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Me Charlène Yangazo : ” les prisonnières, dans la promiscuité, sont vulnérables au viol…”
En marge de la journée internationale de la femme, Me Charlène Yangazo Dimba, coordonnatrice de ” Outre Neuve Asbl” appelle la communauté nationale et internationale à se pencher sur la situation carcérale de la femme. A travers son organisation,
elle explique le calvaire que vivent les femmes incarcérées dans nos différents cachots et autres lieux de détention. Interview.
CONGOPROFOND.NET: Quel est l’état des lieux de la situation de la femme en prison ?
ME CHARLENE YANGAZO: Quand nous parlons de la femme prisonnière, nous faisons allusion non seulement aux femmes détenues dans des prisons, mais aussi à celles détenues dans les cachots des parquets, des commissariats de la Police et autres agences des renseignements.
Dans le cadre de nos activités de surveillance pénitentiaire, nous constatons que les conditions de détention des femmes sont inacceptables ; elles sont doublement pour certaines et triplement pour d’autres emprisonnées, car en sus de leur privation de liberté, ces femmes sont privées de leurs droits fondamentaux, quoi qu’ayant déjà des problèmes spécifiques liés à leur nature féminine.
CONGOPROFOND.NET: Quels sont ces problèmes ?
ME CHARLENE YANGAZO : Ces problèmes sont légion. Je citerai les problèmes généraux les plus fréquents et récurrents, pour faire l’économie du temps, auxquels sont confrontés tous les détenus à savoir : la sous-alimentation, le manque d’hygiène et des soins de santé. L’unique aliment dont bénéficient ces femmes de la part la prison est le haricot.
Les femmes abandonnées par leurs familles sont obligées de conditionner leur organisme à ne manger que le haricot ; c’est à mon avis une forme de torture de les obliger à manger du « VUNGULE » qui est une déformation de l’expression « Vous mourez ! ».
Pour ce qui est de soins de santé, il existe certes des centres de santé dans les prisons, mais qui sont des véritables mouroirs car les médicaments y font défaut et les infrastructures sont dans un état de délabrement très avancé, les malades sont obligés de se prendre en charge. Quant à l’hygiène, les locaux sont lugubres et insalubres. L’insalubrité et la promiscuité favorisent la transmission des nombreuses maladies.
Outre ces problèmes, il est ceux liés à la nature féminine. Ces femmes qui vivent en promiscuité, sont vulnérables au viol. A titre illustratif, il vous souviendra qu’il y a quelques années, en 2009, si je ne me trompe, plus ou moins 20 femmes ont été violées dans une prison à Goma. Et c’est loin d’être un cas isolé.
Celles détenues dans des cachots vivent en promiscuité avec les hommes, ce qui viole le droit à leur intimité. Et même en prison, toutes, sans tenir compte de l’âge, des infractions et des taux de peines, sont logées dans un même local. Ce qui est déshonorant et insécurisant.
CONGOPROFOND.NET: En marge de la journée internationale célébrant la femme, comment jugez-vous l’apport de l’Etat congolais dans le système carcéral vis-à-vis de la femme ?
ME CHARLENE YANGAZO : Je pense que l’apport de l’Etat congolais est insignifiant. Déjà pour ce qui est du cadre juridique régissant les prisons, quoi que la RDC a ratifié plusieurs instruments internationaux y relatifs, les prisons congolaises sont régies par l’ordonnance n°344 du 17 septembre, une loi mise sur pied au lendemain de l’accession du pays à l’indépendance, les frais de fonctionnement que l’Etat alloués aux établissements pénitenciers sont modiques, le non recyclage et le tri du personnel pénitentiaire qui a d’ailleurs vieilli.
Et pour revenir au cas du viol massif dans la prison de Goma, le Secrétaire Général de l’ONU Ban-Ki-Moon a même invité les autorités congolaises à engager une réforme du système pénitentiaire en vue de se conformer aux normes minimales internationales. Ce qui est resté lettre morte.
CONGOPROFOND.NET: Les prisons congolaises sont surpeuplées, quelles sont les pistes que propose “Outre Neuve” pour résoudre ce problème ?
ME CHARLENE YANGAZO : Nous décrions cette surpopulation dans nos prisons. A Kinshasa où il y a 2 prisons, il n’est réservé qu’un seul pavillon à chacune pour les femmes.
A Makala où il y a 11 pavillons, un seul pour les femmes et à Ndolo sur 10 pavillons, un seul également.
Pour y remédier, “Outre Neuve Asbl” suggère la construction des nouvelles prisons, l’on doit également assouplir les peines de certaines infractions et éviter une surreprésentation des détenues préventives. Aussi, de nos activités de surveillance pénitentiaire, nous sommes arrivées à la conclusion que les infractions commises par les femmes, contrairement aux hommes, sont des infractions liées à la propriété ; Je citerai l’escroquerie, abus de confiance, vol, stellionat,…Ce sont des infractions qui ne nécessitent pas, à mon avis, des longues peines d’emprisonnement mais peuvent se régler par des amendes ou des peines de travaux publics.
Il est aussi des cas des femmes en détention préventive qui passent des mois et même des années en incarcération sans être, pour une raison ou une autre, passées devant un juge car elles n’ont pas officiellement des dossiers judiciaires.
CONGOPROFOND.NET: Votre mot de la fin ?
ME CHARLENE YANGAZO : J’en appelle à la Communauté nationale et internationale de se pencher sur la situation carcérale de la femme en RDC.
Propos recueillis par Tchèques Bukasa/CONGOPROFOND.NET
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Constructione des rocades : Alexis Gisaro suit de près les progrès à Kinshasa
Le Ministre d’État, Ministre des Infrastructures et Travaux Publics, Alexis Gisaro, a effectué une visite d’inspection le mercredi 9 octobre 2024, pour évaluer l’état d’avancement des travaux liés à la construction des rocades de Kinshasa. Accompagné de ses collègues du Ministère de l’Aménagement du Territoire et du Ministère de l’Urbanisme et Habitat, il a débuté sa tournée à Lutendele, dans la partie Sud-Ouest de la capitale.
Objectifs de la Visite
Cette visite avait pour but principal d’identifier et de lever les obstacles potentiels au projet, tout en planifiant une occupation harmonieuse des abords de cette route d’une importance capitale. Au fil de la visite, les membres du gouvernement ont été informés des avancées par les techniciens de l’entreprise SISC, chargée de l’exécution des travaux. Ils ont discuté des politiques d’occupation des abords des rocades, qui s’étendent sur une largeur de 24 à 30 mètres de part et d’autre de la route.
Avancées Notables
Sur le terrain, plusieurs progrès ont été constatés. Au PK 9, les travaux d’assainissement sont achevés, ne laissant que la plateforme à finaliser. Au PK 12, les couches de base et les fondations sont en cours. Près de la cité Millenium, environ 5 km sont prêts à recevoir la couche de roulement.
« Nous voulons nous assurer que le projet de Rocades est exécuté conformément aux attentes. La présence de toutes ces parties prenantes est liée à l’assurance que nous avons sur la qualité des travaux. Le projet est suivi personnellement par le Chef de l’État, qui nous a assigné le devoir de faire un rapport au conseil des Ministres chaque trimestre; aujourd’hui, nous sommes à la deuxième visite », a déclaré Alexis Gisaro.
Vision Intégrée et Planification Urbaine
Pour Chrispin Mbadu, Ministre de l’Urbanisme et Habitat, ce projet s’inscrit dans la vision intégrée du Chef de l’État. Son ministère va élaborer un Plan Particulier d’Aménagement urbain (PPA) pour éviter que les emprises et espaces ne soient envahis par des installations non réglementaires, comme cela a été observé à Kingasani.
Le Ministre de l’Aménagement du Territoire, Guy Loando Mboyo, a ajouté qu’il est crucial de donner vie à ces aménagements, en planifiant l’occupation des espaces le long de la rocade.
Impact sur la Circulation et l’Économie
La construction de ces rocades est un projet phare qui vise à améliorer la circulation à Kinshasa et à contribuer au développement urbain de la région. Elles permettront de désengorger les axes principaux de la capitale et faciliteront la mobilité des habitants. De plus, ces infrastructures auront un impact positif sur l’économie locale, en favorisant les échanges commerciaux et en incitant à l’investissement dans les zones environnantes.
Désiré Rex Owamba/CONGOPROFOND.NET
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