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Kisenge Manganèse : Opacité, détournements et abandon des travailleurs dénoncés par l’IBGDH ASBL

L’Initiative pour la Bonne Gouvernance et les Droits Humains (IBGDH ASBL) tire la sonnette d’alarme face à une gestion opaque et controversée de l’évacuation du stock de manganèse à Kisenge, dans la province du Lualaba. Dans un communiqué récent, cette organisation dénonce non seulement l’absence de transparence dans les conventions signées entre l’entreprise locale Kisenge Manganese et les sociétés privées SHAZ RARELI et TORIANE, mais aussi le grave abandon des travailleurs retraités.
Selon l’IBGDH ASBL, les dirigeants de Kisenge Manganese ne publient pas les contrats conclus avec ces entreprises, ce qui alimente des suspicions de détournement des revenus issus de l’exploitation minière. En parallèle, les travailleurs ayant contribué pendant des années à la prospérité de la RDC se retrouvent aujourd’hui en grande précarité, sans paiement de leurs indemnités de retraite ni prise en charge par la CNSS.
La situation sociale s’aggrave d’autant plus que la population locale de Kisenge et du territoire de Dilolo ne bénéficie d’aucun profit tangible de cette richesse minière. Les services sociaux de base, tels que l’eau potable et l’électricité, font cruellement défaut dans une région pourtant riche en ressources naturelles. Pendant ce temps, le Comité de Gestion de l’entreprise continue de réaliser des dépenses extravagantes, sans aucun plan concret pour régler les arriérés salariaux ou relancer la production.
Dans un contexte mondial marqué par la transition énergétique et le développement du corridor de Lobito, cette mauvaise gestion locale est d’autant plus préoccupante. L’IBGDH ASBL exige ainsi :
– La publication immédiate de tous les contrats de partenariat relatifs à l’évacuation du manganèse, notamment avec SHAZ RARELI et TORIANE ;
– Le paiement rapide des indemnités de retraite dues aux anciens travailleurs ;
– La mise en place d’un plan de développement local durable, profitant réellement aux communautés de Kisenge.
L’IBGDH ASBL appelle les autorités et les dirigeants à restaurer la transparence, la justice sociale et le développement inclusif dans cette région stratégique.
Tchèques Bukasa/CONGOPROFOND.NET
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Journée mondiale de la géodiversité : La RDC, un trésor géologique encore méconnu

Le monde a célébré, ce lundi, la Journée mondiale de la géodiversité sous le thème « One Earth, Many Stories » (Une Terre, plusieurs histoires). Cette journée vise à mettre en lumière la richesse géologique de notre planète et à rappeler l’importance de mieux connaître, protéger et intégrer ce patrimoine dans les politiques de développement durable.
En République démocratique du Congo, cette célébration revêt un sens particulier. Pays-continent aux ressources naturelles inestimables, la RDC possède une diversité géologique exceptionnelle, souvent négligée dans les débats scientifiques et environnementaux. Du rift Albertin aux monts Mitumba, des hauts plateaux du Kasaï aux plaines alluviales de la cuvette centrale, le territoire congolais abrite une mosaïque de formations géologiques uniques et un sous-sol parmi les plus riches au monde.
Pourtant, cette géodiversité reste peu étudiée et rarement valorisée. L’attention se concentre presque exclusivement sur les ressources minières (cuivre, cobalt, or ) au détriment de la compréhension des paysages géologiques eux-mêmes, de leur histoire et de leur rôle essentiel dans l’équilibre écologique.
Des enjeux majeurs pour la RDC
– Préservation : de nombreux sites géologiques sont aujourd’hui menacés par des exploitations anarchiques et le manque de cadre de protection.
– Éducation géoscientifique : rares sont les établissements scolaires et universitaires qui intègrent la géodiversité dans leurs programmes.
– Tourisme géologique : un potentiel énorme reste inexploité dans un pays abritant des volcans actifs, des grottes spectaculaires, des lacs de cratère et des formations rocheuses singulières.
– Planification territoriale : plusieurs provinces manquent encore de cartes géologiques détaillées, indispensables à une gestion rationnelle du territoire.
La Journée mondiale de la géodiversité offre à la RDC une opportunité unique de repenser la gestion de son patrimoine naturel. Valoriser non seulement les ressources que recèle le sous-sol, mais aussi les récits qu’il porte (ceux de l’évolution géologique, climatique et biologique du pays) pourrait constituer un levier pour un développement durable et identitaire.
Les géologues congolais, les universités, les institutions environnementales et les autorités publiques sont appelés à unir leurs efforts pour documenter, protéger et vulgariser cette dimension méconnue mais essentielle du patrimoine national.
Blaise ABITA/CongoProfond.net