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Marie Tumba Nzeza appelle les Africains à se mobiliser aux côtés de leurs dirigeants pour mettre fin aux conflits

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La ministre d’État, ministre des Affaires étrangères, Marie Tumba Nzeza, a appelé à l’engagement de la jeunesse, de la femme africaine en général, et congolaise, en particulier, pour agir avec détermination aux côtés, et avec les dirigeants du pays, en vue d’en finir avec les conflits qui détruisent le continent africain.

À l’occasion de la célébration, le 25 mai de la Journée mondiale de l’ Afrique, elle les a également appelées à s’engager pour faire advenir au sein des populations les transformations sociales et mentales nécessaires en vue d’enclencher et de promouvoir la croissance et développement d’une manière durable.

Dans cet ordre d’idées, a-t-elle dit, la RDC s’associe avec sincérité aux côtés de tous les États de la Région des Grands Lacs, en particulier, et du continent en général, pour la consolidation de la paix, en vue de sortir les peuples africains de la pauvreté et de l’exploitation entretenues par le biais des conflits armées.

La cheffe de la diplomatie congolaise a remercié, à cette occasion, le peuple congolais pour la solidarité et la discipline consenties pour barrer la route à la pandémie de coronavirus.

Au personnel soignant ( médecins, infirmiers et techniciens du monde médical), elle exprime sa gratitude pour leur disponibilité, avant de remercier l’ Union africaine pour son engagement auprès des populations dans cette épreuve.

LES OBJECTIFS DE L’UNION AFRICAINE

La cheffe de la diplomatie congolaise a rappelé les objectifs poursuivis par les dirigeants africains en signant, en 2002 à Durban, en Afrique du Sud, l’acte constitutif de l’UA. Il s’agit de l’unité et de la solidarité des pays africains, de la défense de l’intégrité et de la souveraineté de ces pays, de l’accélération de l’intégration politique et socioéconomique du continent, et de la recherche scientifique et technologique, de la promotion intercontinentale des positions africaines, ainsi que de l’harmonisation et la coordination des politiques économiques et régionales.

Marie Tumba Nzeza a rappelé, en outre, d’autres principes de la Constitution de l’ Union africaine. Il s’agit du respect des frontières, du règlement pacifique des conflits et de la condamnation des changements anticonstitutionnels des gouvernements.

2021, F. Tshisekedi à la tête de l’Union Africaine

La ministre d’État a saisi cette occasion pour rappelé qu’en 2021, le Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi, sera à la tête de l’ Union africaine pour apporter la contribution du pays, non seulement à la réalisation des idées prônées par les Pères fondateurs de l’organisation commune, mais également au respect des principes pour lesquels ont combattu les grandes figures panafricanistes.

La cheffe de la diplomatie congolaise a également révélé la participation des congolais, Joseph Kasavubu et Patrice Emery Lumumba, le 15 avril 1958 au Ghana, au premier congrès des États africains indépendants convoqué par le Premier ministre du Ghana, Kwameh Nkrumah.

Tchèques Bukasa/CONGOPROFOND.NET

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Valentin Yves Mudimbe s’en est allé, mais sa parole demeure : l’Afrique orpheline d’un géant de la pensée

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Ce jour, la République Démocratique du Congo, l’Afrique et le monde intellectuel viennent de perdre un monument. Valentin Yves Mudimbe, philosophe, écrivain et penseur hors pair, s’est éteint aux États-Unis, laissant derrière lui une œuvre aussi dense que subversive, une parole aussi lucide qu’indomptable.

Né en 1941 à Jadotville (actuelle Likasi), en RDC, Valentin Yves Mudimbe fut l’un des intellectuels africains les plus influents du XXᵉ et du XXIᵉ siècle. Professeur émérite à l’Université Duke, anthropologue, linguiste et romancier, il a marqué les sciences humaines par sa critique radicale des épistémologies coloniales et sa déconstruction des discours dominants sur l’Afrique.

Son œuvre majeure, The Invention of Africa (1988), reste un texte fondateur des études postcoloniales. Mudimbe y démontre comment l’Afrique a été « inventée » par le regard occidental, à travers des catégories de savoir qui ont nié ses propres logiques de pensée. Pour lui, « l’Afrique n’existe pas en dehors des représentations qui la constituent », une thèse qui a révolutionné la manière d’appréhender le continent.

Yves Mudimbe n’était pas seulement un théoricien : c’était un penseur du soupçon, toujours en éveil face aux illusions des idéologies, qu’elles soient coloniales, nationalistes ou néolibérales. Dans L’Odeur du père (1982), il explore les contradictions des élites africaines post-indépendances, dénonçant leur aliénation mimétique. Son roman Entre les eaux (1973) questionne la tension entre engagement politique et spiritualité.

Il a révélé sa propre trajectoire de prêtre jésuite devenu philosophe laïc. Ses travaux sur Foucault, Derrida et les structuralistes européens en font un passeur exceptionnel entre les traditions intellectuelles africaines et occidentales. Pourtant, il refusait toute étiquette : « Je ne suis ni un afrocentriste, ni un occidentaliste. Je suis un penseur de la fracture, de l’entre-deux », disait-il.

Aujourd’hui, alors que l’Afrique est confrontée à de nouveaux défis – néocolonialismes économiques, crises démocratiques, guerres d’influence –, la pensée de Mudimbe reste d’une brûlante actualité. Son questionnement sur « les conditions de production du savoir africain » invite à repenser l’université, la recherche et les médias du continent. Il laisse derrière lui des disciples à travers le monde. Des chercheurs qui continuent de déconstruire les récits hégémoniques.

« Mudimbe nous a appris à douter, à interroger nos propres certitudes ». La RDC en deuil mais l’Afrique en héritage, conclut le polymathe, cet autre géant de la pensée post-coloniale. Le Congo pleure l’un de ses plus grands fils, mais son héritage est impérissable. Dans un pays souvent meurtri par l’amnésie historique, Yves Mudimbe rappelait que « la mémoire est un acte de résistance ».

Alors que les hommages affluent du monde entier – de Paris à Johannesburg, de Dakar à New York –, une certitude s’impose : Yves Mudimbe est mort, mais sa parole, elle, ne mourra jamais. « Les mots ne sont pas innocents. Ils portent en eux la violence de l’histoire. » — Valentin Yves Mudimbe

TEDDY MFITU
Polymathe, chercheur et écrivain / Consultant senior cabinet CICPAR

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