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Société

Kananga : célébration de la JIJ, l’ONG Vérité-Plus appelle les jeunes l’engagement pour la paix et le développement

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La célébration de la Journée internationale de la jeunesse(JIJ) le 12 août de chaque année, a pris une tournure plus qu’officielle à Kananga. L’ONG Vérité-Plus, par la voix de son coordonnateur Charles Kunda, a saisi cette occasion pour lancer un appel vibrant à la mobilisation, à la fois des autorités et de la jeunesse locale, pour bâtir un avenir prospère dans le Kasaï-Central.

L’événement, qui a rassemblé de nombreux jeunes et des officiels, a été marqué par un discours fort, saluant la vision du chef de l’État, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, et les efforts des autorités provinciales. Cependant, au-delà des remerciements, Charles Kunda a mis en exergue les défis pressants auxquels la jeunesse est confrontée et a proposé des pistes concrètes pour y répondre.

Dans son allocution, Kunda a souligné que la jeunesse est le « cœur vital, l’avenir et l’innovation d’un pays », mais qu’elle ne peut s’épanouir sans un investissement conséquent de l’État. Il a insisté sur le fait qu’une nation qui n’investit pas dans sa jeunesse est une nation qui se « condamne à la stérilité ». Pour que la jeunesse soit véritablement occupée, l’ONG Vérité-Plus a formulé des recommandations claires à l’attention des autorités.

Il a appelé à la mise en place de programmes d’emploi et d’auto-emploi mieux adaptés aux réalités du Kasaï-Central. De plus, il a plaidé pour un renforcement de l’éducation et de la formation professionnelle, afin qu’elles correspondent aux besoins réels du marché du travail. L’accès aux financements pour les jeunes entrepreneurs est une autre priorité mise en avant par Kunda, qui a également insisté sur la nécessité de créer un environnement sécurisé et motivant pour encourager la créativité. L’idée est de faire des jeunes non pas de simples spectateurs, mais de véritables « bâtisseurs ».

Le discours n’a pas seulement pointé les responsabilités de l’État ; il a également interpellé directement les jeunes. Charles Kunda a rappelé que « ce jour n’a de sens que si nous nous en rendons dignes ». Il a exhorté ses pairs à bannir la paresse et la dépendance, à cultiver la discipline et l’esprit d’initiative, et à se positionner comme des « solutions vivantes aux problèmes de leur communauté ».

Pour transformer ces idées en actions, l’ONG Vérité-Plus a dévoilé une initiative concrète : la création de clubs entrepreneuriaux de jeunes dans chaque commune de Kananga. Ces clubs, complétés par un système de mentorat, permettront aux jeunes de « passer des discours aux actions », en apprenant à développer leurs projets et à générer à la fois des revenus et un impact social. L’objectif est de créer de l’emploi plutôt que d’en attendre.

Cette célébration de la Journée internationale de la jeunesse a dépassé le cadre d’un simple événement commémoratif. Elle a été une plateforme pour un appel à l’action, une feuille de route pour les jeunes et les autorités du Kasaï-Central. L’ONG Vérité-Plus se positionne comme un acteur clé, déterminé à mobiliser toutes les parties prenantes pour faire de la jeunesse de la province un moteur de développement durable. Comme l’a conclu Charles Kunda, « la jeunesse n’est pas l’avenir, elle est le présent qui prépare l’avenir ».

Mike Tyson Mukendi/ Congoprofond.net

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Ndanu, cité engloutie : Chronique d’un quartier que Kinshasa laisse mourir

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Coincé entre Kingabwa, Salongo et Masina, enserré par les courbes capricieuses de la rivière Ndjili, le quartier Ndanu (dans la commune de Limete) sombre chaque saison dans un cauchemar hydraulique sans échéance. Les ruelles s’effacent, les maisons s’affaissent, les habitants avancent au rythme des crues, comme suspendus à une apocalypse qui ne dit plus son nom. Entre enclavement, inondations et digue de fortune, une clameur résonne : « Sauvez Ndanu ! »

Un quartier au bord de l’effacement

Lors d’une descente à la mi-journée, le constat s’impose sans détours : Ndanu n’est plus un quartier, mais un archipel humain, morcelé par les eaux, perdant chaque année une part de son territoire et un fragment de sa dignité urbaine. Depuis les années 1990, les inondations frappent ce sol marécageux comme une sentence.

« Ici, nous vivons dans les eaux comme des amphibiens », lâche un habitant, évoquant en parallèle le royaume fictif de Talokan du film Black Panther 2. L’image n’est pas exagérée.

« Quand il pleut au Kongo-Central, Ndanu coule »

Le paradoxe frise l’absurde. Selon les habitants, il suffit parfois qu’un orage s’abatte sur le Kongo-Central pour que la Ndjili déborde à Kinshasa.
« Même quand il ne pleut pas ici, les eaux viennent nous gifler », témoigne une mère installée à Ndanu depuis 1986.

Le danger est double :

– la rivière Ndjili, dont les crues rongent la berge ;

– le fleuve Congo, dont les poussées renforcent la pression sur ses affluents.

– Une mécanique hydraulique infernale.

La digue de fortune : le dernier souffle d’un peuple abandonné

À Ndanu, la « digue » est une fiction : une muraille précaire faite de sacs de sable entassés, reconstruite après chaque désastre.
« Ce n’est plus une protection, c’est un pansement sur une plaie béante », déplore un maître d’arts martiaux, visage connu du quartier.

Aux premières pluies, les ruelles, dont l’avenue Musa, se muent en couloirs de boue. Même les postes de police et la paroisse catholique Saint-Bernard n’échappent pas à la liste des sinistrés chroniques.

Ici, la pluie ne féconde plus : elle tue.

Un quartier sans État, mais pas sans courage

L’État est presque absent, si ce n’est dans quelques abris de fortune utilisés comme postes de police. Ce qui reste debout tient à la résilience des habitants : la paroisse Saint-Bernard, son école primaire et secondaire, un marché improvisé pour survivre.

Selon les témoins, le ministre des ITPR a déjà foulé les lieux lors d’inondations passées. Mais aucune solution, aucun projet durable n’a suivi.

Les habitants se disent « orphelins de la planification », négligés par l’urbanisme, l’aménagement, le transport et les voies de désenclavement.

Ndanu, micro-Lesotho oublié au cœur de Kinshasa

Pour entrer ou sortir de Ndanu, trois itinéraires improbables :

– par l’avenue Fikisi vers Terrain Salongo, via un pont rural au bord de l’effondrement ;

– par la même Fikisi, via Saint-Bernard, jusqu’à l’usine Efablo et Kingabwa ;

– ou en pirogue, direction l’abattoir de Ndjili et la paroisse Don Bosco.

Comme un Lesotho miniature, Ndanu est une enclave que les eaux isolent du reste de la capitale.

Terre fertile, mémoire brisée

Un notable rappelle qu’autrefois, Ndanu fut un domaine agricole chinois avant l’arrivée progressive des familles sous le chef Mayudu dans les années 1980.
La terre y demeure fertile, la pêche y reste généreuse.

Ironie tragique : la nature qui nourrit est aussi celle qui détruit.

Crépuscule, orage et présage d’Armageddon

Au terme de la visite, le soleil s’est éteint derrière un amas de nuages lourds. Puis la pluie est tombée d’un seul bloc.
« Encore la pluie… Elle annonce la méchanceté », murmure un habitant.

À Ndanu, chaque goutte porte la peur d’un nouveau malheur.

Ndanu, un SOS avant disparition

Comme Atlas sous le poids des cieux, Ndanu porte chaque saison le fardeau des eaux.
Les habitants ne réclament pas des promesses : ils demandent une action claire, immédiate.

L’Hôtel de Ville et le gouvernement central doivent trancher :u rbaniser, consolider les digues, désenclaver, ou organiser une relocalisation digne, si le danger s’avère irréversible.

Sans intervention urgente, Ndanu risque de devenir le premier quartier officiellement englouti de Kinshasa.

« Quand finira cette punition des eaux ? », questionne une habitante. La réponse appartient désormais à l’État, et au temps.

Barca Horly Fibilulu Mpia

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