Société
Kasaï Oriental – Mbujimayi : Une mère répudiée pour avoir donné naissance à des enfants albinos
Une histoire profondément choquante et douloureuse a secoué la ville de Mbujimayi et bien au-delà des frontières du Kasaï Oriental. Une femme, mère de trois enfants atteints d’albinisme, a été *répudiée par son mari et rejetée par sa belle-famille*, au seul motif que tous ses enfants sont nés albinos.
Cette scène, tragiquement médiatisée sur les réseaux sociaux, a ému l’opinion publique et réveillé les consciences autour de la stigmatisation dont sont encore victimes les personnes atteintes d’albinisme en République Démocratique du Congo.
Face à cette injustice flagrante, la *Fraternité des Albinos Congolais pour le Développement Intégré (FRACODI-ASBL)* s’est mobilisée. Une délégation s’est rendue auprès de la mère pour lui témoigner *solidarité, amour et réconfort*, l’encourageant à *ne pas céder au désespoir* mais à continuer de protéger et d’aimer ses enfants avec force et dignité.
L’albinisme est une *maladie génétique* due à une mutation qui affecte la production de mélanine. Il *n’est ni une malédiction, ni un signe de honte*. Les enfants albinos naissent avec des *capacités intellectuelles et humaines intactes*, parfois même exceptionnelles. Ils peuvent, comme tout autre être humain, contribuer à la société avec fierté et talent.
*Blâmer la mère seule* pour la naissance d’enfants albinos est non seulement *scientifiquement infondé*, mais aussi *profondément injuste*. Les gènes de l’albinisme peuvent être portés par *le père comme la mère* ; ce sont des mutations communes à l’ensemble du patrimoine génétique parental.
» Répudier une femme au XXIe siècle pour cette raison est un crime moral, une faute sociale et un péché contre l’humanité et Dieu », déclaré un notable du quartier qui s’est insurgé contre cet acte malsain de la moralité.
La société doit *protéger, éduquer et valoriser les personnes atteintes d’albinisme*, non les exclure. Il est temps d’éradiquer les mentalités rétrogrades, de promouvoir *l’inclusion, la dignité et la justice pour tous*, sans discrimination génétique.
Barca Horly Fibilulu Mpia
Société
Bandalungwa : 2 mois dans le noir, la SNEL et les autorités locales accusées d’abandon
Voilà maintenant deux mois que le quartier Lubudi, dans la commune de Bandalungwa, vit plongé dans une obscurité totale. Depuis le 5 septembre 2025, le courant électrique n’a plus refait surface dans les foyers, laissant la population dans un désarroi profond.
Ce qui choque davantage, selon les habitants, c’est le silence assourdissant de la Société nationale d’électricité (SNEL).
« Aucune communication, aucune descente, aucun technicien sur le terrain. Rien ! », déplorent les résidents.
Pourtant, Bandalungwa n’est pas un quartier périphérique ou enclavé. Située non loin du centre-ville de Kinshasa, cette commune fait partie des plus connues et des plus actives de la capitale.
Chaque soir, dès 18h, le quartier Lubudi est plongé dans un noir complet, une situation que les habitants qualifient de « villageoise », tant elle paraît inconcevable au cœur de Kinshasa.
Historiquement, la zone était alimentée par la ligne dite des “5 chantiers”, héritée du précédent régime. Si cette ligne offrait jadis un courant relativement stable, le temps et le manque d’entretien ont fini par la rendre quasi inutilisable.
La population s’était alors rabattue sur une autre source d’alimentation : la ligne de « camp militaires », du côté séparant Bandal de la zone Jamaïque. Cette solution parallèle, bien que fragile, avait permis à plusieurs ménages de respirer un temps.
Mais là encore, la panne est survenue. Et depuis septembre, plus aucune ligne ne fonctionne.
« Toutes les lignes sont abîmées. Nous sommes totalement abandonnés », déplore un habitant.
Au-delà de la SNEL, les habitants pointent aussi la passivité des autorités municipales. Ni le bourgmestre de Bandalungwa, ni les élus provinciaux, ni les services communaux n’auraient effectué la moindre descente de terrain pour constater la situation.
« Ces gens sont censés être proches de la population, connaître les réalités de leur commune. Mais depuis deux mois, personne n’est venu voir ce que nous vivons », s’indigne un riverain.
L’absence prolongée d’électricité a aussi favorisé une montée de l’insécurité.
Les « kulunas » et autres délinquants profitent du noir pour multiplier les vols, agressions et cambriolages. Les habitants redoutent la tombée de la nuit et demandent au gouvernement de réagir avant qu’un drame ne survienne.
Les habitants du quartier Lubudi lancent un SOS pressant à la SNEL et aux autorités provinciales de Kinshasa.
Ils réclament la réhabilitation urgente des lignes électriques et l’extension du système de courant prépayé, qu’ils espèrent plus fiable et transparent.
« Nous ne demandons pas la lune. Nous voulons juste la lumière. Deux mois dans le noir, c’est trop », conclut un résident.
Dorcas Mwavita
