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Analyses et points de vue

La lucidité terminale : Comprendre un état d’esprit entre vie et mort

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La lucidité terminale est un concept qui intrigue et fascine, souvent évoqué dans le cadre des soins palliatifs, des témoignages de personnes en fin de vie et des réflexions sur la mort. Ce phénomène, qui désigne un état de clarté mentale et émotionnelle qui peut surgir à l’approche de la mort, soulève des questions profondes sur la nature de la conscience, la perception de la vie et la signification de la mort.

La lucidité terminale se manifeste par une clarté d’esprit chez des individus diagnostiqués comme en phase terminale de leur vie. De nombreux témoignages font état d’une soudaineté dans la compréhension de soi, des relations et des événements passés. Ce phénomène peut être accompagné d’une paix intérieure, d’une acceptation de la mort imminente.

Il s’accompagne pour la personne malade d’un désir soudain de régler des affaires inachevées. Les soignants et les proches rapportent souvent des moments où des patients semblent soudainement éveillés, capables de communiquer de manière cohérente et réfléchie, même après des périodes de confusion ou de détérioration de leurs facultés cognitives.

Ce regain de lucidité peut également être perçu comme une forme de catharsis émotionnelle, permettant à l’individu de faire face à sa propre mortalité. Malgré la richesse des témoignages, la lucidité terminale reste un phénomène mal compris. Les explications varient, allant de considérations neurologiques à des interprétations spirituelles.

Certains chercheurs suggèrent que ce regain de lucidité pourrait être lié à des changements biochimiques dans le cerveau, tandis que d’autres évoquent des dimensions spirituelles, comme une réévaluation des priorités de vie à l’approche de la mort. Cette diversité d’interprétations soulève un débat plus large sur la manière dont la société perçoit la mort et le processus de mourir.

Dans une culture souvent réticente à aborder la mortalité, la lucidité terminale pourrait être vue comme un acte de défi contre la peur ambiante, une manière de revendiquer une dernière parcelle de contrôle dans un processus inéluctable. Dans le contexte des soins palliatifs, la lucidité terminale a des implications importantes pour la manière dont les professionnels de santé interagissent avec les patients en fin de vie.

La reconnaissance de cet état peut conduire à une approche plus sensible et respectueuse des besoins émotionnels et spirituels des patients. Il est crucial que les soignants soient formés pour reconnaître ces moments de clarté et pour offrir un espace propice à la communication, à l’écoute et à l’accompagnement. La lucidité terminale nous invite à repenser notre rapport à la mort et au processus de mourir.

Plutôt que de voir la mort comme une fin tragique, il est possible de la considérer comme un moment de révélation et de compréhension. Cela soulève des questions essentielles : Que signifie vivre pleinement ? Comment pouvons-nous aborder notre propre mortalité de manière plus consciente ? La lucidité terminale, loin d’être un simple phénomène à observer, est une invitation à l’acceptation et à la compréhension.

En acceptant que la lucidité terminale puisse offrir des perspectives uniques sur la vie, nous sommes conduits à réfléchir sur nos propres valeurs, nos relations et la manière dont nous choisissons de vivre chaque instant. Elle nous rappelle que même à l’approche de la mort, il existe des possibilités de paix, de clarté et d’amour.

En explorant ce concept, nous pouvons non seulement mieux accompagner ceux qui sont en fin de vie, mais aussi enrichir notre propre expérience de vie en embrassant pleinement chaque moment. La mort, après tout, est une part intégrante de la vie, et la lucidité terminale pourrait bien être une clé pour comprendre cette connexion profonde.

TEDDY MFITU
Polymathe, chercheur et écrivain / Consultant senior cabinet CICPAR


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Analyses et points de vue

La RDC et la CPI : Quand la colère du gouvernement se heurte à l’indifférence internationale

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Dans un contexte international où les droits de l’homme et la justice pénale sont au cœur des préoccupations, la RDC se trouve à un carrefour critique. Le Vice-Ministre de la Justice chargé du Contentieux international, Samuel MBEMBA KABUYA, a récemment rencontré le Procureur général adjoint pour exprimer la frustration grandissante du peuple congolais envers la Cour Pénale Internationale (CPI).

Cette rencontre souligne une réalité troublante : malgré les atrocités documentées et les appels répétés de la RDC, la CPI semble rester muette face à la souffrance d’un peuple. La CPI, créée par le traité de Rome, a pour mission de juger les crimes les plus graves, tels que le génocide, les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité.

Selon l’article 15 du traité, la Cour peut s’autosaisir lorsque des crimes relevant de sa compétence sont commis. Pourtant, la RDC a saisi la CPI à plusieurs reprises, lui transmettant des preuves accablantes des violences qui ravagent son territoire. Malgré cela, la réponse de la Cour a été désespérément lente, voire inexistante, laissant les victimes dans l’oubli.

Les conséquences de cette indifférence sont alarmantes. Les populations congolaises, déjà éprouvées par des décennies de conflits armés, d’exploitation et de violations des droits humains, se sentent trahies par une institution censée défendre la justice. La colère exprimée par Samuel Mbemba Kabuya n’est pas seulement celle d’un ministre.

Mais elle résonne comme l’écho des millions de voix silencieuses qui souffrent en raison de l’inaction internationale. La RDC, riche en ressources naturelles, a longtemps été le théâtre d’intérêts géopolitiques complexes. Les atrocités commises sur son sol sont souvent minimisées, voire ignorées, par une communauté internationale préoccupée par d’autres enjeux.

La colère du peuple congolais, portée par des représentants comme Kabuya, réclame une justice qui semble hors de portée. L’absence de réaction de la CPI face aux demandes répétées de la RDC soulève des questions sur l’efficacité et l’impartialité de cette institution. La situation en RDC met en lumière une problématique plus large : celle de la responsabilité des acteurs internationaux face aux injustices.

Si les États ne peuvent pas compter sur la CPI pour répondre aux crimes commis sur leur territoire, quelle confiance peuvent-ils avoir dans le système de justice internationale ? La RDC appelle à une réévaluation du rôle de la CPI et à une réponse plus prompte et efficace aux violations des droits humains. La colère du peuple congolais face à l’inaction de la CPI est un cri de désespoir et d’appel à la justice.

Samuel Mbemba Kabuya, à travers ses déclarations, incarne cette lutte pour la reconnaissance et la réparation des atrocités subies. Il est temps que la communauté internationale prenne conscience de la responsabilité qui lui incombe et agisse pour que les promesses de justice ne soient pas de vains mots, mais se traduisent en actions concrètes. La RDC mérite d’être entendue, et son peuple a le droit de voir ses souffrances reconnues et réparées.

TEDDY MFITU
Polymathe, chercheur et écrivain / Consultant senior cabinet CICPAR


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