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Le gouverneur Peti-Peti: « Je vais démontrer que le Kwango n’est pas pauvre

Le nouveau gouverneur de la province du Kwango, Jean-Marie Peti-Peti, a lancé une bombe mercredi en annonçant que le Kwango n’était pas une province pauvre.
Une sortie qui change brusquement la donne et contredit une axiome érigée en « vérité générale » longtemps mise dans la tête de sa population pour justifier le sous-développement et la stagnation de cette province.
Il s’agit bel et bien d’un défi pour le nouveau gouverneur. » Le Kwango va evoluer. Pour réussir mon pari, je compte sur le secteur agricole », a-t-il indiqué, avant de rappeler que le Kwango est une province à vocation agropastorale et qu’il entend y investir pour la faire décoller.
Il compte également sur les échanges commerciaux transfrontaliers avec l’Angola, pays voisin avec qui la province du Kwango partage 1200 km de frontières.
Ainsi Peti-Peti a invité, lors de son premier message par la presse, les Kwangolais à se mettre ensemble et à travailler avec lui pour développer la province.
Auparavant, le président de la délégation du Front Commun pour le Congo(/FCC), Jonathan Wata Bialosuka, a indiqué que sa plate-forme a donné comme mission à JM Peti-Peti de faire décoller la province du Kwango.
Le développement du Kwango est un défi. Tous les yeux étant rivés sur le nouveau gouverneur, nous espérons qu’il ne va pas se laisser rattrapé par l’épreuve de gestion.
Émile Yimbu/CONGOPROFOND.NET
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RDC – Gouvernance : Polémique autour de la réhabilitation d’Honoré Mulumba à la tête du fonds forestier national

Dans une décision controversée datée du 8 juillet 2025, le Conseil d’État a prononcé la réhabilitation d’Honoré MULUMBA KALALA à la tête du Fonds Forestier National (FFN), en dépit de lourdes accusations documentées dans plusieurs rapports d’audit. Cette décision a suscité une vive indignation au sein de la société civile et des observateurs de la gouvernance publique.
Deux rapports d’audit celui de la Cour des Comptes et celui du Collège des Commissaires aux Comptes dressent un tableau accablant de la gestion d’Honoré Mulumba. Il lui est notamment reproché d’avoir engagé des dépenses importantes sans autorisation du Conseil d’administration, comme l’ouverture irrégulière d’une antenne provinciale à Mbuji-Mayi ou encore l’exécution de budgets non approuvés.
L’audit révèle aussi de graves irrégularités telles que :
• Le financement de projets fictifs ou non éligibles à hauteur de plus de 4,9 millions USD ;
• L’octroi de fonds à 83 ONG sans agrément ministériel ;
• La passation de marchés publics sans appel d’offres, notamment pour des véhicules vétustes surfacturés.
Le Collège des Commissaires aux Comptes, quant à lui, a souligné un manque criant de transparence comptable, des justifications bancales pour des opérations financières importantes, et l’absence d’inventaire physique des biens de l’établissement.
Un retour controversé malgré les alertes
Malgré ces éléments accablants, le Conseil d’État a ordonné la réhabilitation de M. Mulumba, décision qualifiée par certains d’incompréhensible, voire de scandaleuse. D’après plusieurs sources proches du dossier, une somme suspecte avoisinant les 300.000 USD aurait été mobilisée dans les coulisses de cette institution judiciaire pour obtenir ce revirement.
La tutelle ministérielle avait pourtant déjà mis en garde contre la gestion solitaire et opaque du Directeur Général suspendu, soulignant son refus de transmettre des informations essentielles, comme les comptes bancaires du FFN ou la liste des ONG bénéficiaires.
Une atteinte grave à l’État de droit
Pour de nombreux analystes, cette décision porte un coup sérieux à la lutte contre la corruption et à la promotion de la bonne gouvernance en RDC. L’ingérence présumée de l’argent dans une institution aussi sensible que le Conseil d’État met en péril l’image et la crédibilité de l’État de droit congolais.
Des voix s’élèvent pour demander l’implication urgente des institutions de contrôle comme l’Inspection Générale des Finances (IGF), l’Agence Nationale de Renseignements (ANR), le Parquet et Interpol, afin de faire toute la lumière sur cette affaire et préserver les intérêts de la nation.
Vers une action judiciaire ?
Au regard de la gravité des faits documentés, nombreux sont ceux qui appellent à la publication officielle du rapport final de la Cour des Comptes et à l’ouverture d’une procédure judiciaire contre les responsables impliqués.
La réhabilitation d’Honoré Mulumba pourrait bien devenir le symbole d’un système judiciaire sous influence, à moins que les autorités compétentes ne prennent les mesures nécessaires pour redresser la situation.
Désiré Rex Owamba/Congoprofond.net