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Le soutien encourageant de la France au processus des réformes en RDC
Agnès Von Der Mühll, porte-parole du Ministère de l’Europe et des Affaires Étrangères de la République française, a stigmatisé, au cours d’un point de presse tenu au Quai d’Orsay, à Paris, ce vendredi 30 octobre 2020, les montées de tensions au sein de la coalition CACH – FCC au pouvoir en RDC.
En effet, les réformes initiées par le Président Félix Antoine TSHISEKEDI TSHILOMBO, tendant à rechercher la paix et la stabilité en République Démocratique du Congo ont provoqué un affrontement entre les deux alliés au pouvoir. Se prononçant à ce sujet, la France a, non seulement, salué le processus de réformes en cours dans notre pays, mais elle encourage le Président FATSHI à poursuivre sur cette voie.
Soit dit en passant que cette déclaration de la France fait partie des résultats d’une diplomatie agissante du Président FATSHI permettant de redorer l’image de marque de la RDC dans le concert des nations.
Ci-inclus le lien sur l’extrait de la déclaration officielle de politique étrangère de la France du 30 octobre 2020, sur la République Démocratique du Congo : https://www.diplomatie.gouv.fr/fr/dossiers-pays/republique-democratique-du-congo/evenements/article/republique-democratique-du-congo-extrait-du-point-de-presse-30-10-20
Notez qu’à quelques heures de la tenue des consultations préconisées par le Chef de l’Etat, lors de son adresse à la nation le 23 octobre dernier, l’intervention officielle de la France dans le dossier de la RDC revient, pour notre part, à soutenir son initiative, consistant à créer l’Union Sacrée pour la Nation, dont la mission principale est de refonder l’action gouvernementale autour des principes de participation à la gestion du pays.
Cet appui de la France aux réformes en cours et ses encouragements au Président Félix Antoine TSHISEKEDI doivent interpeler les membres du Front Commun pour le Congo (Députés, Sénateurs et Membres du Gouvernement ILUNGA, Gouverneurs de Provinces…) pour intérioriser ce message fort de freiner leurs ardeurs pour torpiller les réformes salvatrices en direction de la paix, la stabilité et la sécurité en RDC pour son émergence.
La mégestion décriée à charge du régime KABILA, caractérisée par la dilapidation constante des ressources de l’Etat est à la base des inégalités sociales, 18 ans durant. Elle a favorisé l’émergence des privilégiés individuels des membres actuels du FCC. JKK et sa bande ont, en effet, tiré trop de profits personnels de la gestion précédente du pays.
Revenir aux normes modernes de gestion d’un pays, qui fait partie de la bataille régulière en démocratie, pour rétablir l’équilibre de répartition de dividende national revient à s’attaquer aux privilèges incrustés dans la mentalité de la classe politique pro-Kabila.
Quoi qu’on dise, le Président FATSHI est sur la bonne voie pour relever le défi.
En quoi consistent les réformes en cours en question pour la RDC?
Ces réformes portent sur :
1. L’instauration d’un État de droit en RDC,
2. Le rétablissement de la paix et sa consolidation,
3. La construction de la démocratie,
4. La réforme de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI), tant attendue,
5. La lutte contre la corruption et l’impunité,
6. La réforme de la justice, son indépendance et la promotion de la bonne gouvernance.
Il s’agit, pouvons-nous le répéter sans ambages, de la vision du Chef de l’Etat Félix Antoine TSHISEKEDI qui doit le faire exécuter par le gouvernement qu’il a mis en place, avec le soutien des Occidentaux dans leur mise en œuvre. Vouloir faire échec à un tel processus, comme tente souvent de faire le FCC, revient à se mettre en travers de la vision du développement de la RDC préconisée par FATSHI.
Nous reprenons ici une question qui s’impose tout de même.
Suite à la rivalité de plus en plus inévitable entre le Président en exercice, Félix-Antoine TSHISEKEDI TSHILOMBO et son prédécesseur Joseph KABILA KABANGE, quelle attitude adopter par le Président FATSHI, face à cette montée de tension au sein de la coalition au pouvoir sus-évoqué?
Réponse
La réponse est simple : au regard du soutien réitéré par la France et tant d’autres partenaires, au processus de réformes en cours en République Démocratique du Congo et aux efforts tant nationaux et qu’internationaux en faveur de la paix et de la stabilité dans l’Est de la RDC, suivi des encouragements à poursuivre sur cette voie, l’attitude de la France oriente le Président à en finir rapidement, pourquoi pas, avec le FCC en vue de faire accélérer l’émergence rapide d’un État de droit.
Alain MBAFUMOYA KILOMBO,
Analyste en politique internationale
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Guerre du M23/Rwanda : Des milliers de personnes fuient les combats en direction de Goma et au-delà
Les violents affrontements autour de la localité de Sake, dans l’est de la RDC, qui opposent l’armée congolaise, appuyée par ses alliés locaux, et le M23, soutenu par le Rwanda, poussent des milliers d’habitants de la région à fuir les combats. Si la plupart vont chercher refuge à Goma, le chef-lieu de la province du Nord-Kivu situé à seulement une vingtaine de kilomètres de là, d’autres préfèrent aller au-delà et franchir la frontière avec le Rwanda. Reportage.
À Goma, en RDC, l’angoisse est palpable sur la route principale qui relie les quartiers de Ndosho et de Katindo. Des colonnes de déplacés circulent à pied, à moto ou en bus en direction du chef-lieu de la province du Nord-Kivu. Désespérées, Alice et Kanyere racontent leur calvaire. « Il y a de nombreuses détonations et des avions qui bombardent là d’où nous venons. Il y a aussi beaucoup de militaires sur la route. Tout le monde s’enfuit ! », confie la première. « Beaucoup de bombes explosent et les balles sifflent. Nous avons dû quitter les huttes de notre camp, témoigne la seconde, dépitée, avant de poursuivre : je n’ai pas de famille à Goma. Il faut que le gouvernement termine la guerre ! »
Âgé d’une trentaine d’années, Haguma Banga marche, lui, avec un matelas sur la tête. Après avoir fui Sake, il est toujours sans nouvelle de sa famille. « Je ne sais pas où sont ma femme et mes cinq enfants. Ce serait un miracle de les retrouver », se désole-t-il.
A l’hôpital CBCA Ndosho, le personnel soignant s’active pour recevoir les blessés qui affluent également en masse, comme Mariam Kashindi, 22 ans, qui a quitté Sake en urgence après avoir reçu un éclat d’obus dans le bras. « Nous avions commencé à fuir, nous étions devant le marché de Mubambiro quand ma fille a été touchée par une bombe dont les éclats m’ont atteint, raconte-t-elle avant de poursuivre : nous fuyons le M23. J’ai trois enfants. L’un a été blessé, quant à l’autre, je ne sais pas où il est ».
« Nous étions un groupe de femmes, plusieurs sont mortes sur le coup »
Un peu plus loin, Neema Jeannette pleure allongée sur un lit. Elle a été touchée par une explosion alors qu’elle se trouvait avec un groupe d’amies. « Une bombe est tombée sur nous. Nous étions un groupe de femmes, plusieurs sont mortes sur le coup. Moi, je suis la seule survivante. Je remercie le CICR de m’avoir prise en charge à l’hôpital », sanglote-t-elle.
Cheffe de la sous-délégation du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) au Nord-Kivu, Miriam Favier explique que l’établissement a été contraint d’activer ses quatre blocs opératoires en raison de l’afflux de blessés. « Depuis ce matin, plus de 70 patients sont déjà arrivés et ce n’est pas fini. C’est assez inquiétant », déplore-t-elle.
Si, à Goma, les autorités militaires comme la société civile appellent au calme, des écoles et plusieurs boutiques ont toutefois fermé leurs portes, tout comme l’Institut français, qui a décidé de suspendre temporairement ses activités. Les billets de tous les spectacles annulés seront intégralement remboursés, explique la structure dans un communiqué.
« Même ici, on vient d’entendre un obus tomber »
Anticipant une nouvelle dégradation de la situation sécuritaire, certains habitants ont, quant à eux, décidé de prendre les devants et sont passés au Rwanda voisin, où ils ont trouvé refuge dans la ville frontalière de Rubavu pour la plupart. « Mon mari habite ici, il m’a dit de le rejoindre pour fuir la panique qui s’empare de la ville de Goma », déclare ainsi Amina, une valise à la main et accompagnée de ses deux enfants.
Innocent, lui, a trouvé une chambre dans un hôtel. « Il y avait foule au niveau de la douane, c’était plein à craquer, rapporte-t-il. Alors, quand on a des enfants en bas âge, on ne va pas attendre la dernière minute pour partir, car on ne sait pas vraiment ce qu’il va se passer, on n’est pas sur la ligne de front. Même ici, on vient d’entendre un obus tomber, alors imaginez : quand on est à Goma, c’est comme si l’explosion avait lieu dans la parcelle d’à côté. Voilà pourquoi on a décidé de partir » poursuit celui-ci.
Comme beaucoup d’autres habitants du chef-lieu du Nord-Kivu, Innocent prévoit de rester à Rubavu, le temps de voir comment évolue la situation, avec l’espoir de pouvoir rentrer chez lui le plus rapidement possible.
RFI
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