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Analyses et points de vue

Kinshasa en chantier : le pari ambitieux et structurant du Gouverneur Daniel Bumba

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Alors que les critiques fusent sur la poussière et les embarras, une stratégie de fond se déploie pour réparer des décennies de négligence et créer la ville de demain. Il est facile de critiquer un chantier. La poussière, les détours, les embouteillages temporaires sont les symptômes visibles et immédiats qui frappent tout usager.

Il est plus difficile de percevoir, derrière ce chaos apparent, l’émergence d’un nouveau schéma directeur pour une mégapole asphyxiée. C’est pourtant le défi titanesque que relève le Gouverneur de la ville-province de Kinshasa, Daniel Bumba. Un travail de fond, souvent incompris, qui paie la facture d’un héritage d’inaction et qui pose, pierre après pierre, les fondations d’une capitale digne de son statut.

Pour comprendre l’ampleur de la tâche, il faut se souvenir de l’état de déliquescence avancée dans lequel se trouvaient les infrastructures de Kinshasa. Un réseau routier en lambeaux, un système de drainage quasi-inexistant transformant la saison des pluies en cauchemar, et un sentiment général d’abandon des services publics. C’est l’héritage du désinvestissement. C’est un défi colossal.

Le Gouverneur Daniel Bumba n’a pas hérité d’une ville à entretenir, mais d’un patient en réanimation nécessitant une chirurgie lourde. Ses prédécesseurs, par manque de moyens, de volonté ou de vision, ont laissé la situation se dégrader au point où des interventions cosmétiques n’étaient plus une option. Le gouverneur actuel paie, en effet, une partie de la “dette infrastructurelle” accumulée sur des années.

Face à ce constat, la méthode Daniel Bumba peut sembler brutale : ouvrir des chantiers de manière quasi-simultanée aux quatre coins de la ville. Cette approche est pourtant la seule logique et salutaire pour briser le cercle vicieux. Traiter un axe à la fois aurait simplement déplacé les problèmes de circulation et étalé les travaux sur des décennies, sans impact transformateur global.

La stratégie du “chantier partout” vise à traverser rapidement la phase douloureuse pour atteindre un “choc de fluidité” à l’échelle de la ville. C’est pour créer un cercle vertueux. Ces chantiers massifs stimulent l’économie locale. Ils génèrent des emplois, dynamisent les entreprises de BTP, et injectent des liquidités dans les quartiers. Une ville en travaux est une ville qui vit, qui investit et qui croît.

C’est une preuve de volonté politique. Cette frénésie de travaux envoie un message clair à la population : l’État est de retour et assume son rôle régalien. Elle restaure une part de la confiance entre les citoyens et leurs institutions.

Les premiers résultats tangibles : la preuve par la Gombe, Lingwala et Kinshasa

Les critiques s’effacent au volant. Dans les communes pilotes comme la Gombe, Lingwala et la commune de Kinshasa, les premiers fruits de cette stratégie commencent à être récoltés. Les artères principales, une fois réhabilitées, offrent une fluidité de circulation inédite depuis des années. Le gain de temps pour les entreprises, les livreurs et les particuliers est une bouffée d’oxygène pour l’activité économique.

La réhabilitation des trottoirs et des caniveaux ne se limite pas à l’esthétique ; elle améliore la sécurité des piétons et réduit considérablement les inondations locales. Ces zones servent de démonstrateurs de ce que pourrait être l’ensemble de la ville une fois le plan achevé. L’œuvre du Gouverneur Daniel Bumba ne se résume pas au simple re-bitumage. C’est une vision intégrée qui comprend la lutte contre les inondations, l’assainissement et la réappropriation de l’espace public.

Le curage systématique des cours d’eau et la construction de nouveaux canaux sont cruciaux pour la résilience de la ville. La bataille contre l’insalubrité est indissociable de la réhabilitation urbaine. En rendant les avenues praticables et agréables, la gouvernance Daniel Bumba incite les Kinois à se réapproprier leur ville. Ce qui fait mal, ce que ce travail n’est pas encore apprécié à sa juste valeur.

Il est vrai que le travail de Daniel Bumba n’est pas encore pleinement salué. La frustration du quotidien l’emporte souvent sur la vision à long terme. Pourtant, l’histoire jugera probablement cette mandature comme celle du grand tournant. Reconstruire Kinshasa exigeait de la témérité, de la persévérance et une tolérance aux critiques à court terme. C’est exactement le profil dont fait preuve le Gouverneur.

Il faut appuyer le Gouverneur Daniel Bumba

Au lieu de se focaliser sur les inconvénients temporaires, la classe politique, les leaders d’opinion et la population gagneraient à soutenir cette dynamique. Le chantier de Kinshasa est le chantier de la décennie. Il nécessite de la patience, des moyens accrus et un consensus national. Daniel Bumba ne construit pas seulement des routes ; il construit le cadre physique du développement économique et social de la RDC de demain.

La fluidité qui commence à se ressentir n’est qu’un avant-goût. Appuyer le Gouverneur Daniel Bumba, c’est investir dans l’avenir de la capitale et, par extension, dans celui de toute la nation. La transformation est en marche, et il serait tragique de l’entraver pour avoir eu le courage de commencer. À l’arbre solide, le vent ne résiste point ; sous le Gouverneur Daniel Bumba, la province s’élève et s’enracine.

TEDDY MFITU
Polymathe, chercheur et écrivain / Consultant senior cabinet CICPAR

Analyses et points de vue

Tribune : “Ils servent à quoi ?” – Quand le service public trahit le peuple congolais ( Par Régis Mbuyi Ngudie/Philosophe, communicologue et penseur libre)

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Face à la détresse du peuple congolais, une question s’impose, simple mais percutante : ils servent à quoi ? Cette interrogation, loin d’être une provocation, exprime la profonde lassitude d’un peuple qui ne comprend plus le sens du mot service public. Car comment expliquer que, dans un pays si riche en ressources naturelles, la pauvreté soit devenue une norme et la misère, un destin ?

À quoi sert le Directeur général de la SNEL, s’il n’y a pas d’électricité dans les foyers, même chez ceux qui paient régulièrement le prépayé ? Dans plusieurs quartiers de Kinshasa, la lumière est devenue un luxe. Des ménages passent des jours entiers dans le noir pendant que les autorités multiplient les promesses.
Et la Régie des Eaux, à quoi sert-elle si des pans entiers de la capitale et des provinces n’ont toujours pas accès à l’eau potable ? Comment comprendre que des familles, épuisées, doivent acheter de l’eau à des prix exorbitants tout en recevant des factures salées pour un service inexistant ?

Et la Police nationale congolaise, à quoi sert-elle si l’insécurité s’installe comme une seconde nature ? Chaque jour, des citoyens sont agressés, volés, parfois tués, pendant que les institutions censées protéger se contentent d’observer. L’insécurité a cessé d’être un phénomène ; elle est devenue un système.

Pendant ce temps, le pouvoir d’achat s’effondre. Le taux du dollar fluctue, mais jamais au profit du citoyen. Les prix des denrées alimentaires s’envolent, les salaires stagnent. Des fonctionnaires de l’État passent des mois sans salaire, mais continuent d’accomplir leur devoir avec résignation. À quoi sert donc l’administration publique, si ceux qui la font vivre sont traités avec indifférence ?

Et que dire des églises, présentes à chaque coin de rue, mais impuissantes à guérir le mal profond de la société ? L’Évangile s’est transformé en spectacle et la foi, en commerce. Où est passée la puissance de l’amour chrétien — celui qui pousse à aimer, à aider, à partager ? La spiritualité a déserté le quotidien, remplacée par une religiosité de façade qui ne change ni les cœurs ni les comportements.

Nos parlementaires, quant à eux, semblent vivre dans un autre monde. Les grands débats nationaux tournent autour des ambitions personnelles, des alliances politiques, des calculs électoraux. Pendant ce temps, les vrais problèmes — chômage, faim, santé, éducation — sont relégués au second plan. Le peuple, lui, continue de souffrir en silence, trahi par ceux qu’il a élus pour le représenter.

Mais la responsabilité ne revient pas seulement aux dirigeants. Et nous, peuple congolais ? À quoi servons-nous, si nous restons spectateurs de notre propre malheur ? Notre silence face à l’injustice est devenu une complicité. Nous crions notre douleur, mais refusons d’agir. Nous dénonçons la corruption, mais la reproduisons à petite échelle dans nos gestes quotidiens. Nous attendons un sauveur, au lieu de devenir le changement que nous espérons.

Le Congo ne se relèvera pas par miracle. Il se relèvera par la conscience, le courage et la responsabilité de ses fils et filles. Les dirigeants doivent se souvenir qu’ils sont les serviteurs du peuple, non ses maîtres. Et le peuple doit comprendre qu’un pays ne change que lorsque ses citoyens cessent d’accepter l’inacceptable.

Alors, la question demeure, brûlante et urgente : Ils servent à quoi ?
Mais surtout : nous servons à quoi, si nous continuons à nous taire ?

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