À la Une
Kinshasa: répression d’une marche des médecins ce lundi, 1 blessé et plusieurs interpellations

Alors qu’ils manifestaient pour revendiquer leurs salaires et primes, des médecins ont été gazés par la police.
Selon un élément de la police, cette marche n’a pas été signalée à l’hôtel de ville ni autorisée par une autorité de la ville de Kinshasa.
Le corps médical réclamait, entre autres, le payement de leur prime de nuit ou prime de risque et la budgétisation de 4500 nouvelles unités impayées tel que signifié dans différentes instructions adressées par le chef de l’Etat.
Malgré les promesses faites par le Chef de l’Etat, il y a du retard dans le paiement des primes.
Ces professionnels de la santé ne réclamaient qu’une seule chose. « Si nous sommes dans la rue aujourd’hui, c’est parce que le chef de l’Etat n’a pas honoré ses paroles. Il nous avait promis qu’à la fin du mois d’avril, nous serons primés. Une partie seulement a reçu cet argent et nous jusqu’aujourd’hui rien encore. Ça fait déjà 6 mois que nous attendons.
Alors, nous revendiquons nos droits, mais nous sommes surpris de voir les policier nous jeter du gaz lacrymogène», a déclaré un medecin manifestant en colère.
« C’est déplorable pour une marche pacifique qui de plus a été signalée auprès des autorités compétentes.
Nous n’étions pas encadrés, au contraire la police nous a démontré que nous étions des rebelles ou des forces nuisibles. Ça fait 6 mois que tous les médecins congolais devraient toucher leur prime de risque selon la promesse du chef de l’État.
Mais jusqu’ici rien n’est fait. On ose réclamer nos droits, il y a une répression ignoble », a déploré Kumba Ange, médecin au Centre de santé de Référence Bangu à la presse.
Le bilan provisoire fait état d’un médecin blessé suite à l’inhalation du gaz lacrymogène. Il a été conduit directement conduit à l’hôpital Ngaliema Center.
Plusieurs autres ont été interpellés puis conduits à bord des jeeps de la police au Commissariat provincial de la police nationale.
TMB/ CONGOPROFOND.NET
À la Une
Affaire « Mutamba » : La justice congolaise se réveille, enfin, et gifle son propre ministre !

C’est une gifle institutionnelle, brutale et symbolique. En informant le ministre d’État en charge de la Justice, Constant Mutamba, que « la phase de l’instruction étant clôturée, sa récusation n’a plus d’effet », le Parquet général près la Cour de cassation lui signifie clairement qu’il ne peut ni ralentir, ni saboter la machine judiciaire. Même en tant que Garde des Sceaux !
Cette affaire de détournement des fonds destinés à la construction des prisons, aux allures de bras de fer entre le pouvoir judiciaire et l’un des piliers de l’Exécutif, révèle une chose essentielle : la Justice congolaise, souvent brocardée pour sa soumission au politique, ose-du moins en apparence-affirmer une once d’indépendance. Et ce n’est pas rien.
Constant Mutamba, connu pour son activisme, sa rhétorique de « rupture », et son zèle au service du régime Tshisekedi, croyait peut-être pouvoir manœuvrer dans un dossier où son nom ou son influence pourraient peser. En vain. Le ministère public lui rappelle que le temps des diversions est passé, que la procédure avance, et que la République ne saurait être prise en otage par un ministre, fût-il celui de la Justice.
Mais attention : derrière cet acte de fermeté, la méfiance reste de mise. Le système judiciaire congolais n’est pas encore guéri de ses vieux démons : instrumentalisation, règlements de comptes, et juges à la carte. La procédure en cours devra donc prouver qu’elle est animée par l’intérêt général, et non par une guerre de clans déguisée en croisade pour la vérité.
Quoi qu’il en soit, ce désaveu public infligé à Constant Mutamba entame son autorité, fragilise son image, et interroge sur la suite de sa mission au sein du gouvernement. Peut-on incarner la Justice quand on est soi-même rattrapé par elle ?
L’affaire ne fait que commencer.
Tchèques Bukasa/CONGOPROFOND.NET