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Kongo Central/Mbanza-Ngungu : Percutée par un camion de la société Malta Forest, une dizaine de victimes abandonnées à leur triste sort !

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C’est depuis samedi 20 mai 2023, vers 19 heures, qu’un accident de circulation s’est produit à Mbanza-Ngungu, à la hauteur de l’entrée Loma. Un véhicule de marque Fiat 2508, immatriculé CGO 7559AB10, appartenant à l’entreprise Générale Malta Forrest ( EGMF), spécialisée depuis 100 ans en RDC dans divers domaines comme construction, routes, génie civil, agroalimentaire, etc., a ramassé à son passage personnes, véhicules, motos,… après que son chauffeur ait constaté une anomalie dans le système de freinage.

 

En provenance de Matadi pour Kinshasa, ce véhicule poids lourd transportait un container 40 pieds contenant des marchandises. Après avoir négocié le virage de la montagne du parking de Kinshasa, le gros camion s’est rebellé contre son chauffeur. Soudain, la vitesse du véhicule s’est accélérée à cause de la panne du système de freinage.

Selon certaines sources, remarquant la panne de son véhicule, le conducteur voulait sauter de sa cabine, mais, malheureusement, les femmes qui étaient avec lui, l’ont saisi ! « Le chauffeur voulait abandonner ceux qui étaient avec lui en cabine, mais des passagères l’ont saisi par la main. Il ne cessait de crier pour demander à toute personne qui se trouvait sur le macadam de quitter. L’appel du chauffeur n’a pas été entendu », témoigne une victime à CONGOPROFOND.NET.

C’est vers le virage qui débouche à l’entrée de la route de Nkamba que l’irréparable est arrivé. Dix personnes sont victimes de l’accident. Fractures de jambes et autres, blessures graves aux pieds, mains et visages et traumatisme sont parmi les maux qui ont découlé de ce drame.

Les victimes, depuis près d’une semaine, sont internées pour certains à l’hôpital général de référence de Nsona Nkulu et d’autres au centre de Santé de référence CBFC/ Loma à Mbanza-Ngungu.

Malheureusement, aucune assistance de la part de l’Entreprise Générale Malta Forrest, sauf une présence furtive de son avocat venu prendre des photos des victimes. 5 jours après l’hospitalisation, l’inquiétude gagne les accidentés qui croient être laissés pour compte.

Du côté des autorités politiques, aucune prise en charge ni assistance des victimes n’est visible pourtant, l’une d’entre elles est une étudiante à l’université Kongo, en L2 Droit.

« Nous ne bénéficions d’aucune assistance jusqu’à ce jour. Aucune autorité territoriale ou provinciale n’est venue s’enquérir de notre situation depuis le samedi 20 mai. C’est déplorable. Ce sont des pauvres membres de nos familles qui s’occupent jusque-là des soins de leurs enfants, sœurs, frères, cousins, … », se lamente une autre aide malade.

L’opinion publique scandalisée par cette indifférence se demande s’il faudrait attendre des morts pour que  l’autorité provinciale puisse marquer sa présence ?

Justin-Robben DIASILUA K./CONGOPROFOND.NET


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Le tribalisme institutionnel en RDC : un frein majeur au développement national

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La République Démocratique du Congo (RDC), pays d’une immense diversité ethnique et culturelle, fait face à un défi de taille : le tribalisme institutionnel. Ce phénomène, s’est amplifié ces dernières années et constitue un obstacle majeur au développement harmonieux du pays. Notre analyse se penche sur la manière dont cette pratique s’est enracinée dans les sphères religieuses et académiques, deux piliers essentiels de la société congolaise.

L’héritage colonial et ses répercussions actuelles

L’histoire de la RDC est profondément marquée par son passé colonial. La stratégie du “diviser pour régner” employée par les autorités belges a laissé des cicatrices durables dans le tissu social du pays. Cette politique a exacerbé les divisions ethniques, créant un terrain fertile pour le tribalisme qui persiste jusqu’à aujourd’hui.

Les données démographiques, bien qu’anciennes, témoignent de la complexité ethnique du pays. Le dernier recensement officiel, datant de 1984, dénombrait plus de 350 groupes ethniques distincts. Cette diversité, qui pourrait être une source de richesse culturelle, est souvent instrumentalisée à des fins politiques et économiques.

Les communautés religieuses : un miroir des divisions ethniques

Les grandes communautés religieuses de la RDC, notamment les églises évangéliques, sont au cœur de cette problématique. Des observations sur le terrain et des analyses de la composition des organes de direction de ces institutions révèlent une tendance inquiétante à la surreprésentation de certains groupes ethniques.

Prenons l’exemple de la Communauté Baptiste du Centre de l’Afrique (CBCA), une institution majeure dans l’est du pays. Bien qu’opérant dans une région multi-ethnique, la composition de ses instances dirigeantes semble favoriser de manière disproportionnée les membres d’une ethnie particulière.

De même, la Communauté Presbytérienne de Kinshasa (CPK), qui se veut une église nationale, présente une structure de leadership qui reflète une forte concentration régionale, avec une majorité de ses cadres supérieurs provenant d’une seule province.

Ces pratiques, loin d’être isolées, semblent être répandues dans de nombreuses institutions religieuses à travers le pays. Elles soulèvent des questions importantes sur l’inclusivité et l’équité au sein de ces communautés, censées promouvoir l’unité et l’égalité.

Le monde académique : reproduction des schémas tribaux

Le secteur de l’enseignement supérieur n’échappe pas à cette dynamique. Des observations dans plusieurs universités majeures du pays, tant publiques que privées, mettent en lumière des schémas similaires de favoritisme ethnique.

L’analyse de la composition du corps professoral et des postes administratifs dans certaines institutions révèle une surreprésentation flagrante de certains groupes ethniques. Cette situation est particulièrement prononcée dans les universités régionales, où le corps enseignant et l’administration reflètent souvent la composition ethnique locale, au détriment de la diversité nationale.

Cette pratique a des conséquences graves sur la qualité de l’enseignement et de la recherche. Elle limite la diversité des perspectives, freine l’innovation et perpétue un système où le mérite est souvent secondaire par rapport à l’appartenance ethnique.

Impact sur le développement national

Les répercussions du tribalisme institutionnel vont bien au-delà des murs des églises et des campus universitaires. Elles affectent profondément le développement économique et social du pays dans son ensemble.

Les indicateurs de développement placent systématiquement la RDC parmi les pays les moins avancés. Selon l’Indice de Développement Humain, la RDC se classe régulièrement dans le dernier quart du classement mondial. Bien que de nombreux facteurs contribuent à cette situation, le tribalisme institutionnel joue un rôle non négligeable en entravant la méritocratie et l’allocation efficace des ressources humaines.

Dans le secteur privé, des enquêtes menées auprès d’entrepreneurs révèlent que la discrimination basée sur l’origine ethnique reste un obstacle majeur dans l’accès aux opportunités d’affaires et aux financements. Cette situation freine l’innovation et la croissance économique, privant le pays de talents et d’idées qui pourraient contribuer à son développement.

Le jeu dangereux des alliances politiques

L’analyse des nominations à des postes clés au sein des institutions religieuses et académiques révèle souvent des coïncidences troublantes avec les changements politiques au niveau national ou provincial. Ces observations suggèrent l’existence d’un système d’échange de faveurs entre certaines communautés religieuses, des universités et le pouvoir politique.

Ce système de clientélisme basé sur l’appartenance ethnique perpétue un cercle vicieux où le mérite et les compétences sont relégués au second plan. Il contribue à maintenir en place des structures de pouvoir qui ne reflètent pas la diversité du pays et ne servent pas nécessairement ses intérêts à long terme.

Vers des solutions : initiatives et perspectives

Face à ce constat, des voix s’élèvent dans la société civile congolaise pour demander un changement. Des propositions émergent, telles que l’instauration de quotas ethniques dans les institutions publiques et parapubliques pour garantir une représentation équitable de toutes les communautés.

Certaines universités ont commencé à mettre en place des programmes visant à promouvoir la diversité ethnique au sein de leur corps enseignant et étudiant. Bien que ces initiatives soient encore à leurs débuts, elles représentent un pas dans la bonne direction.

L’inclusion : un défi pour l’avenir de la RDC

Le tribalisme institutionnel en RDC est un phénomène complexe, profondément enraciné dans l’histoire et la culture du pays. Son éradication nécessitera des efforts concertés de la part de tous les acteurs de la société congolaise.

La lutte contre cette pratique est essentielle pour l’avenir du pays. Elle est indispensable pour garantir l’égalité des chances pour tous les Congolais, indépendamment de leur origine ethnique, et pour permettre au pays de tirer pleinement parti de la richesse de sa diversité.

Le chemin vers une société plus égalitaire et méritocratique sera long, mais il est crucial pour la cohésion nationale et le développement durable du pays. Les années à venir seront déterminantes pour voir si la nation congolaise saura relever ce défi et transcender ses divisions pour construire un avenir commun prospère.

Franck Tatu


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