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Kinshasa : « Outre Neuve Asbl » gratifie les prisonnières de Makala des bandes hygiéniques

En marge de la journée mondiale de l’hygiène menstruelle, près de 200 filles et femmes incarcérées à la Prison centrale de Makala ont bénéficié, le samedi 1er juin, d’un don en bandes hygiéniques. Œuvre de l’association sans but lucratif » Outre Neuve », ses animateurs ont aussi remis d’autres bien de première nécessité ( sucre, savon de toilette, savon de ménage, etc.) et des habits pour les enfants de certaines détenues.
Invitée à expliquer le sens de ce geste, la coordinatrice de cette Ong, Me Charlène Yangazo Dimba, a fait savoir que la situation carcérale de la femme constitue l’une des épines dans le talon de droits humains en RDC. » Ces femmes vivent dans des conditions de détention inacceptables. Car en sus de leur privation de liberté, elles sont privées de leurs droits fondamentaux, quoi qu’ayant déjà des problèmes spécifiques liés à leur nature féminine », a-t-elle ajouté.
» Dans ces cachots les problèmes sont légion. Mais les problèmes généraux les plus fréquents et récurrents demeurent : la sous-alimentation, le manque d’hygiène et des soins de santé. L’unique aliment dont bénéficient ces femmes de la part la prison est le haricot surnommé Vungulé, (déformation de l’expression » Vous mourrez! ») », a expliqué l’avocate.
Lançant un cri d’alarme à la communauté nationale et internationale, Me Charlène Yangazo a fait savoir qu’il y a nécessité de se pencher sur la situation des filles et femmes incarcérées dans nos prisons, cachots et amigos où l’insalubrité et la promiscuité favorisent la transmission des nombreuses maladies.
Notons que c’est près de 200 femmes et une dizaine d’enfants qui sont logées dans un seul pavillon de la prison de Makala à Kinshasa, construit à l’origine pour contenir 90 personnes.
Tchèques Bukasa/CONGOPROFOND.NET
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Évariste Méambly : « Vaincre ! » ou l’art de transformer l’adversité en engagement

Issu d’un village reculé de l’Ouest de la Côte d’Ivoire, dans la région du Guémon, Évariste Méambly signe un ouvrage aussi intime que politique : « Vaincre ! » Bien plus qu’une autobiographie, ce livre est une ode à la résilience, à l’action et à la foi en l’avenir. De ses débuts modestes à ses responsabilités d’entrepreneur prospère, puis de député engagé, l’auteur y retrace un itinéraire atypique, jalonné de luttes, de doutes, mais surtout de volonté tenace.
Une enfance enracinée, une ambition tenace
Dans les premières pages de « Vaincre ! », Évariste Méambly revient sur son enfance dans le pays Wê, au cœur d’une société marquée par les traditions, la solidarité villageoise, mais aussi les limites d’un environnement rural souvent négligé. C’est dans ce contexte qu’il développe très tôt le goût de l’effort, la rigueur, et cette obsession de ne pas subir sa condition. Le récit, sans pathos inutile, explore avec une lucidité désarmante les combats quotidiens d’un jeune garçon rêvant d’un avenir autre.
Entrepreneur, député, bâtisseur
Le parcours de Méambly est ensuite celui d’un homme qui ose : créer, entreprendre, représenter. À travers ses expériences professionnelles et politiques, il partage les coulisses d’un engagement souvent mal compris. Il raconte, sans fioritures, les choix parfois risqués qu’il a dû faire, les alliances nécessaires, les renoncements imposés. Élu député de Facobly, il défend avec ferveur les intérêts de sa région et milite pour un développement équitable entre les différentes zones du pays. « Vaincre ! » devient alors aussi une tribune pour un modèle de gouvernance plus inclusif et décentralisé.
L’engagement comme ligne de force
Ce qui frappe tout au long du livre, c’est la cohérence d’un engagement : Méambly n’a jamais dissocié son ascension personnelle du sort collectif. Développement local, réconciliation nationale, formation de la jeunesse… autant de causes qui l’habitent. Il évoque les tensions post-électorales, les fractures sociales ivoiriennes, mais aussi les possibilités de reconstruction. Loin des discours lénifiants, il plaide pour un sursaut éthique dans la vie publique et pour un leadership ancré dans la proximité.
Un témoignage sans fard
« Vaincre ! » n’est pas un récit triomphaliste. Évariste Méambly y confesse ses échecs, ses hésitations, les périodes de découragement. Ce sont justement ces moments de fragilité qui donnent au livre sa profondeur et sa sincérité. Le style est direct, parfois cru, mais toujours empreint d’une volonté de vérité. En filigrane, une réflexion sur la réussite, non comme un aboutissement personnel, mais comme une capacité à se rendre utile aux autres.
Un appel à l’action
En publiant « Vaincre ! », Évariste Méambly ne cherche ni à se justifier ni à se glorifier. Il propose un modèle, un exemple possible parmi d’autres, pour une jeunesse ivoirienne souvent désorientée. Son récit est celui d’un homme qui a refusé le fatalisme, qui a su écouter les siens sans se trahir, et qui croit encore que la politique peut être un vecteur de transformation.
Un livre à lire pour comprendre non seulement un parcours de vie, mais aussi les aspirations profondes d’une Côte d’Ivoire en quête de cohésion et de justice.
Tchèques Bukasa/CONGO PROFOND.NET