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Kasaï : une motion de censure contre le gouverneur PIEME pour megestion et détournements

À l’issue d’une plénière tenue ce lundi 02 novembre 2020, centrée sur l’élection d’un membre du bureau de l’Assemblée provinciale du Kasaï, un groupe de députés provinciaux, a déposé une motion de censure contre le gouverneur DIEUDONNÉ PIEME TUTUKOT.
Dans un document adressé au bureau de l’Assemblée provinciale, les 8 signataires reprochent au gouverneur PIEME de megestion et détournement de deniers publics.
Plusieurs autres faits sont mis à charge du numéro 1 provincial et de son gouvernement, dont le détournement de 2.000.000 USD destinés à la construction d’un immeuble jumelé devant abriter le gouvernement provincial et l’Assemblée provinciale. e ces élus lui impute aussi le détournement de 150.000 USD destinés à la lutte contre la COVID19. Un fond reçu du gouvernement central. Pieme est aussi accusé du détournement et de la minorisation des recettes de la province par un protocole d’accord avec la société BRABATA, sans l’autorisation préalable de l’organe budgétaire et l’affectation des recettes de cette société dans un compte privé sans l’autorisation de l’organe délibérant de la province. À cela, ils ajoutent le détournement des recettes d’autorisation de massage des produits vivriers dont la province n’a aucune trace.
Ils dénoncent par ailleurs l’absence de transparence des recettes de différents péages de la province par le refus de transmettre les rapports mensuels d’activités des recettes locales et des autre informations à l’autorité budgétaire .
Ils relèvent le fait, pour PIEME, d’avoir signé un contrat avec l’agent Flash pour la numérisation des données relatives aux recettes provinciales sans l’accord de l’organe délibérant; le refus d’appliquer des résolutions de la première institution de la province.
Les députés reprochent également au gouverneur la destruction du CLUB BISENGO ayant entraîné la perte en vie humaine de leurs électeurs et mettant ainsi en difficulté le fonctionnement de certains services de l’État de la province œuvrant depuis plusieurs années dans ce bâtiment; le détournement des fonds alloués aux entités territoriales décentralisées (ETD) par le gouvernement central sous le prétexte fallacieux d’acquisition des véhicules utilitaires qui serviront au désenclavement et à la réfection des voies de desserte agricole.
Ces élus invitent donc le bureau de l’Assemblée provinciale du Kasaï de notifier la présente motion de censure au gouverneur PIEME pour débat et vote conformément au la loi.
» Nous, députés provinciaux, signataires de cette motion de censure, conscients de notre responsabilité dans l’amélioration des conditions de vie de toute la population Kasaienne par une gestion efficiente et transparente de notre province, sommes perturbés et préoccupés par les conditions dégradantes et deshumanisantes de notre peuple par le gouverneur PIEME. Ces conditions plongeant notre population dans la pauvreté et la misère généralisée, sont une source d’inspiration d’indignité humaine et qu’il ya lieu de remédier cette situation en prenant une décision stricte et courageuse », écrivent les signataires.
Il sied de noter qu’une autre motion a été déposée par le député Mposhampa Ferdinand portant sur les 11 mois d’arriérés de salaires des agents du gouvernorat, la non assistance de la population de Kele après effondrement du pont Kasai, le non démarrage de travaux des deux routes d’intérêt provincial dites corridor nord et sud. Cette motion était pour les uns l’étouffement de celle de censure contre ce gouverneur jugé, par les uns, incompétent dans la gestion du Kasaï et compétent dans le secteur minier.
Clementus Lusamba Lua Mbombo à Tshikapa/CONGOPROFOND.NET
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RDC – Gouvernance : Polémique autour de la réhabilitation d’Honoré Mulumba à la tête du fonds forestier national

Dans une décision controversée datée du 8 juillet 2025, le Conseil d’État a prononcé la réhabilitation d’Honoré MULUMBA KALALA à la tête du Fonds Forestier National (FFN), en dépit de lourdes accusations documentées dans plusieurs rapports d’audit. Cette décision a suscité une vive indignation au sein de la société civile et des observateurs de la gouvernance publique.
Deux rapports d’audit celui de la Cour des Comptes et celui du Collège des Commissaires aux Comptes dressent un tableau accablant de la gestion d’Honoré Mulumba. Il lui est notamment reproché d’avoir engagé des dépenses importantes sans autorisation du Conseil d’administration, comme l’ouverture irrégulière d’une antenne provinciale à Mbuji-Mayi ou encore l’exécution de budgets non approuvés.
L’audit révèle aussi de graves irrégularités telles que :
• Le financement de projets fictifs ou non éligibles à hauteur de plus de 4,9 millions USD ;
• L’octroi de fonds à 83 ONG sans agrément ministériel ;
• La passation de marchés publics sans appel d’offres, notamment pour des véhicules vétustes surfacturés.
Le Collège des Commissaires aux Comptes, quant à lui, a souligné un manque criant de transparence comptable, des justifications bancales pour des opérations financières importantes, et l’absence d’inventaire physique des biens de l’établissement.
Un retour controversé malgré les alertes
Malgré ces éléments accablants, le Conseil d’État a ordonné la réhabilitation de M. Mulumba, décision qualifiée par certains d’incompréhensible, voire de scandaleuse. D’après plusieurs sources proches du dossier, une somme suspecte avoisinant les 300.000 USD aurait été mobilisée dans les coulisses de cette institution judiciaire pour obtenir ce revirement.
La tutelle ministérielle avait pourtant déjà mis en garde contre la gestion solitaire et opaque du Directeur Général suspendu, soulignant son refus de transmettre des informations essentielles, comme les comptes bancaires du FFN ou la liste des ONG bénéficiaires.
Une atteinte grave à l’État de droit
Pour de nombreux analystes, cette décision porte un coup sérieux à la lutte contre la corruption et à la promotion de la bonne gouvernance en RDC. L’ingérence présumée de l’argent dans une institution aussi sensible que le Conseil d’État met en péril l’image et la crédibilité de l’État de droit congolais.
Des voix s’élèvent pour demander l’implication urgente des institutions de contrôle comme l’Inspection Générale des Finances (IGF), l’Agence Nationale de Renseignements (ANR), le Parquet et Interpol, afin de faire toute la lumière sur cette affaire et préserver les intérêts de la nation.
Vers une action judiciaire ?
Au regard de la gravité des faits documentés, nombreux sont ceux qui appellent à la publication officielle du rapport final de la Cour des Comptes et à l’ouverture d’une procédure judiciaire contre les responsables impliqués.
La réhabilitation d’Honoré Mulumba pourrait bien devenir le symbole d’un système judiciaire sous influence, à moins que les autorités compétentes ne prennent les mesures nécessaires pour redresser la situation.
Désiré Rex Owamba/Congoprofond.net