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L’Ukraine riposte à la propagande russe en Afrique : “Nous construisons un monde fondé sur la vérité et le respect”
Face à la montée des campagnes de désinformation orchestrées par la Russie sur le continent africain, l’Ambassade d’Ukraine en RDC dénonce avec fermeté les tentatives de manipulation visant à ternir son image et à semer la confusion. Dans un communiqué officiel parvenu à la rédaction de CONGOPROFOND.NET, elle réaffirme son engagement pour un partenariat sincère et équitable avec les peuples africains, fondé sur la vérité, la coopération et le respect mutuel.

Ci-dessous l’intégralité de la Communication de Vasyl Hamianin, ambassadeur de l’Ukraine en RDC
COMMUNIQUÉ DE PRESSE
À travers le continent africain, les campagnes de désinformation russes se multiplient, visant à discréditer les représentations diplomatiques de l’Ukraine. Elles reposent sur la falsification de faits, la calomnie et la diffusion de narratifs anti-ukrainiens, souvent relayés par des médias et journalistes africains sous influence. Ces manipulations exploitent les thèmes les plus sensibles : guerre, violence et déstabilisation.
L’Ukraine rejette fermement les accusations infondées de coopération avec des groupes terroristes en Afrique. Aucune preuve documentée ne les étaye, et aucune organisation régionale ou internationale (ONU, INTERPOL, OSCE, UA, CEDEAO) n’a ouvert d’enquête à ce sujet.
En revanche, les rapports de l’ONU, d’Amnesty International, de Human Rights Watch et du CSIS confirment l’implication de la Russie dans des crimes armés et la présence de mercenaires russes en Afrique, souvent au détriment des populations civiles. De nombreux citoyens africains sont contraints de signer des contrats militaires avec les forces russes, sous menace de déportation ou d’incarcération, ou bien recrutés pour travailler dans des entreprises du secteur de la défense, comme le tristement célèbre « Alabuga Start », où ils vivent dans des conditions proches de l’esclavage.
L’ouverture de nouvelles ambassades ukrainiennes en Afrique vise à renforcer des relations égalitaires fondées sur le respect mutuel, l’assistance et le développement commun, comme le démontre notamment l’initiative « Grain from Ukraine ». L’Ukraine œuvre avec les peuples africains à relever les défis globaux : faim, épidémies, guerres d’agression, violences et intolérance.
Contrairement aux agresseurs russes, l’Ukraine construit un monde meilleur et plus sûr pour ses enfants et les générations à venir.
Les médias restent toujours les bienvenus à l’Ambassade d’Ukraine en RDC, et l’équipe diplomatique reste ouverte au dialogue constructif, tout en demandant à s’abstenir de provocations ou d’attaques informationnelles contre la mission à Kinshasa.
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Kisangani : Quand les victimes de la guerre de 6 jours se rebellent contre la corruption au FRIVAO
Un quart de siècle après le drame, les survivants handicapés refusent le silence et interpellent l’État sur la justice qui leur échappe encore._
Sous le soleil pesant de la Tshopo, ce week-end, ils sont venus, béquilles et cicatrices en avant, porter une même plainte, celle de la dignité bafouée. Les victimes de la guerre de 6 jours, ce conflit sanglant de juin 2000 qui avait opposé les armées rwandaise et ougandaise au cœur de Kisangani, ne demandent plus la pitié. Elles réclament des comptes.

Devant le ministre d’État en charge de la Justice, Guillaume Ngefa, un groupe de survivants a brisé le silence. Ces hommes et femmes, marqués à vie par la guerre, dénoncent aujourd’hui un nouveau fléau : la corruption au sein du Fonds pour la Réparation et l’Indemnisation des Victimes de l’Agression Ougandaise (FRIVAO). « Nous sommes venus voir le ministre pour lui montrer une situation indécente qui se passe ici à la Tshopo », confie Moïse Ndawele, amputé de la jambe droite depuis cette guerre.
« Les agents du FRIVAO nous réclament 500 dollars américains pour être enregistrés sur les listes d’indemnisation. Et si tu n’as pas cet argent, ils te proposent d’y figurer en échange de la moitié de ton indemnité. »
Un témoignage glaçant, partagé par de nombreuses autres victimes.
Ces pratiques présumées ternissent le visage d’un programme censé incarner la justice réparatrice voulue par l’État congolais. Pour ceux qui ont tout perdu, l’attente d’une compensation tourne à la désillusion, voire à l’humiliation.
Face à la gravité des faits rapportés, le ministre Guillaume Ngefa a promis d’agir. Selon les plaignants, il aurait assuré qu’il portera le dossier au Conseil des ministres et qu’il s’engage à « remettre de l’ordre » dans cette affaire. Une promesse saluée avec prudence par les victimes, qui redoutent que le dossier ne s’enlise dans les méandres administratifs, comme tant d’autres avant lui.
Mais à Kisangani, l’heure n’est plus à la résignation.
Les survivants de la guerre de 6 jours, dont beaucoup vivent aujourd’hui dans la pauvreté et l’oubli, veulent croire que leur combat pour la reconnaissance et la justice trouvera enfin un écho réel au sommet de l’État. « Nous ne voulons pas de faveur, seulement la justice. Nous avons assez attendu », lance l’un d’eux, le regard ferme.
À travers leur voix s’exprime toute une génération de Congolais meurtris, témoins d’un passé sanglant mais toujours debout, décidés à ne plus être les oubliés de l’histoire.
Tchèques Bukasa/CONGOPROFOND.NET
