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Société

Kinshasa : les sinistrés des inondations campent depuis quatre jours devant le Palais du Peuple

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Depuis le lundi 27 octobre, plusieurs dizaines de familles sinistrées des inondations survenues en avril dernier dans le quartier Tshangu vivent à la belle étoile, juste devant le Palais du Peuple, siège du Parlement congolais. Ces sinistrés, qui avaient été précédemment logés au stade Tata Raphaël, affirment avoir été délogés sans solution durable, malgré les promesses d’une assistance du gouvernement.

Ces familles sinistrées avaient trouvé refuge au stade Tata Raphaël après le débordement des eaux de la rivière Ndjili au mois d’avril 2025, qui avait ravagé plusieurs habitations.
Selon leurs témoignages recueillis par CongoProfond.net, le gouvernement était intervenu pour leur remettre une aide financière censée leur permettre de regagner leurs parcelles ou de se reloger.

« Les gens disent qu’on nous a remis 1 000 dollars par famille, mais nous n’avons reçu que 300 dollars », se plaint une mère de famille, assise sur un matelas posé à même le sol, entourée de ses enfants et de quelques effets personnels.

Ne sachant où aller avec ce montant jugé insuffisant, beaucoup d’entre eux ont préféré s’installer devant le Palais du Peuple, espérant attirer l’attention des autorités.

Ironie du sort, leur campement improvisé se trouve juste en face du Centre culturel où s’est tenue la Semaine nationale du climat, une activité ouverte lundi par le Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, et clôturée ce jeudi par la Première ministre, Judith Suminwa Tuluka, en présence de plusieurs partenaires internationaux.

Pendant que le gouvernement plaidait pour la protection de l’environnement et la résilience climatique, des familles sinistrées continuaient de dormir dehors, dans des conditions précaires, exposées au soleil et à la poussière.

« Nous aussi, nous sommes victimes du changement climatique. Nous avons tout perdu dans les inondations, mais personne ne s’occupe de nous », a confié un jeune père de famille rencontré sur place.

Dans la matinée de ce jeudi 30 octobre, une intervention de la police a provoqué des affrontements entre les sinistrés et les forces de l’ordre, venues les déloger.
Les sinistrés ont opposé une résistance, refusant de quitter les lieux sans qu’une solution concrète ne leur soit proposée. Des scènes de bousculade ont été observées, mais aucun incident grave n’a été signalé jusqu’à présent.

Après quatre jours de présence continue, le site est devenu visiblement sale et encombré, avec des déchets éparpillés, des ustensiles de cuisine, des vêtements et des abris de fortune installés à même le trottoir.
Cette situation porte atteinte à l’image de la capitale, d’autant plus que l’endroit se trouve à proximité immédiate d’un lieu symbolique et institutionnel majeur.

« Ce spectacle devant le Palais du Peuple donne une mauvaise image de notre ville », a commenté un riverain de Lingwala.

D’ajouter : « Mais on ne peut pas non plus blâmer ces gens : ils n’ont nulle part où aller. »

Jusqu’à ce jeudi soir, aucune communication officielle n’avait encore été faite par les autorités de la Ville de Kinshasa, du ministère des Affaires sociales, ni de celui des Affaires humanitaires sur le sort réservé à ces sinistrés.
Pendant ce temps, la saison des pluies s’annonce, et les familles installées devant le Parlement risquent bientôt d’affronter de nouvelles intempéries.

Dorcas Mwavita

Société

Bandalungwa : 2 mois dans le noir, la SNEL et les autorités locales accusées d’abandon

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Voilà maintenant deux mois que le quartier Lubudi, dans la commune de Bandalungwa, vit plongé dans une obscurité totale. Depuis le 5 septembre 2025, le courant électrique n’a plus refait surface dans les foyers, laissant la population dans un désarroi profond.

Ce qui choque davantage, selon les habitants, c’est le silence assourdissant de la Société nationale d’électricité (SNEL).

« Aucune communication, aucune descente, aucun technicien sur le terrain. Rien ! », déplorent les résidents.

Pourtant, Bandalungwa n’est pas un quartier périphérique ou enclavé. Située non loin du centre-ville de Kinshasa, cette commune fait partie des plus connues et des plus actives de la capitale.
Chaque soir, dès 18h, le quartier Lubudi est plongé dans un noir complet, une situation que les habitants qualifient de « villageoise », tant elle paraît inconcevable au cœur de Kinshasa.

Historiquement, la zone était alimentée par la ligne dite des “5 chantiers”, héritée du précédent régime. Si cette ligne offrait jadis un courant relativement stable, le temps et le manque d’entretien ont fini par la rendre quasi inutilisable.
La population s’était alors rabattue sur une autre source d’alimentation : la ligne de « camp militaires », du côté séparant Bandal de la zone Jamaïque. Cette solution parallèle, bien que fragile, avait permis à plusieurs ménages de respirer un temps.

Mais là encore, la panne est survenue. Et depuis septembre, plus aucune ligne ne fonctionne.

« Toutes les lignes sont abîmées. Nous sommes totalement abandonnés », déplore un habitant.

Au-delà de la SNEL, les habitants pointent aussi la passivité des autorités municipales. Ni le bourgmestre de Bandalungwa, ni les élus provinciaux, ni les services communaux n’auraient effectué la moindre descente de terrain pour constater la situation.

« Ces gens sont censés être proches de la population, connaître les réalités de leur commune. Mais depuis deux mois, personne n’est venu voir ce que nous vivons », s’indigne un riverain.

L’absence prolongée d’électricité a aussi favorisé une montée de l’insécurité.
Les « kulunas » et autres délinquants profitent du noir pour multiplier les vols, agressions et cambriolages. Les habitants redoutent la tombée de la nuit et demandent au gouvernement de réagir avant qu’un drame ne survienne.

Les habitants du quartier Lubudi lancent un SOS pressant à la SNEL et aux autorités provinciales de Kinshasa.
Ils réclament la réhabilitation urgente des lignes électriques et l’extension du système de courant prépayé, qu’ils espèrent plus fiable et transparent.

« Nous ne demandons pas la lune. Nous voulons juste la lumière. Deux mois dans le noir, c’est trop », conclut un résident.

Dorcas Mwavita

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