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Kinshasa : l’ONG « Talitha Koumi » s’active à redynamiser la future femme congolaise

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« Nous croyons à la jeune fille congolaise ». Tel est le credo de l’organisation non gouvernementale (ONG) Talitha Koumi, exprimé ce jeudi 20 juin 2019 lors d’une conférence de presse tenue à Léon Hôtel de Kinshasa

Lancée au Canada depuis 2018, l’organisation internationale à but non lucratif « Talitha Koum » veut créer un bureau à Kinshasa et s’implanter sur toute l’étendue de la RDC, dans les prochaines années, pour aider la jeune fille congolaise perdue à se découvrir et trouver son dévolu dans ce qu’elle peut entreprendre comme travail.

« Talitha Koum est un son de cloche qui est entrain de retentir pour la jeune fille congolaise. Il vise à son éveil de conscience sur ses talents potentiels afin de l’exploiter pour son épanouissement « , a martelé la visionnaire de l’ONG Talitha Koum.

Elle rajoute par la suite :  » Talitha Koum n’a pas de millions, mais les idées et connaissances prêtes à être mises en œuvre pour le développement de cette jeune fille qui ne sait guère que faire de sa vie ».

Tiré de l’hébreu, Talitha Koumi veut dire « jeune fille lève-toi ». Cette ONG dirigée par Shekinah Nzo a une vision essentiellement axée sur la jeune femme congolaise, particulièrement kinoise, qui souffre de la discrimination. Ce qui la pousse à des pratiques hideuses telle le proxénétisme.

Avec toute son équipe dirigeante vêtue de noir pour harmoniser le clivage, Talitha Koumi est une structure inspirée du vécu de ces membres. Résidente canadienne, la présidente de cette association est à Kinshasa accompagnée de son mari qui est son premier partenaire moral, financier et matériel.

Talitha Koumi organise un atelier de formation et recyclage ce dimanche 23 juin dans la salle de fête Crystal à Kintambo Magasin à partir de 16 heures.

Jean-Eude’s Miense/CONGOPROFOND.NET

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Valentin Yves Mudimbe s’en est allé, mais sa parole demeure : l’Afrique orpheline d’un géant de la pensée

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Ce jour, la République Démocratique du Congo, l’Afrique et le monde intellectuel viennent de perdre un monument. Valentin Yves Mudimbe, philosophe, écrivain et penseur hors pair, s’est éteint aux États-Unis, laissant derrière lui une œuvre aussi dense que subversive, une parole aussi lucide qu’indomptable.

Né en 1941 à Jadotville (actuelle Likasi), en RDC, Valentin Yves Mudimbe fut l’un des intellectuels africains les plus influents du XXᵉ et du XXIᵉ siècle. Professeur émérite à l’Université Duke, anthropologue, linguiste et romancier, il a marqué les sciences humaines par sa critique radicale des épistémologies coloniales et sa déconstruction des discours dominants sur l’Afrique.

Son œuvre majeure, The Invention of Africa (1988), reste un texte fondateur des études postcoloniales. Mudimbe y démontre comment l’Afrique a été « inventée » par le regard occidental, à travers des catégories de savoir qui ont nié ses propres logiques de pensée. Pour lui, « l’Afrique n’existe pas en dehors des représentations qui la constituent », une thèse qui a révolutionné la manière d’appréhender le continent.

Yves Mudimbe n’était pas seulement un théoricien : c’était un penseur du soupçon, toujours en éveil face aux illusions des idéologies, qu’elles soient coloniales, nationalistes ou néolibérales. Dans L’Odeur du père (1982), il explore les contradictions des élites africaines post-indépendances, dénonçant leur aliénation mimétique. Son roman Entre les eaux (1973) questionne la tension entre engagement politique et spiritualité.

Il a révélé sa propre trajectoire de prêtre jésuite devenu philosophe laïc. Ses travaux sur Foucault, Derrida et les structuralistes européens en font un passeur exceptionnel entre les traditions intellectuelles africaines et occidentales. Pourtant, il refusait toute étiquette : « Je ne suis ni un afrocentriste, ni un occidentaliste. Je suis un penseur de la fracture, de l’entre-deux », disait-il.

Aujourd’hui, alors que l’Afrique est confrontée à de nouveaux défis – néocolonialismes économiques, crises démocratiques, guerres d’influence –, la pensée de Mudimbe reste d’une brûlante actualité. Son questionnement sur « les conditions de production du savoir africain » invite à repenser l’université, la recherche et les médias du continent. Il laisse derrière lui des disciples à travers le monde. Des chercheurs qui continuent de déconstruire les récits hégémoniques.

« Mudimbe nous a appris à douter, à interroger nos propres certitudes ». La RDC en deuil mais l’Afrique en héritage, conclut le polymathe, cet autre géant de la pensée post-coloniale. Le Congo pleure l’un de ses plus grands fils, mais son héritage est impérissable. Dans un pays souvent meurtri par l’amnésie historique, Yves Mudimbe rappelait que « la mémoire est un acte de résistance ».

Alors que les hommages affluent du monde entier – de Paris à Johannesburg, de Dakar à New York –, une certitude s’impose : Yves Mudimbe est mort, mais sa parole, elle, ne mourra jamais. « Les mots ne sont pas innocents. Ils portent en eux la violence de l’histoire. » — Valentin Yves Mudimbe

TEDDY MFITU
Polymathe, chercheur et écrivain / Consultant senior cabinet CICPAR

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