Actualité
Massacre des Wazalendo à Goma : Début du procès contre des officiers militaires arrêtés

Accusés d’avoir perpétré le massacre de plus de 56 civils, à Goma au Nord-Kivu, deux officiers militaires des FARDC étaient devant la barre, ce mardi 05 septembre 2023 à la cour militaire du Nord-Kivu garnison de Goma. Au cours de ce procès en flagrance, 4 autres éléments des FARDC étaient présents.
Ces derniers sont poursuivis pour crime contre l’humanité, destruction méchante des effets militaires et incitation aux militaires à commettre des actes contraires au devoir ou à la discipline.
Parmi les accusés, le colonel Mike Kalamba Mikombe, chef de la Brigade de la Garde Républicaine, est la figure emblématique du procès, car soupçonné d’avoir été à la tête de l’unité de la Garde Républicaine qui a mené un raid tuant une cinquantaine de civils le 30 août dernier lors de la répression d’un début de manifestation contre l’ONU, initiée par des membres d’une secte mystico-religieuse, dénommée « Wazalendo ».
Par ailleurs, le Gouverneur-militaire du Nord-Kivu, le Lieutenant-Général Constant Ndima, est rappelé à Kinshasa, pour consultation. C’est ce qu’a annoncé le lundi 4 septembre le ministre de l’Intérieur, Peter Kazadi, en séjour à Goma.
Précisons que les autorités de l’état de siège, une mesure exceptionnelle qui donne aux militaires et policiers le pouvoir de diriger les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri, ont décidé de faire intervenir l’armée pour ramener le calme. Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, est toujours sous la menace des terroristes du M23 soutenus par l’armée régulière rwandaise.
Ils occupent plusieurs localités du Nord-Kivu notamment la cité douanière de Bunagana à la frontière du Rwanda et de l’Ouganda. Dans un rapport, des experts de l’ONU accusent la coalition M23-armèe rwandaise d’exactions contre des civils contraignant plusieurs milliers à quitter leurs milieux respectifs de vie.
Cedrick Sadiki Mbala/CONGOPROFOND.NET
Actualité
Suspension de gratuité de la maternité à Monkole : Hermione Bolumbe tire la sonnette d’alarme et interpelle Roger Kamba

La nouvelle est tombée comme un coup de massue : le Centre hospitalier Monkole a suspendu la prise en charge gratuite de la maternité, faute de paiement du Fonds de Solidarité Santé. Une décision lourde de conséquences pour les femmes enceintes issues de milieux précaires, et qui n’a pas laissé indifférente la députée nationale Hermione Bolumbe, l’une des voix les plus engagées en matière de santé publique à l’Assemblée nationale.
Médecin de formation et à l’hôpital de Ngaliema, Bolumbe Hermione n’a cessé d’alerter sur la mauvaise gestion de la politique de gratuité de la maternité par le ministre de la Santé, Roger Kamba. Déjà en mai dernier, elle l’avait vivement interpellé lors d’une plénière parlementaire, dénonçant les failles criantes de mise en œuvre du programme pourtant lancé avec faste par le président Félix Tshisekedi en septembre 2023.
« Une politique non financée est une promesse vide. Derrière chaque facture impayée, il y a une mère, un enfant, une vie », a-t-elle lancé, visiblement émue, depuis les bancs du Palais du peuple.
Très impliquée dans les questions de santé maternelle, la députée Bolumbe avait alors dressé un tableau inquiétant : des femmes contraintes d’accoucher sans examens prénataux, des hôpitaux comme la clinique Ngaliema dépourvus de scanner, et une mortalité maternelle toujours aussi élevée, y compris dans des établissements de référence. « Même des épouses de députés, des filles de médecins meurent en accouchant », avait-elle dénoncé.
À la suite de la suspension officielle de la gratuité à l’hôpital Monkole en juin, sa réaction a été immédiate. Elle s’est insurgée contre l’inaction gouvernementale et le silence autour des engagements non tenus.
« Il n’y a pas de bon accouchement sans consultation prénatale normale. Et comment parler de gratuité quand des femmes paient encore l’échographie ? », a-t-elle martelé.
Plus qu’une élue, Hermione Bolumbe se positionne comme la voix des sans-voix. Elle réclame avec insistance les données chiffrées du ministère de la Santé sur la gestion réelle du programme et exige la transparence dans l’allocation des ressources publiques.
Dans un contexte où l’objectif de développement durable (ODD) vise moins de 100 décès pour 1 000 naissances vivantes à l’horizon 2030, sa position est claire : la santé maternelle doit redevenir une priorité nationale, non une ligne budgétaire sacrifiée.
Dorcas Mwavita/Congoprofond.net