors que l’on évoque la fin de la guerre, il est plus que jamais urgent d’agir pour eux.
Osée MUKOKO ZANGA