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Kinshasa : Le torchon brûle chez les héritiers de Papa Masamba Makela Simon !
Claudine Waddel, née Claudine Masamba, résidant actuellement en Ecosse, est en procès, au Tribunal de Grande Instance de Kinshasa/Matete, contre six de ses sept frères. Et pour cause ? Elle les accuse d’avoir vendu frauduleusement un bien successoral, en l’occurrence la parcelle sise numéro 1283, avenue de la Poste, quartier résidentiel, dans la commune de Limete, non loin de la résidence de feu Franco Luambo Makiadi, laquelle abritait deux immeubles.
Selon la plaignante, les deux documents qui sous-tendent cette vente, à savoir le « Protocole d’accord de vente des deux parcelles », daté du 08 mars 2022, ainsi que « Compromis de vente d’immeuble portant n°1283 du Plan Cadastral de Limete », daté du 15 mars 2023, censés avoir été signés par les neuf enfants biologiques de feu Masamba Makela Simon, le célèbre fondateur du complexe scolaire « Ecole Masamba », décédé en 2016. Elle ne reconnait pas avoir signé lesdits documents, dont l’un porte la mention « OK » en lieu et place de sa signature, ni donné mandat à quiconque de signer à sa place.
Claudine Masamba considère du reste la mention « OK » postée à côté de son nom comme un indice sérieux du «faux». Elle signale au passage, que sa sœur Yvette Masamba Manseki et son jeune frère Eric Masamba Mazola ne sont pas non plus signataires des deux documents précités. En réalité, la succession a été engagée par six héritiers seulement, au lieu de neuf. Par conséquent, à son avis, la vente de la parcelle familiale de l’avenue de la Poste, à Limete, leur léguée par feu leur père, Masamba Makela Simon, est nulle et de nul effet.
A l’en croire, c’est de manière tout à fait fortuite qu’elle avait appris, à partir de l’Ecosse où elle réside depuis 1994, l’affaire de la vente de l’un des biens de la succession par six de ses frères, notamment l’honorable Massamba Makiese Rémy, le professeur Masamba Makela Roger, l’honorable Masamba Malunga Jean Didier, Masamba Mantemo Oscar, Masamba Mambote Alidor et Masamba Kivwila Gédéon.
Claudine Masamba persiste et signe qu’il n’y a jamais eu de conseil de famille, ni une quelconque initiative préalable à l’aliénation de la parcelle familiale de l’avenue de la Poste, à Limete. Elle dit avoir appris qu’il existerait également un jugement d’investiture des liquidateurs, obtenu sur la base d’un faux «Protocole de vente des deux parcelles» et d’un faux «Compromis de vente d’immeuble portant n°1283 du Plan Cadastral de Limete».
La grande crainte de l’intéressée est de voir l’action en justice qu’elle avait introduite au Tribunal de Grande Instance de Kinshasa/Matete être classée sans suite. Car, plusieurs mois après la saisine de cette juridiction, l’affaire tourne en rond. Claudine Masamba indique avoir également saisi plusieurs institutions politiques (Assemblée Nationale, Présidence de la République) et judiciaires (Conseil National de l’Ordre des Avocats)… sans que les lignes ne bougent. Elle en est à se demander ce qui se passe tant du côté de la justice que des politiques pour qu’une situation qui transpire un tripatouillage flagrant des documents reste en l’état. Nullement découragée, elle continue de compter sur la justice de son pays pour être rétablie dans ses droits d’héritière de feu Masamba Makela Simon.
Elle n’est pas contre la sortie de l’indivision mais celle-ci devrait obéir aux règles établies en la matière.
Dossier à suivre.
Kimp/Le Phare
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Le tribalisme institutionnel en RDC : un frein majeur au développement national
La République Démocratique du Congo (RDC), pays d’une immense diversité ethnique et culturelle, fait face à un défi de taille : le tribalisme institutionnel. Ce phénomène, s’est amplifié ces dernières années et constitue un obstacle majeur au développement harmonieux du pays. Notre analyse se penche sur la manière dont cette pratique s’est enracinée dans les sphères religieuses et académiques, deux piliers essentiels de la société congolaise.
L’héritage colonial et ses répercussions actuelles
L’histoire de la RDC est profondément marquée par son passé colonial. La stratégie du “diviser pour régner” employée par les autorités belges a laissé des cicatrices durables dans le tissu social du pays. Cette politique a exacerbé les divisions ethniques, créant un terrain fertile pour le tribalisme qui persiste jusqu’à aujourd’hui.
Les données démographiques, bien qu’anciennes, témoignent de la complexité ethnique du pays. Le dernier recensement officiel, datant de 1984, dénombrait plus de 350 groupes ethniques distincts. Cette diversité, qui pourrait être une source de richesse culturelle, est souvent instrumentalisée à des fins politiques et économiques.
Les communautés religieuses : un miroir des divisions ethniques
Les grandes communautés religieuses de la RDC, notamment les églises évangéliques, sont au cœur de cette problématique. Des observations sur le terrain et des analyses de la composition des organes de direction de ces institutions révèlent une tendance inquiétante à la surreprésentation de certains groupes ethniques.
Prenons l’exemple de la Communauté Baptiste du Centre de l’Afrique (CBCA), une institution majeure dans l’est du pays. Bien qu’opérant dans une région multi-ethnique, la composition de ses instances dirigeantes semble favoriser de manière disproportionnée les membres d’une ethnie particulière.
De même, la Communauté Presbytérienne de Kinshasa (CPK), qui se veut une église nationale, présente une structure de leadership qui reflète une forte concentration régionale, avec une majorité de ses cadres supérieurs provenant d’une seule province.
Ces pratiques, loin d’être isolées, semblent être répandues dans de nombreuses institutions religieuses à travers le pays. Elles soulèvent des questions importantes sur l’inclusivité et l’équité au sein de ces communautés, censées promouvoir l’unité et l’égalité.
Le monde académique : reproduction des schémas tribaux
Le secteur de l’enseignement supérieur n’échappe pas à cette dynamique. Des observations dans plusieurs universités majeures du pays, tant publiques que privées, mettent en lumière des schémas similaires de favoritisme ethnique.
L’analyse de la composition du corps professoral et des postes administratifs dans certaines institutions révèle une surreprésentation flagrante de certains groupes ethniques. Cette situation est particulièrement prononcée dans les universités régionales, où le corps enseignant et l’administration reflètent souvent la composition ethnique locale, au détriment de la diversité nationale.
Cette pratique a des conséquences graves sur la qualité de l’enseignement et de la recherche. Elle limite la diversité des perspectives, freine l’innovation et perpétue un système où le mérite est souvent secondaire par rapport à l’appartenance ethnique.
Impact sur le développement national
Les répercussions du tribalisme institutionnel vont bien au-delà des murs des églises et des campus universitaires. Elles affectent profondément le développement économique et social du pays dans son ensemble.
Les indicateurs de développement placent systématiquement la RDC parmi les pays les moins avancés. Selon l’Indice de Développement Humain, la RDC se classe régulièrement dans le dernier quart du classement mondial. Bien que de nombreux facteurs contribuent à cette situation, le tribalisme institutionnel joue un rôle non négligeable en entravant la méritocratie et l’allocation efficace des ressources humaines.
Dans le secteur privé, des enquêtes menées auprès d’entrepreneurs révèlent que la discrimination basée sur l’origine ethnique reste un obstacle majeur dans l’accès aux opportunités d’affaires et aux financements. Cette situation freine l’innovation et la croissance économique, privant le pays de talents et d’idées qui pourraient contribuer à son développement.
Le jeu dangereux des alliances politiques
L’analyse des nominations à des postes clés au sein des institutions religieuses et académiques révèle souvent des coïncidences troublantes avec les changements politiques au niveau national ou provincial. Ces observations suggèrent l’existence d’un système d’échange de faveurs entre certaines communautés religieuses, des universités et le pouvoir politique.
Ce système de clientélisme basé sur l’appartenance ethnique perpétue un cercle vicieux où le mérite et les compétences sont relégués au second plan. Il contribue à maintenir en place des structures de pouvoir qui ne reflètent pas la diversité du pays et ne servent pas nécessairement ses intérêts à long terme.
Vers des solutions : initiatives et perspectives
Face à ce constat, des voix s’élèvent dans la société civile congolaise pour demander un changement. Des propositions émergent, telles que l’instauration de quotas ethniques dans les institutions publiques et parapubliques pour garantir une représentation équitable de toutes les communautés.
Certaines universités ont commencé à mettre en place des programmes visant à promouvoir la diversité ethnique au sein de leur corps enseignant et étudiant. Bien que ces initiatives soient encore à leurs débuts, elles représentent un pas dans la bonne direction.
L’inclusion : un défi pour l’avenir de la RDC
Le tribalisme institutionnel en RDC est un phénomène complexe, profondément enraciné dans l’histoire et la culture du pays. Son éradication nécessitera des efforts concertés de la part de tous les acteurs de la société congolaise.
La lutte contre cette pratique est essentielle pour l’avenir du pays. Elle est indispensable pour garantir l’égalité des chances pour tous les Congolais, indépendamment de leur origine ethnique, et pour permettre au pays de tirer pleinement parti de la richesse de sa diversité.
Le chemin vers une société plus égalitaire et méritocratique sera long, mais il est crucial pour la cohésion nationale et le développement durable du pays. Les années à venir seront déterminantes pour voir si la nation congolaise saura relever ce défi et transcender ses divisions pour construire un avenir commun prospère.
Franck Tatu
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