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Kagame accuse le régime Kabila d’avoir refusé à Rwandair de desservir Kinshasa

Dans une interview accordé au magazine Allemand « Taz International », le président du Rwanda et président en exercice de la communauté des États d’Afrique de l’est, a abordé les relations entre la République Démocratique du Congo et le pays de milles collines.
Au cours cet entretien à Bruxelles, à l’occasion de journées européennes de développement, Paul Kagame a indiqué que le régime de Joseph Kabila a refusé à la compagnie nationale du Rwanda d’ouvrir sa ligne sur Kinshasa.
« Nous avons demandé au gouvernement précédent du président Kabila de permettre à notre compagnie aérienne Rwandair à relier Kigali à Kinshasa. Et ils ont refusé. Je ne comprenais pas pourquoi. C’était juste de la politique. Sous Tshisekedi, ils ont autorisé les vols », a déclaré Kagame.
Paul Kagame indique dans cette interview qu’il s’observe un engouement important pour les vols Kigali-Kinshasa depuis que le régime de Félix Tshisekedi a autorisé l’ouverture de l’escale de Kinshasa.
« Et le trafic est énorme. L’avion est toujours plein. Nous ne pouvons même pas en avoir assez ! », soutient le président Rwandais.
TMB/ CONGOPROFOND.NET
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Affaire « Mutamba » : La justice congolaise se réveille, enfin, et gifle son propre ministre !

C’est une gifle institutionnelle, brutale et symbolique. En informant le ministre d’État en charge de la Justice, Constant Mutamba, que « la phase de l’instruction étant clôturée, sa récusation n’a plus d’effet », le Parquet général près la Cour de cassation lui signifie clairement qu’il ne peut ni ralentir, ni saboter la machine judiciaire. Même en tant que Garde des Sceaux !
Cette affaire de détournement des fonds destinés à la construction des prisons, aux allures de bras de fer entre le pouvoir judiciaire et l’un des piliers de l’Exécutif, révèle une chose essentielle : la Justice congolaise, souvent brocardée pour sa soumission au politique, ose-du moins en apparence-affirmer une once d’indépendance. Et ce n’est pas rien.
Constant Mutamba, connu pour son activisme, sa rhétorique de « rupture », et son zèle au service du régime Tshisekedi, croyait peut-être pouvoir manœuvrer dans un dossier où son nom ou son influence pourraient peser. En vain. Le ministère public lui rappelle que le temps des diversions est passé, que la procédure avance, et que la République ne saurait être prise en otage par un ministre, fût-il celui de la Justice.
Mais attention : derrière cet acte de fermeté, la méfiance reste de mise. Le système judiciaire congolais n’est pas encore guéri de ses vieux démons : instrumentalisation, règlements de comptes, et juges à la carte. La procédure en cours devra donc prouver qu’elle est animée par l’intérêt général, et non par une guerre de clans déguisée en croisade pour la vérité.
Quoi qu’il en soit, ce désaveu public infligé à Constant Mutamba entame son autorité, fragilise son image, et interroge sur la suite de sa mission au sein du gouvernement. Peut-on incarner la Justice quand on est soi-même rattrapé par elle ?
L’affaire ne fait que commencer.
Tchèques Bukasa/CONGOPROFOND.NET