Actualité
Kasumbalesa : les personnes vivant avec handicap bientôt dans le rang de petits commerçants
L’ordre opérationnel de Kasumbalesa a eu une importante réunion ce mercredi 11 novembre 2020 avec les personnes vivant avec handicap de la ville de Kasumbalesa , opérant au couloir des petits commerçants transfrontaliers. Au centre des échanges, les doléances des personnes vivants avec handicap portant sur l’exonération des certains produits en interdiction au couloir dont : farine de froment, sel, du riz, biscuits.
Dans son intervention, John MPOYI, président des handicapés de Kasumbalesa, a fait voir aux autorités de la douane les difficultés des ses administrés au couloir piétonnier de Kasumbalesa. Il cite entre autres la tracasserie, la marginalisation de ses membres, etc.

En réaction, BERLY BEYA, inspecteur de la DGDA à Kasumbalesa, a fait voir à ses interlocuteurs sa disponibilité de collaborer avec eux dans le but de créer un climat apaisé au couloir.
S’agissant des produits concernés, les deux parties se sont convenues sur ceux qui doivent être déclarés par seulement les handicapés de Kasumbalesa. Pour y arriver, BERLY BEYA a leur proposé aux personnes vivant de procéder à leur identification au rang des petits commerçants auprès de CBTA, avec promesse de disponibiliser les reflétants ou gilets.
En réaction, JOHN MPOYI a eu les mots justes pour remercier l’ordre opérationnel. Tout en promettant un travail collégial avec les services au couloir, le numéro 1 des handicapés à Kasumbalesa appelle ses administrés au calme et à la sérénité.
JOSEPH MALABA/CONGOPROFOND
Actualité
Kisangani : Quand les victimes de la guerre de 6 jours se rebellent contre la corruption au FRIVAO
Un quart de siècle après le drame, les survivants handicapés refusent le silence et interpellent l’État sur la justice qui leur échappe encore._
Sous le soleil pesant de la Tshopo, ce week-end, ils sont venus, béquilles et cicatrices en avant, porter une même plainte, celle de la dignité bafouée. Les victimes de la guerre de 6 jours, ce conflit sanglant de juin 2000 qui avait opposé les armées rwandaise et ougandaise au cœur de Kisangani, ne demandent plus la pitié. Elles réclament des comptes.

Devant le ministre d’État en charge de la Justice, Guillaume Ngefa, un groupe de survivants a brisé le silence. Ces hommes et femmes, marqués à vie par la guerre, dénoncent aujourd’hui un nouveau fléau : la corruption au sein du Fonds pour la Réparation et l’Indemnisation des Victimes de l’Agression Ougandaise (FRIVAO). « Nous sommes venus voir le ministre pour lui montrer une situation indécente qui se passe ici à la Tshopo », confie Moïse Ndawele, amputé de la jambe droite depuis cette guerre.
« Les agents du FRIVAO nous réclament 500 dollars américains pour être enregistrés sur les listes d’indemnisation. Et si tu n’as pas cet argent, ils te proposent d’y figurer en échange de la moitié de ton indemnité. »
Un témoignage glaçant, partagé par de nombreuses autres victimes.
Ces pratiques présumées ternissent le visage d’un programme censé incarner la justice réparatrice voulue par l’État congolais. Pour ceux qui ont tout perdu, l’attente d’une compensation tourne à la désillusion, voire à l’humiliation.
Face à la gravité des faits rapportés, le ministre Guillaume Ngefa a promis d’agir. Selon les plaignants, il aurait assuré qu’il portera le dossier au Conseil des ministres et qu’il s’engage à « remettre de l’ordre » dans cette affaire. Une promesse saluée avec prudence par les victimes, qui redoutent que le dossier ne s’enlise dans les méandres administratifs, comme tant d’autres avant lui.
Mais à Kisangani, l’heure n’est plus à la résignation.
Les survivants de la guerre de 6 jours, dont beaucoup vivent aujourd’hui dans la pauvreté et l’oubli, veulent croire que leur combat pour la reconnaissance et la justice trouvera enfin un écho réel au sommet de l’État. « Nous ne voulons pas de faveur, seulement la justice. Nous avons assez attendu », lance l’un d’eux, le regard ferme.
À travers leur voix s’exprime toute une génération de Congolais meurtris, témoins d’un passé sanglant mais toujours debout, décidés à ne plus être les oubliés de l’histoire.
Tchèques Bukasa/CONGOPROFOND.NET
