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La Fecolutta demande à Tshibala d’annuler l’arrêté de Madiya, grâciant Mvila

La Fédération congolaise de luttes associées a, dans un communiqué rendu public ce samedi 23 mars, demander au Premier ministre, Bruno Tshibala, d’annuler l’arrêté de la ministre des Sports et loisirs qui a gracié l’ex-président de la FECOLUTTA, Léon Mvila comme président de cette fédération.
Dans ce communiqué, la Fédération congolaise de luttes associées demande, entre autres, au président de la République, Félix Tshisekedi, de « se rendre compte du comportement de Mme le Ministre intérimaire des Sports et loisirs et du secrétaire général aux Sports, Barthélémy Okito, qui ont affecté l’argent du Trésor public au profit des inconnus et des fictifs, au détriment de l’équipe nationale de luttes qui s’entraîne au stade des Martyrs chaque jour.
Au Premier ministre, chef du gouvernement, d’ordonner l’annulation pure et simple des décisions anarchiques de Mme Astrid Madiya, qui abuse de son intérim au ministère des Sports et loisirs pour saper tous les progrès enregistrés par votre gouvernement dans l’encadrement de la jeunesse sportive de la RDC.
La fédération demande également au procureur général près la Cour de cassation de lancer des poursuites judiciaires contre Mme le ministre ai des Sports et loisirs, Astrid Madiya, le secrétaire général aux Sports et loisirs, Barthélémy Okito et Léon Mvila pour tentative de détournement des derniers publics.
Au Comité olympique congolais de militer davantage à la promotion des valeurs olympiques dans la pratique des sports et de dénoncer des abus des pouvoirs et l’anarchie de Mme Madiya, dans le cadre de son intérim au ministère des Sports et loisirs, mais également les fortaitures du secrétaire général aux Sports et loisirs qui, sans consulter le comité exécutif du COC, l’évoque abusivement dans la gestion interne de nos fédérations.
Pour rappel, Léon Mvila a été radié au cours d’une assemblée générale, le 28 janvier 2018, par les 2/3 des membres de cette fédération et il a été notifié par le même secrétaire général aux Sports, Barthélémy Okito.
Entre-temps, les Léopards cadets et juniors de la RDC doivent se rendre à Tunis pour le championnat d’Afrique, mais avec cette ambroglio, la situation se complique davantage.
Jolga Luvundisakio/CONGOPROFOND.NET
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Grossesse à l’école : Faut-il exclure ou accompagner ? La RDC face à une réalité dérangeante !

Ce lundi 14 juillet 2025, une note circulaire du Secrétaire Général intérimaire à l’Éducation Nationale et Nouvelle Citoyenneté, Alexis Yoka Lapulimangu, a ravivé un débat sensible dans les milieux scolaires congolais : les élèves enceintes doivent-elles être maintenues à l’école ou exclues ?
Dans sa correspondance adressée aux directeurs provinciaux de l’éducation, Alexis Yoka Lapulimangu insiste sur le droit des filles enceintes à poursuivre leur scolarité, conformément aux engagements nationaux et internationaux en matière d’éducation inclusive et d’égalité des genres.
« Aucune sanction ou exclusion ne sera tolérée en raison d’une grossesse, » précise-t-il dans sa note. Et d’ajouter : « Les abandons scolaires liés aux grossesses précoces compromettent l’avenir des filles et renforcent les inégalités. »
Des réactions mitigées sur le terrain
La décision, largement relayée sur les réseaux sociaux, suscite depuis lors une vague de réactions. Si certains saluent une avancée dans la protection des droits des jeunes filles, d’autres y voient une légitimation implicite d’un problème moral et éducatif plus profond.
À Kinshasa, plusieurs chefs d’établissements confirment qu’en pratique, les écoles congolaises n’excluent pas systématiquement les filles enceintes. Mais ces situations sont souvent gérées discrètement. « Chaque année, mon école enregistre des cas de grossesse chez les élèves. Celles qui abandonnent le font par honte ou sous pression familiale. Les plus courageuses, surtout les finalistes, terminent leur parcours sans être inquiétées », confie un chef d’établissement de la commune de Kisenso.
Alors pourquoi une telle circulaire si la tolérance est déjà la norme ? Pour certains observateurs, la décision officielle expose un malaise éducatif et sociétal. Des voix s’élèvent pour dénoncer « l’immoralité » d’une élève qui tombe enceinte alors qu’elle est censée être mineure. D’autres pointent du doigt les enseignants ou les adultes qui profitent de leur position d’autorité pour abuser des jeunes filles.
Entre inclusion, prévention et responsabilités partagées
La loi-cadre N°14/004 du 11 février 2014 sur l’Enseignement National en RDC prône l’éducation pour tous. Cela implique, entre autres, de garantir l’accès à l’éducation aux filles mères, aux orphelins, aux déplacés ou encore aux personnes vivant avec un handicap. Dans ce contexte, interdire aux jeunes filles enceintes de poursuivre leur scolarité serait contraire à cette vision inclusive.
Mais cette inclusion soulève d’autres questions :
– L’école doit-elle seulement accueillir ou aussi prévenir ?
– Comment mieux encadrer les élèves pour éviter les grossesses précoces ?
– Quelle est la part de responsabilité des familles, des enseignants et de la société dans son ensemble ?
Le phénomène des grossesses en milieu scolaire n’est pas toujours lié au cadre scolaire lui-même. Bien souvent, ces situations surviennent dans les milieux de vie des élèves, en dehors de l’école, mettant les établissements devant le fait accompli. Cependant, les établissements sont aussi appelés à accompagner ces jeunes filles au lieu de les stigmatiser, tout en renforçant l’éducation sexuelle et civique.
Des dispositifs d’accompagnement possibles
Dans plusieurs pays, la prise en charge des élèves enceintes s’accompagne d’un encadrement spécifique :
– Des aménagements d’horaires pour les consultations médicales,
– Un suivi psychologique,
– La possibilité de suivre les cours à distance ou de reprendre les cours après l’accouchement grâce à des programmes adaptés.
Ces alternatives permettent d’éviter la déscolarisation, dont les conséquences peuvent être dramatiques : précarité, exclusion sociale, vulnérabilité accrue pour la jeune mère et son enfant.
Conclusion : Un débat entre éthique, éducation et pragmatisme
Loin d’être une simple question administrative, le maintien des filles enceintes à l’école touche aux valeurs, à l’éducation et à l’avenir de la société congolaise. Faut-il prioriser l’inclusion, même dans des situations délicates ? Ou doit-on redouter les effets pervers d’un message perçu par certains comme une banalisation de comportements jugés contraires aux normes morales ?
Une chose est certaine : la prévention, le dialogue avec les familles et un encadrement responsable restent les clés pour faire face à ce phénomène sans condamner l’avenir des jeunes filles concernées.
Jules Kisema Kinkatu & Tchèques Bukasa/CONGOPROFOND.NET