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Kasaï : Judith Suminwa face aux urgences d’une province oubliée
En visite officielle ce mardi 27 mai dans la province du Kasaï, la Première Ministre Judith Suminwa Tuluka a pris la mesure des défis criants qui freinent le développement de cette région longtemps reléguée aux marges des priorités nationales.

Première étape de sa tournée : le pont jeté sur la rivière Loange, à environ 120 kilomètres de Tshikapa, chef-lieu de la province. Sur place, la cheffe du gouvernement a constaté un défaut majeur dans la construction de l’ouvrage. « Le mur de soutènement n’a pas été bétonné, ce qui provoque un déséquilibre structurel. Il faut agir rapidement, sinon nous risquons de tout perdre », a-t-elle averti.
À Tshikapa, Judith Suminwa a poursuivi sa visite par l’hôpital général de référence. Le constat est sans appel : équipements insuffisants, absence de scanner, alors que la nationale n°1, mal entretenue, génère de nombreux accidents. « J’ai visité deux structures sanitaires. Il y a un manque criant de matériels, notamment de scanner. Je vais en discuter avec le ministre de la Santé. La gratuité de la maternité, elle, a déjà commencé », a-t-elle précisé devant la presse.

Autre étape : le bâtiment en construction destiné à accueillir l’Assemblée provinciale du Kasaï, ainsi que les chantiers de la route Tshikapa–Kandjanji, exécutés par la société Toha Investissement.
Consciente des contraintes budgétaires, la Première Ministre a rappelé que la guerre à l’Est absorbe une large part des ressources de l’État. « Nous devons concilier les efforts militaires et le développement », a-t-elle déclaré, insistant sur la nécessité de faire avancer chaque étape à son rythme.

Tard dans la nuit, Judith Suminwa a commencé à recevoir les représentants locaux : députés provinciaux, conseillers communaux et autres acteurs de la société civile.
Le Kasaï attend beaucoup de cette visite. À Judith Suminwa désormais de transformer les constats en actes.
Faustin Nkumbi/CONGOPROFOND.NET
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16 jours d’activisme contre les VBG : « Utilisez vos téléphones pour unir, non pour briser » (Michéline Ombae)
La ministre du Genre, Famille et Enfants, Michéline Ombae a lancé un appel à l’action ce lundi 24 novembre à Léon Hôtel, marquant le début de la campagne 2025 des 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre. Dans son allocution, elle a rappelé la gravité de la situation en RDC et dans le monde, où les violences faites aux femmes et aux filles demeurent une véritable pandémie nourrie par le silence, l’impunité et la stigmatisation. Cette année, le thème international « Tous unis pour mettre fin à la violence numérique faite aux femmes et aux filles » place la sécurité numérique au cœur de la lutte pour l’égalité.
La ministre a souligné l’essor inquiétant des violences numériques cyberharcèlement, diffusion d’images non consenties, extorsion, usurpation d’identité, deepfakes qui transforment les outils numériques en armes d’humiliation et de terreur. Malgré les avancées juridiques, notamment le Code du numérique de 2023 et les lois sur les télécommunications, la patronne du Genre regrette que ces textes restent largement méconnus et insuffisamment appliqués. Elle a annoncé une vaste campagne de vulgarisation et de sensibilisation, déployée dans toutes les provinces, afin de mieux protéger les femmes et les filles exposées à ces violences.
La ministre a également inscrit cette mobilisation dans la vision du Président Félix-Antoine Tshisekedi, qui fait de la masculinité positive un pilier de cohésion sociale. Elle a rappelé que, malgré les efforts entrepris, les violences basées sur le genre continuent de frapper durement la RDC, particulièrement dans l’Est, où de nombreuses femmes et filles voient leur intégrité et leur avenir brisés. À l’occasion des 30 ans de la Déclaration de Beijing, elle a réaffirmé la détermination du gouvernement à intensifier la lutte contre ces violences.
Enfin, s’adressant directement aux différentes couches de la population, Michéline Ombae a appelé à une responsabilité collective. Elle a exhorté les hommes à devenir des protecteurs de la dignité, la jeunesse à utiliser le numérique pour construire et non détruire, et les leaders communautaires, religieux et médiatiques à jouer leur rôle d’éclaireurs. « Utilisez vos téléphones pour unir, non pour briser », a-t-elle insisté, affirmant que seule une mobilisation générale permettra de bâtir une société où les femmes et les filles vivent en sécurité, en ligne comme hors ligne.
Dorcas Mwavita
