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Kasaï : une vague de justice populaire fait trois morts en moins d’une semaine

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La province du Kasaï a connu un climat étrange, marqué par des actes de justice populaire qui ont coûté la vie à trois personnes en moins d’une semaine. Une situation préoccupante, contraire aux principes fondamentaux de l’État de droit, et légalement réprimandée par la législation congolaise.

Le sang humain est sacré, nonobstant le forfait commis. Ce principe sacro-saint, socle de toute société civilisée, est pourtant bafoué sans le moindre remords.

Selon plusieurs sources contactées par congoprofond.net, trois cas distincts ont été enregistrés au cours de la semaine qui s’est achevée ce dimanche 27 juillet.

Le premier drame a eu lieu dans le secteur de Lunyeka, en territoire de Tshikapa, sur l’axe reliant la cité de Lunyeka à la ville de Tshikapa, chef-lieu de la province. Un conducteur de moto-taxi, ayant percuté un piéton, a été lynché par la foule, alors même que la victime de l’accident avait survécu. L’incident s’est produit le week-end dernier.

Le second cas concerne l’assassinat du chef de groupement Kibulungu, poignardé par son propre frère avec qui il entretenait un conflit de pouvoir coutumier depuis plusieurs années. Les deux hommes participaient à une cérémonie d’intronisation d’un chef de village, dans le groupement Kibulungu. Lors de la prise de parole, le défunt avait été désigné pour s’exprimer devant la foule — un geste qui a déclenché la colère de son frère. Ce dernier l’a attendu à un raccourci, et l’a mortellement poignardé après une violente dispute. Le meurtre a eu lieu le vendredi 25 juillet, à 15 kilomètres de Tshikapa.

Enfin, dans la nuit du vendredi à samedi 26 juillet, un présumé voleur a été lynché, brûlé, puis jeté dans une zone d’érosion à Kanzala, quartier Matempu. Il aurait été surpris en train de s’introduire dans un temple d’église.

Ces actes de justice expéditive révèlent un malaise profond au sein de la société. Plusieurs voix s’élèvent pour appeler à des campagnes d’éducation citoyenne à travers les médias et d’autres canaux, afin de promouvoir le respect de la dignité humaine et l’usage des voies légales pour régler les conflits.

 

Par Faustin Nkumbi

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« Les richesses de nos sous-sols doivent cesser d’alimenter la guerre » (Floribert Anzuluni)

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À l’ouverture de la neuvième réunion des ministres en charge des Mines de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL), le ministre de l’Intégration régionale, Floribert Anzuluni, a lancé un appel en faveur d’une gestion responsable des ressources naturelles. Dans son discours prononcé à Kinshasa, il a insisté sur la transformation des richesses minières en moteur de stabilité et de développement, et non en source de conflit.

Le ministre a salué la vision du Président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, futur président en exercice de la CIRGL, qui ambitionne de faire des minerais un levier de prospérité pour les populations locales. Il a rappelé que la région des Grands Lacs, bien que riche en ressources, reste prisonnière du « paradoxe de l’abondance » : un espace où l’or, le coltan et l’étain, censés nourrir le progrès, continuent de financer la violence et la misère.

Floribert Anzuluni a plaidé pour un renforcement urgent des mécanismes régionaux de certification et de traçabilité, afin de couper les circuits de contrebande qui profitent aux groupes armés. Pour lui, « la souveraineté des États sur leurs ressources naturelles doit être défendue avec rigueur », en s’appuyant sur le protocole de la CIRGL contre l’exploitation illégale, signé il y a près de deux décennies.

Clôturant son intervention, le ministre a invité les pays membres à travailler main dans la main pour transformer les minerais en un véritable ciment d’intégration économique régionale. « Si nos ressources servent la paix, alors la région des Grands Lacs deviendra enfin le cœur battant du développement africain », a-t-il conclu sous les applaudissements.

Dorcas Mwavita

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