Après le déconfinement de la ville de Kinshasa, beaucoup s’attendait à voir les prix des denrées de première nécessité baisser. A leur grande surprise, les prix sont restés tel quel, sans diminuer d’un seul Franc. Par contre, les prix d’autres produits continuent à flamber, au motif que Kinshasa est déconfinée, mais les frontières restent fermées.

Cette situation affecte le panier de la ménagère kinoise qui n’arrive plus à tenir les deux bouts du mois. Dailleurs, ces perturbations datent de depuis fin décembre 2019. Les prix des denrées alimentaires flambaient déjà sur les marchés de Kinshasa. Des nombreux consommateurs avaient déjà à cette époque crié à la surenchère.

C’était d’abord à cause de la dépréciation du Franc congolais qui a occasionné cette surenchère. Mais aujourd’hui, c’est plutôt le Covid-19 qui n’attaque pas seulement le système immunitaire, mais également le panier de la ménagère.
 
Tenez par exemple, le sac de sucre roux de 5 kg, qui se vendait à 6.500 Fc, se negocie à 11.500 Fc ; le sac de manioc revient à 100.000 Fc, pourtant, il coûtait 60.000 Fc ; le sac de semoule dit extra, qui se vendait à 26.000 Fc, a augmenté jusqu’à 30.000 Fc ; celui importé de l’Angola via le marché de Lufu, jadis à 28.000 Fc, se vend à 40.000 Fc. “Les Indiens ont aussi augmenté leur prix, et pour celui de Lufu, le gouvernement a fermé la frontière”, a déclaré Serge, vendeur dans un magasin sur Éthiopie à Gambela.

Pire encore, mêmes le prix des légumes -tels que les feuilles de manioc dont la botte était à 1.000 Fc- a pris l’ascenseur pour atteindre 2500 Fc, voir 3.000 Fc, à prendre où à laisser. Et pour les feuilles de manioc, il n’y a pas que l’éffet de la dépréciation du Franc congolais par rapport au Dollar américain sur le marché de change, mais également le climat qui ne permet pas la production. Les amarandes, les tomates et autres produits, en plus d’être vendus à des prix exorbitants, se font aussi rares sur le marché. Pareil pour les vivres frais, le même constat est fait au marché de Somba Zigida et Gambela. 

Les clients éprouvent des difficultés pour effectuer des courses et s’approvisionner. Pour les vendeurs, la dépréciation de la monnaie nationale face au Dollar américain est à la base de l’augmentation des prix. Certains regrettent la décision des autorités qui bloquent, selon eux, l’entrée des produits en provenance du poste frontalier de Lufu au Kongo central, voisin du territoire angolais. D’après eux, Lufu aide la population à s’en sortir. Tous réclament des mesures urgentes pour stopper la flambée des prix des denrées constatées sur le marché.
 
“Une chose est vraie, certains vendeurs profitent de la situation pour faire de la spéculation, les autorités doivent aller dans les marchés pour sensibilser et faire pression, ou encore sanctionner ces commerçants”, a souhaité Blaise, un consommateur.
A l’allure où vont les choses, la hausse des prix des denrées alimentaires risquent d’affecter la population kinoise plus que le virus.
 
Elda Along/CONGOPROFOND.NET