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« Mabokophar » : ou la vente libre des médicaments à Kinshasa
Marché de la Liberté, Masina, sous un soleil de plomb, et à l’ombre de kiosques, le bataillon des marchands ambulants s’était déployé un
début de week-end. On en voyait de toutes les tailles et de tous les profils. Seul dénominateur commun de ces vendeurs : des chaines de
sachets de comprimés, de capsules et de dragées autour du cou, un gros sac accroché à l’épaule droite. Personne n’était insensible à leurs narratifs humoristiques qui suscitaient la curiosité et le rire collectif.
«Vous voulez être debout toute la nuit», proposait l’un d’eux pince-sans rire aux mâles en panne. La solution était dans les produits stimulants qu’il exhibait au premier client venu. Ils en proposaient aussi aux dames terrassées par les lourds travaux ménagers et le poids de l’âge.
Hommes et femmes, tous autant appâtés, se précipitaient sur les excitants surdosés souvent prescrits sur consultation d’un urologue et sur ordonnance médicale. Si certains rêvaient pour eux-mêmes des exploits pharaoniques immédiats, les autres achetaient des stimulants pour en faire des cadeaux à leurs partenaires de qui elles attendraient de vertus curatives certaines. En moins d’une demi-heure, le lot épuisé, le commerçant est allé vite réapprovisionner.
Cette nouvelle race de vendeurs à la criée de médicaments surnommés à juste titre, « Mabokophar » ont gagné tous les milieux de la ville de Kinshasa. Sauf à Gombe, Ma Campagne et dans nos églises.
Présents aux arrêts de bus, omni-présents dans nos marchés, ils font souvent irruption dans les bars et les terrasses.
Ils trônent également devant des hôtels où ils vendent des préservatifs, mais aussi des excitants puissants pour mâles fatigués et épuisés. Comme de petits pains, ces médicaments exposés au soleil, non conservés à la température recommandée par les usines pharmaceutiques, sont écoulés en dehors de toute la règlementation en
la matière.
« Mabokophar » véritables dangers pour la santé de la population
L’autre jour à l’arrêt bondé de monde, Place de la Gare centrale de Kinshasa, le bataillon de « chaïlleurs » – ces vendeurs à la criée de
la friperie, passait et repassait, en quête des acheteurs. Rivalisant d’ardeur, quelques pelotons de vendeurs ambulants de produits
pharmaceutiques, étaient eux aussi entrés dans la danse, déclinant à haute voix, leurs spécialités. A l’aide de quelques demi-cures d’antibiotiques, ils prétendaient soigner les hémorroïdes, la prostate, et même les infections vénériennes incurables. Dérangés par le paludisme, ils suggèrent qu’on ne rate pas quelques comprimés de
paracétamol et de la quinine. Pour des maux de ventre et autres coliques, clamait tout haut un autre vendeur ambulant, il avait des sachets de calmants effervescents sortis de sa sacoche – véritable pharmacie de secours.
Aux arrêts de bus, aux marchés, aux abords de stades avant de grands
matches, les « Mabokophar » ne rataient aucune occasion pour écouler les médicaments.
Scandale longtemps dénoncé par l’Ordre national des pharmaciens, le phénomène de la vente libre des médicaments a la peau dure dans la ville de Kinshasa et dans les grandes villes de la république. Les pharmaciens eux-mêmes au sortir des forums et des congrès condamnant la prolifération de la vente des médicaments entre des mains inexpertes, s’étaient déployés à travers les marchés de la ville de Kinshasa, appuyés par des hordes de policiers pour chasser ces « marchands de la mort ». Le suivi de résolutions prises par les assemblées générales de l’Ordre national des pharmaciens, comme il faudrait le signaler, a fait défaut. Et le mal a repoussé de plus belle. Il s’est davantage enraciné dans nos mœurs, surtout que les « Mabokophars » proposent à la vente, un ou quatre comprimés. Ce qui ne représente pas une cure complète, et ne garantit pas non plus la guérison.
Que dire de la provenance de ces produits pharmaceutiques, de leur efficacité ? Outre le fait que leurs produits pharmaceutiques sont
acquis de n’importe quelle manière, on ne peut que s’interroger surtout sur la date de péremption. Sont-ils des médicaments achetés dans de dépôts pharmaceutiques autorisés ? Sont-ils des produits pharmaceutiques volés dans des hôpitaux publics ? Ou sont-ils de médicaments déclassés parce qu’impropres à la consommation ? Personne ne le sait.
Voilà pourquoi la vaste campagne que l’on va lancer prochainement à travers le pays, trouve toute son importance, et même son urgence. Car, on ne peut pas laisser continuellement la santé de la population à la merci de ces « Mabokophar », véritables dangers qui ont pris d’assaut toutes les places publiques, en quête de lucre, en répandant en toute impunité la mort.
Le Phare
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Tentative de grève des chauffeurs poids lourds : Judith Suminwa prend des mesures et rassure les transporteurs routiers
Le Gouvernement prend toutes les mesures urgentes nécessaires pour éviter la grève des chauffeurs de véhicules poids lourds qui opèrent sur la route nationale numéro 1 (RN1). A cet effet, la Première Ministre a reçu ce mardi à la Primature, une délégation de l’Intersyndicale des transporteurs routiers et celle de la Fédération des Entreprises du Congo ( FEC) pour une séance de travail à laquelle ont aussi pris part le Vice-premier Ministre, Ministre des Transports et son collègue de l’Economie.
La patronne de l’Exécutif Central a, lors de ces échanges, écouté d’une oreille attentive les revendications de l’Intersyndicale des transporteurs routiers, relatives au respect des résolutions de la tripartite de novembre 2023.
Ambroise Tshiyoyo Ngalamulume, premier vice-président de la FEC, a salué les premières dispositions prises par le Gouvernement, et apprécie la qualité des échanges avec la Première Ministre.
“Nous sommes venus, secteur privé et intersyndicale, rencontrer la première Ministre au sujet des engagements que la Commission tripartite avait pris il y a une année, et qui connaissait des difficultés pour sa mise en œuvre. Et à la suite de cette non mise en œuvre rapide de dispositions prises lors de la tripartite, il y a des problèmes avec les membres de l’intersyndicale. Nous sommes venus échanger avec la Première Ministre au sujet de toutes ces dispositions, et on a trouvé des solutions à court et long terme pour résoudre les problèmes qui nous concernent, qui sont liés notamment au transport des marchandises dans différents endroits de la République Démocratique du Congo“, a déclaré Ambroise Tshiyoyo.
Dans le même élan, le président de l’Intersyndicale des transporteurs de poids lourds, André Tshikoji Tshinkenke, se dit confiant suite aux assurances données par la Première Ministre, Judith Suminwa, pour désamorcer cette crise dans le secteur routier.
“Nous constatons qu’il y a une volonté affichée de la Première Ministre de pouvoir rencontrer les revendications de nos membres. Et nous allons en tenir compte. Aujourd’hui, nous sommes un peu convaincus que ça va accoucher d’une solution qui répondra aux attentes des transporteurs“, a confié ce dernier.
La Cheffe du Gouvernement a notamment instruit pour la mise en place d’une commission mixte de suivi de ce dossier, a déclaré le président de l’Intersyndicale des transporteurs routiers.
“On a eu trop d’intervenants opportunistes dans ce secteur là et ça n’a pas facilité la tâche. Maintenant qu’il y a un Comité de suivi qui sera géré par le Gouvernement avec la contribution de tous les intervenants du secteur routier, il y a moyen de pouvoir identifier les situations qui peuvent conduire au blocage et des grèves, anticiper sur toutes les situations pour éviter qu’on se replonge dans la crise actuelle. Ça donne aussi la possibilité de contrôler les patrons des entreprises de transports qui se comportent comme ils veulent et paient les travailleurs selon leurs désirs, parce que nul n’est au-dessus de la loi”, a-t-il conclu.
Le Gouvernement tient à éviter une paralysie des activités économiques sur l’axe routier National numéro 1 qui approvisionne Kinshasa en produits alimentaires et autres. La Première Ministre a pris l’engagement de multiplier tous les efforts pour protéger le panier de la ménagère.
CELCOM PRIMATURE
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