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Kwango : l’OVD a lancé les travaux de voirie urbaine à Kenge
La ville de Kenge (chef-lieu de la province du Kwango), qui a changé son statut à la faveur du découpage territorial consacrant la décentralisation, va revêtir d’une belle robe. L’office de Voirie et Drainage a lancé lundi 07 septembre, le travaux de voirie urbaine de la ville de Kenge. Cette activité compte pour le programme d’entretien routier 2020 de l’OVD.
La cérémonie du lancement officiel des travaux a été organisée par la direction provinciale de OVD. Plusieurs autorités de la province du Kwango y ont participé. Le public de Kenge a aussi été invité. Pour la population de Kenge, c’est une occasion inouie, qui marque la rupture avec la vestuté ou l’inexistence de la politique de la voirie au Kwango.
Cette cérémonie montre, pour la population du Kwango, que sa demande sur la modernisation et l’assainissement de la voirie a été prise en compte par les autorités tant nationales que provinciales.
Deux moments forts ont dominé la cérémonie : les discours des officiels, la coupure du ruban symbolique et l’inauguration proprement dite des travaux.
Dans son discours, le directeur provincial de l’OVD, Jimmy Mahunda, a, entre autres, présenté son entreprise. « Au niveau de la province du Kwango, la direction provinciale existe depuis le mois de juin 2016 à la suite du démembrement de l’ancienne province du Bandundu. […] Elle a reçu de la direction générale une et une seule mission: accompagner le gouverneur provincial dans la réalisation de son programme d’action ».
Jimmy Mahunda a précisé que « la cérémonie de ce jour marque l’inauguration des travaux d’assainnissement du Boulevard Lumumba et de rechargement en terre jaune de neuf artères importantes de la ville de Kenge ».
Aussi, cette cérémonie consacre le début d’un cycle régulier d’exécution des travaux de voirie sur financement du Fonds National d’Entretien Routier dans la province du Kwango ».
Jimmy Mahunda a saisi l’occasion pour plaider, auprès de l’Assemblée provinciale du Kwango, l’autorité budgetaire, en faveur de la prise en compte dans le budget provincial des années suivantes des données techniques liées à la voirie urbaine en vue de palier aux problèmes touchant notamment le Boulevard Lumumba en attendant les prochains financements du Foner.
Il a aussi appelé les leaders politiques du Kwango à aller au-delà des clivages politiques pour coaliser en vue de reussir à faire inscrire dans le budget national d’importants investissements notamment ceux de la voirie urbaine.
Le directeur provincial de l’OVD a, séance tenante, sensibilisé au devoir civique de protéger les espaces publics, dont les ouvrages de drainage des eaux le long du boulevard Lumumba. Pour lui, des mauvaises pratiques (couverture de sable des ouvrages de drainage d’eaux, transformation abusive de curages en depotoirs par les commerces qui jonchent le Boulevard Lumumba, etc.) contribuent à la destruction du Boulevard Lumumba. Il a également appélé à la bonne gestion des eaux de pluie et des eaux usées de menage.
Le gouverneur ad interim de la province du Kwango, qui a procedé au démarrage symbolique des travaux, a évoqué l’importance que revêt la voirie urbaine. Pour lui, « élevé au rang des villes, Kenge doit offrir aux kwangolais un cadre idéal pour la vie, un lieu propre et calme ».
Léopold Kangulumba a appélé l’Ovd au travail, la mairie à la surveillance, et a invité la population à s’approprier le travail de l’OVD.
Confiant au changement, Kangulumba a exhorté la population du Kwango à y croire: « le voyage de 1000 Km commence par un pas, allons-y et croyons-en ».
Emile YIMBU/CONGOPROFOND.NET
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Guerre du M23/Rwanda : Des milliers de personnes fuient les combats en direction de Goma et au-delà
Les violents affrontements autour de la localité de Sake, dans l’est de la RDC, qui opposent l’armée congolaise, appuyée par ses alliés locaux, et le M23, soutenu par le Rwanda, poussent des milliers d’habitants de la région à fuir les combats. Si la plupart vont chercher refuge à Goma, le chef-lieu de la province du Nord-Kivu situé à seulement une vingtaine de kilomètres de là, d’autres préfèrent aller au-delà et franchir la frontière avec le Rwanda. Reportage.
À Goma, en RDC, l’angoisse est palpable sur la route principale qui relie les quartiers de Ndosho et de Katindo. Des colonnes de déplacés circulent à pied, à moto ou en bus en direction du chef-lieu de la province du Nord-Kivu. Désespérées, Alice et Kanyere racontent leur calvaire. « Il y a de nombreuses détonations et des avions qui bombardent là d’où nous venons. Il y a aussi beaucoup de militaires sur la route. Tout le monde s’enfuit ! », confie la première. « Beaucoup de bombes explosent et les balles sifflent. Nous avons dû quitter les huttes de notre camp, témoigne la seconde, dépitée, avant de poursuivre : je n’ai pas de famille à Goma. Il faut que le gouvernement termine la guerre ! »
Âgé d’une trentaine d’années, Haguma Banga marche, lui, avec un matelas sur la tête. Après avoir fui Sake, il est toujours sans nouvelle de sa famille. « Je ne sais pas où sont ma femme et mes cinq enfants. Ce serait un miracle de les retrouver », se désole-t-il.
A l’hôpital CBCA Ndosho, le personnel soignant s’active pour recevoir les blessés qui affluent également en masse, comme Mariam Kashindi, 22 ans, qui a quitté Sake en urgence après avoir reçu un éclat d’obus dans le bras. « Nous avions commencé à fuir, nous étions devant le marché de Mubambiro quand ma fille a été touchée par une bombe dont les éclats m’ont atteint, raconte-t-elle avant de poursuivre : nous fuyons le M23. J’ai trois enfants. L’un a été blessé, quant à l’autre, je ne sais pas où il est ».
« Nous étions un groupe de femmes, plusieurs sont mortes sur le coup »
Un peu plus loin, Neema Jeannette pleure allongée sur un lit. Elle a été touchée par une explosion alors qu’elle se trouvait avec un groupe d’amies. « Une bombe est tombée sur nous. Nous étions un groupe de femmes, plusieurs sont mortes sur le coup. Moi, je suis la seule survivante. Je remercie le CICR de m’avoir prise en charge à l’hôpital », sanglote-t-elle.
Cheffe de la sous-délégation du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) au Nord-Kivu, Miriam Favier explique que l’établissement a été contraint d’activer ses quatre blocs opératoires en raison de l’afflux de blessés. « Depuis ce matin, plus de 70 patients sont déjà arrivés et ce n’est pas fini. C’est assez inquiétant », déplore-t-elle.
Si, à Goma, les autorités militaires comme la société civile appellent au calme, des écoles et plusieurs boutiques ont toutefois fermé leurs portes, tout comme l’Institut français, qui a décidé de suspendre temporairement ses activités. Les billets de tous les spectacles annulés seront intégralement remboursés, explique la structure dans un communiqué.
« Même ici, on vient d’entendre un obus tomber »
Anticipant une nouvelle dégradation de la situation sécuritaire, certains habitants ont, quant à eux, décidé de prendre les devants et sont passés au Rwanda voisin, où ils ont trouvé refuge dans la ville frontalière de Rubavu pour la plupart. « Mon mari habite ici, il m’a dit de le rejoindre pour fuir la panique qui s’empare de la ville de Goma », déclare ainsi Amina, une valise à la main et accompagnée de ses deux enfants.
Innocent, lui, a trouvé une chambre dans un hôtel. « Il y avait foule au niveau de la douane, c’était plein à craquer, rapporte-t-il. Alors, quand on a des enfants en bas âge, on ne va pas attendre la dernière minute pour partir, car on ne sait pas vraiment ce qu’il va se passer, on n’est pas sur la ligne de front. Même ici, on vient d’entendre un obus tomber, alors imaginez : quand on est à Goma, c’est comme si l’explosion avait lieu dans la parcelle d’à côté. Voilà pourquoi on a décidé de partir » poursuit celui-ci.
Comme beaucoup d’autres habitants du chef-lieu du Nord-Kivu, Innocent prévoit de rester à Rubavu, le temps de voir comment évolue la situation, avec l’espoir de pouvoir rentrer chez lui le plus rapidement possible.
RFI
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