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« L’homme subit le diktat de son destin ! »: Kaléidoscope sur la rencontre Fatshi et diaspora

Le président Félix Tshisekedi s’est entretenu le mercredi 18 septembre dans la soirée avec la diaspora congolaise.
CONGOPROFOND.NET vous relate les temps forts qui ont marqué cette rencontre entre le président Félix Antoine Tshisekedi et les congolais de l’étranger dans la salle Heysel à l’issue de sa visite de 3 jours en Belgique.
Il est 18h00 heure de Bruxelles, le palais Heysel réservé pour la rencontre entre le président Félix Tshisekedi et la diaspora congolaise commence peu à peu à se remplir.
3800 tickets avaient été pré-distribués pour les 4000 places en vue de cette rencontre Félix Tshisekedi – diaspora, selon les organisateurs.
La priorité est donnée à l’entrée à ceux qui ont des tickets et la salle se remplit petit à petit aux alentours de 19h00.
La police belge s’est déployée aux alentours de la salle avec une brigade canine pour éviter une confrontation entre les militants pro et anti Fatshi comme c’est fut le cas mardi dans la capitale belge où plusieurs incidents ont été signalés.
L’attente devient de plus en plus longue vers 20h00 où des images et vidéos sont projetées à la tribune pour tenter de distraire la foule qui devient de plus en nombreuse.
Ceux qui n’ont pas eu de place à l’intérieur vont suivre le chef de l’État à l’extérieur où des écrans géants sont installés pour la retransmission en direct.
Il faut dire que le président a eu une journée très chargée. Après avoir visité le port d’Anvers et le quartier des diamantaires de la même ville, il est allé aussi à l’institut de médecine tropicale.
C’est finalement à 21h10 que le président de la République, chef de l’État, fait son entrée dans cette salle devenue pour la circonstance une sorte de parlement congolais en Belgique. Son entrée provoquant une hystérie collective, il reçoit un accueil délirant accompagné de son epouse Denise Nyakeru.
La diaspora congolaise debout sur leurs sièges chantent à tue-tête l’hymne national « le Debout congolais » qui retentit jusque dans le voisinage direct de la salle Heysel.
Plusieurs participants ont dans la main les drapelets de la RDC, d’autres tiennent leurs téléphones portables à la main pour faire des photos selfies et immortaliser ce moment.
Le premier à prendre la parole c’est le chargé d’affaires de l’ambassade de la RDC en Belgique.
Son mot introductif provoque quelques remous dans la salle.
» Il est passé du rang de fils d’un exilé politique à celui de président de la République.
C’est aussi cette terre qui l’a fait et c’est ce qui rend cette rencontre si symbolique », a-t-il affirmé.
Juste après ces mots, le public entonne le chant qui est devenu le rappel permanent des paroles de son père: « Felix, papa alobaki le peuple d’abord ( traduire par Felix, souviens-toi de ce que ton père disait, c’est le peuple d’abord ).
Prenant la parole, le président de la République dit avoir pris deux engagements lorsqu’il a quitté la Belgique pour déposer sa candidature aux élections: celui de ramener la dépouille de son père, « de mon président, mon mentor » et celui de ramerner la victoire. « Je vous avais aussi fait la promesse de vous ramener la victoire », a-t-il rappelé.
Le président a rappelé a l’assistance que la reconstruction du pays est la clé de voute de son combat et qu’à l’issue des élections qui l’ont porté au pouvoir qu’il n’est plus seulement président d’un camp politique, mais de tous les Congolais.
« Je l’ai dit, un autre combat commence, celui de la reconstruction.
Je suis le président de tous les Congolais, ceux qui m’ont élu et ceux qui ne m’ont pas élu ».
Le président de la République a parlé de 3 chantiers qu’il mene depuis son accession à la magistrature suprême : ramener la paix et la sécurité, instaurer un Etat de droit et poursuivre le combat d’Etienne Tshisekedi, son père. Et le dernier chantier, a-t-il cité c’est la lutte contre les antivaleurs et la corruption.
Félix Tshisekedi a aussi abordé les questions de la justice.
« Nous avons le devoir de continuer ce combat jusqu’à l’instauration d’un Etat de droit. Et cet État de droit doit être soutenu par une justice plus juste, une justice au-dessus de tous, une justice qui va faire son travail pour protéger les citoyens et leurs biens.
C’est cela l’Etat de droit que nous voulons instaurer, » a-t-il indiqué.
Le président est revenu sur l’effectivité de la gratuité de l’enseignement primaire comme accomplissement de sa promesse de campagne.
Il a aussi fait la promesse de ramener les bourses de l’État aux étudiants.
« Avant la fin de mon mandat, je veux voir les premiers boursiers, titulaires d’une bourse de l’État congolais », a-t-il promu.
Le président de la République dit avoir remis le bien-être du peuple au centre de son action notamment l’Éducation, la santé, l’électricité, eau, etc.
À chaque phrase prononcée par Félix Tshisekedi, les membres de la diaspora répondent en choeur « béton » ( surnom lui donné après le lancement des travaux d’infrastructures lors de ces 100 premiers jours). Ce qui marque une symbiose entre lui et le public venu nombreux l’ecouter.
Félix Tshisekedi a promis aux membres de la diaspora de mettre de l’ordre dans le secteur minier où il a reconnu que la plupart des entrepreneurs qui viennent investir au Congo n’étaient pas sérieux.
« Nous allons remettre de l’ordre. J’en ai assez que le sol congolais ne soit qu’une terre d’extraction », a-t-il insisté.
Sur la question sécuritaire, le président de la République a rappelé sa promesse de ramener la paix à l’Est de la RDC où il assure avoir déplacer l’état-major et que la situation semble être au contrôle malgré la présence des multiples groupes armés.
« Notre pays a besoin de paix. Tant que « ba niangalakata wana ba ko tia insécurité na population, ils me trouveront sur leur chemin. Je prends engagement de ramener la paix en RDC », a martelé le commandant suprême des FARDC.
Pour ce qui est de l’économie, le président Félix Tshisekedi assure qu’il va le reprendre contrôle des prix et la valeur ajoutée.
« Voir Heysel puis périr aura trouvé tout son sens aujourd’hui, » a déclaré Michée Mulumba, assistant principal du chef de l’Etat pour décrire cette soirée où le président de la RDC a tout dit mais en improvisant son discours du début à la fin.
En symbiose avec son peuple de la diaspora, Félix Tshisekedi a électrisé la salle du début à la fin de son speech en mode « One man show ».
Ce qui laisse à penser que « L’homme subit le diktat de son destin! »
Bishop Mfundu/CONGOPROFOND.NET
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Scrabble : Le Luxembourgeois Garcia Ndunga défie l’élite mondiale au Canada

À 49 ans, Garcia Ndunga s’apprête à relever un défi de taille : représenter le Luxembourg lors du 53ᵉ Championnat du monde de Scrabble francophone, du 11 au 18 juillet 2025. Originaire du Grand-Duché mais né au Congo, ce passionné de lettres croisées défendra les couleurs de son pays dans plusieurs catégories, face à des centaines de joueurs issus d’une quinzaine de nations.
Un passionné méthodique et tenace
Membre actif du seul club francophone de Scrabble au Luxembourg, basé à Beggen, Garcia Ndunga n’est pas un débutant dans l’univers du jeu. Régulièrement classé premier au niveau national, ses performances au sein du club lui ont valu son billet pour ce prestigieux rendez-vous international. Il y disputera les compétitions dans les catégories « Élite », « Blitz », « Parties Originales » et « Par Paires ».
« Finir dans les 50 premiers serait un excellent résultat », confie-t-il avec réalisme, mais aussi ambition. Dans la catégorie « Élite », il devra faire preuve de concentration, de vocabulaire étendu et de stratégie : toutes les parties y sont jouées en duplicate, un mode où chaque joueur utilise exactement les mêmes lettres, garantissant une égalité parfaite des chances. Le talent, dès lors, fait toute la différence.
Le « Blitz », quant à lui, reprend les mêmes règles que le duplicate mais en version accélérée : la réactivité est primordiale. Ajoutez à cela les parties originales, avec des variantes surprenantes, et l’épreuve en duo, et l’on obtient un programme dense, exigeant, mais exaltant.
Un visage de la francophonie luxembourgeoise
Garcia Ndunga incarne aussi une diversité précieuse : celle d’une francophonie active, bien vivante au Luxembourg. Originaire de République démocratique du Congo, il représente un visage multiculturel du Scrabble, tout en contribuant à faire rayonner ce sport cérébral dans un pays où il reste encore discret.
« On suppose qu’il y a des joueurs dans des villes comme Esch-sur-Alzette, Dudelange ou Ettelbruck. Mais ils ne savent pas forcément que notre club existe », déplore-t-il. Avec une quarantaine de membres, le club de Beggen, qu’il souhaite voir devenir une fédération nationale reconnue, ambitionne d’élargir son impact au-delà de la capitale. « Une reconnaissance officielle nous permettrait d’organiser des tournois, de mieux nous faire connaître et de dynamiser la pratique dans tout le pays. »
Un rêve en lettres majuscules
Et pourquoi pas un jour viser le sommet ? Garcia n’écarte pas l’idée de devenir champion du monde : « J’aimerais bien, mais cela demande un gros investissement en temps. Pour l’instant, ce n’est pas possible, mais pourquoi pas plus tard », lance-t-il, le regard tourné vers l’avenir.
Son parcours inspire. Dans un univers où les figures médiatisées sont rares, il incarne une passion tranquille, rigoureuse, portée par la conviction que les lettres aussi peuvent faire voyager. Après tout, de Beggen à Trois-Rivières, il n’y a que quelques milliers de kilomètres et quelques bons mots à aligner.
Tchèques Bukasa/CONGOPROFOND.NET